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| Remaniement ministériel à Alger | |
| | Auteur | Message |
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Aomar
Nombre de messages : 212 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Remaniement ministériel à Alger Ven 28 Mai - 20:40 | |
| Plutôt qu'annoncé le remaniement ministériel qui faisait l'objet d'une rumeur soutenue ces dernières semaines se confirme.
Ahmed Ouyahia, Premier ministre, est maintenu à ses fonctions. Mais un vice-Premier ministre lui est adjoint, en la personne de Yazid Zerhouni, ancien ministre de l'Intérieur et proche de Bouteflika.
Le départ du gouvernement de Chakib Khellil, ministre de l'Energie, de El-Hachemi Djaaboub, ministre du Commerce et de Hamid Bessalah, ministre des Télécommunications, est le changement le plus notable.
La composition du nouveau gouvernement s'établit comme suit :
- M. Ahmed OUYAHIA : Premier ministre ; - M. Nourredine ZERHOUNI dit Yazid : vice-Premier ministre ; - M. Abdelaziz BELKHADEM : ministre d'Etat, représentant personnel du Chef de l'Etat ; - M. Abdelmalek GUENAIZIA : ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale ; - M. Dahou OULD KABLIA : ministre de l'Intérieur et des collectivités locales ; - M. Mourad MEDELCI : ministre des Affaires étrangères ; - M. Tayeb BELAIZ : ministre de la Justice, garde des sceaux ; - M. Karim DJOUDI : ministre des Finances ; - M. Youcef YOUSFI : ministre de l'Energie et des mines, en remplacement de M. Chakib Khellil, appelé à d'autres fonctions ; - M. Abdelmalek SELLAL : ministre des Ressources en eau ; - M. Abdelhamid TEMMAR: ministre de la Prospective et des statistiques ; - M. Bouabdallah GHLAMALLAH: ministre des Affaires religieuses et du wakf ; - M. Mohamed Cherif ABBES: ministre des Moudjahidine ; - M. Chérif RAHMANI: ministre de l'Aménagerment du territoire et de l'environnement ; - M. Amar TOU : ministre des Transports ; - M. Boubekeur BENBOUZID : ministre de l'Education nationale ; - M. Rachid BENAISSA: ministre de l'Agriculture et du développement rural ; - M. Amar GHOUL: ministre des Travaux publics ; - M. Said BARKAT: ministre de la Solidarité nationale et de la famille ; - Mme Khalida TOUMI: ministre de la Culture ; - M. Mustapha BENBADA: ministre du Commerce, en remplacement de M. Hachemi DJAABOUB appelé à d'autres fonctions ; - M. Rachid HARRAOUBIA: ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; - M. Mahmoud KHEDRI: ministre des Relations avec le parlement ; - M. El Hadi KHALDI: ministre de l'Enseignement et de la formation professionnels ; - M. Nourredine MOUSSA: ministre de l'Habitat et de l'urbanisme ; - M. Tayeb LOUH: ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale ; - M. Djamel OULD ABBES: ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière ; - M. Smail MIMOUNE: ministre du Tourisme et de l'artisanat ; - M. Hachemi DJIAR: ministre de la Jeunesse et des sports ; - M. Mohamed BENMERADI: ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne entreprise, et de la promotion de l'investissement ; - M. Moussa BENHAMADI: ministre de la Poste et des technologies de la communication et de l'information, en remplacement de M. Hamid BESSALAH, appelé à d'autres fonctions ; - M. Abdallah KHANAFOU: ministre de la Pêche et des ressources haliteutiques ; - M. Nacer Mehal: ministre de la Communication, en remplacement de M. Azzedine MIHOUBI, appelé à d'autres fonctions ; - M. Abdelkader MESSAHEL: ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de affaires africaines et maghrébines ; - Mme Nouara Saadia DJAAFAR: ministre délégué auprès du ministre de la Solidarité nationale et de la famille, chargée de la famille et de la condition féminine ; - Mme Souad BENDJABALLAH: ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargée de la recherche scientifique ; - M. Ali BOUKRAMI: secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et de la statistique, chargé de la statistique ; - M. Hali BENATALLAH: secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l'étranger.
Par ailleurs, en application de l'article 78 de la Constitution, le président de la République a reconduit M. Ahmed NOUI aux fonctions de secrétaire général du gouvernement. | |
| | | Houhou
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 24/05/2007
| Sujet: Re: Remaniement ministériel à Alger Dim 30 Mai - 19:05 | |
| Une intéressante interview du politologue Rachid Tlemçani a été publiée dans Le Matin dz, à propos du dernier remaniement ministériel.
Elle met en lumières les affrontements qui opposent les clans du pouvoir, en particulier, ceux qu'il appelle "tribal" de Bouteflika et "moderniste" du DRS.
La voici, dans son intégralité. *************************************************************************** Ce remaniement reflète la lutte autour de la rente et de l’après-Bouteflika
le 30 Mai, 2010
Rachid Tlemçani. Politologue
Quelle lecture politique faites-vous de ce remaniement ministériel ?
C’est un remaniement que tout le monde attendait. On l’attendait en réalité depuis avril 2009, depuis l’intronisation du président Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat. Il a fallu donc plus d’une année d’immobilisme structurel, politique et économique pour assister à un remaniement. Comme par hasard, ce remaniement coïncide avec la visite, tant attendue, du président Abdelaziz Bouteflika en France, la participation au sommet France-Afrique perçue comme un signe d’apaisement dans les relations bilatérales alors que les relations algéro-US sont apaisées depuis que le siège de l’Africom a été installé à Stuttgart. Globalement, les changements n’ont touché que quelques postes.
Il n’y a pas un chamboulement profond dans la prise de décision au sein du gouvernement algérien. La première impression est qu’il y a deux ou trois nouvelles têtes, une permutation de certains postes, un ministère complètement relooké et géré par Abdelhamid Temmar ainsi qu’un poste de vice-Premier ministre endossé par Yazid Zerhouni. A y regarder de plus près, il apparaît que ce remaniement reflète, d’une certaine manière, la lutte existant au sein du pouvoir algérien entre les différents groupes d’intérêts autour de la distribution de la rente et des nouveaux enjeux de la nouvelle reconfiguration politique de l’après-Bouteflika. Comme autre élément de la grille de lecture, cela renvoie à l’affrontement des clans qui existe au sein du gouvernement algérien, entre deux groupes fondamentaux : la présidence et le service sécuritaire, entre un pouvoir monarchique, de type tribal, et un pouvoir sécuritaire, de type moderniste.
Quelle analyse faites-vous de l’éjection de Chakib Khelil, ministre de l’Energie, souvent cité dans le scandale de Sonatrach ainsi que du départ de Yazid Zerhouni du poste de ministre de l’Intérieur ?
Il faut savoir que dans les pays autoritaires, le ministère de l’Intérieur est un poste-clé alors que dans les pays rentiers, le secteur du pétrole est extrêmement important. Dans le cas algérien, on peut dire qu’il y a deux départements stratégiques, à savoir le ministère de l’Intérieur et celui de l’Energie. Et il se trouve que ces deux institutions ont changé de main : nous avons, d’un côté, un Daho Ould Kablia, enfant du sérail, qui s’invite souvent dans le débat public à titre de président de l’association du MALG. De l’autre côté, le département de l’Energie revient à Youcef Yousfi, qui a une connexion bien établie dans le sérail. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui a été atteint par de grosses affaires de corruption et de malversations, a été maintenu à son poste. Le ministre de la Pêche, qui a lui aussi subi des scandales financiers, a été placé à la tête d’un autre département. Cela amène à croire que la Présidence n’a pas été le grand vainqueur de cette lutte qui existe depuis plusieurs années. Nous avons l’impression que la Présidence a perdu la première manche dans ce jeu d’ombres.
Peut-on considérer ce poste de vice-Premier ministre comme une promotion pour Zerhouni ?
Je ne le pense pas, pour la simple raison que le poste de vice-Premier ministre est strictement honorifique, qui n’aura aucune prise de décision sur les grands dossiers. Lorsqu’il était à la tête du département de l’Intérieur, Zerhouni gérait des dossiers hautement importants : les fonctionnaires, la police, les partis politiques, les ONG, le passeport biométrique et bientôt les autorisations de sortie du territoire national, tout l’appareil du système de sécurité… Dans un régime autoritaire, le département de l’Intérieur est une institution « pivotale ». C’est la plaque tournante de tout édifice sécuritaire. En devenant un associé du Premier ministre Ouyahia, Zerhouni n’a plus de poids comme par le passé. Nourredine Yazid Zerhouni prépare sa sortie, par quelle porte, petite ou grande ?
Quelles sont les tâches du vice-Premier ministre ?
A ma connaissance, la Constitution ne fait que mentionner ce poste, sans en préciser les tâches. L’article 77 de la Constitution introduisant ce poste ne définit pas bien les attributions de cette fonction. C’est la première fois, dans l’histoire de l’Algérie, qu’un tel poste est attribué. Maintenant, tout dépend de la stratégie politique adoptée. Le fait est que son supérieur hiérarchique est Ahmed Ouyahia, un homme qui n’appartient pas au même camp, la lutte sera encore plus dure. Pour ma part, je pense que Zerhouni se prépare à sortir vu son âge et son état de santé. Va-t-on lui trouver une digne voie de sortie ?
Comment expliquer le fait que Chakib Khelil soit sacrifié alors que Amar Ghoul, dont le département a également connu des affaires de corruption, soit maintenu dans le gouvernement ?
Il ne faut pas oublier que Sonatrach c’est l’Algérie. A l’extérieur, on ne connaît que l’entreprise algérienne d’hydrocarbures. Et il se trouve que Sonatrach a connu de gros dossiers de corruption qui ont porté atteinte, d’une certaine manière, à l’image de marque du pays. Voilà un pouvoir qui multiplie les efforts, depuis 1999, pour redorer l’image de l’Algérie, qui voit tout le travail de la lutte antiterroriste réduit à néant. Avec l’affaire Sonatrach, l’Algérie est très mal vue. Certains investisseurs ne sont plus aussi emballés de venir en Algérie à cause de ce dossier.
En opposition de ce qui a été dit dans les médias, je pense que Chakib Khelil est un des gagnants de ce remaniement. Il ne va pas rendre compte de son bilan, une gestion des revenus de tout un peuple durant toute une décennie. Quant à Ghoul, tout dépendra du clan dans lequel il se place. Pour ma part, je ne pense pas qu’il appartienne au clan présidentiel. Son département a été souillé par des dossiers de corruption et de malversations, mais il reste à son poste. Les éléments se réclamant de l’Islam du bazar sont toujours aux postes de commande dans ce gouvernement. Son département dispose d’un budget faramineux pouvant « arroser » de nombreux réseaux ici et à l’étranger, mais il reste que le pétrole soit encore plus stratégique.
Que penser de la « rétrogradation » de Temmar, connu pour être un homme du Président ?
Abdelhamid Temmar, un ancien membre du MALG, est nommé à la tête d’une cellule de réflexion. Mais tant qu’il reste au ministère, qu’il tient un département à responsabilité, il continuera à jouer un rôle important. Dans le système algérien, il est essentiel d’être toujours dans les « parages ». Et Temmar est au centre même du processus décisionnel, puisqu’il est chef d’un nouveau département. En un mot, ce remaniement ministériel n’a pas réglé la lancinante question de succession. Tous les coups bas sont encore permis au détriment de l’intérêt national et cette situation perdurera tant que la politique n’est pas institutionnalisée et que le jeu politique n’est pas ouvert à tous les acteurs.
Par Amel Blidi (EW) | |
| | | M'hand
Nombre de messages : 434 Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Remaniement ministériel à Alger Mer 23 Juin - 14:14 | |
| D'après le journal Le Soir d'Algérie d'hier, Yazid Zerhouni, l'ancien ministre de l'Intérieur élevé depuis le dernier remaniement au rang de vice-Premier ministre, ne serait plus en odeur de sainteté auprès du 1er homme de l'Etat.
La date de promulgation de ce remaniement aurait été précisément retardée à deux reprises, suite au refus de celui que l'on appelait un temps l'homme fort et bras droit de Bouteflika, autrement dit Zerhouni lui-même, de céder sa place à l'Intérieur.
C'est seulement sur la sommation reçue au tout dernier moment d'accepter sa nouvelle nomination ou d'être exclu carrément du gouvernement que Zerhouni se serait plié, bien à contrecoeur.
Prenant ainsi ses distances notamment de Chakib Khellil, l'ancien ministre de l'Energie, offert désormais à la vindicte publique et surtout à la Justice pour répondre de ses éventuelles implications dans le scandale de Sonatrach, de Yazid Zerhouni, relégué désormais à un poste de second plan, et enfin de Hamid Temmar, rétrogradé à un poste ministériel sans envergure, Bouteflika semble donc remettre en cause le choix de ses alliés.
Mais le peuple, épuisé par les scandales aussi honteux qu'interminables qui entourent le régime lui-même de Bouteflika, veut plutôt la tête de ce dernier ainsi qu'un grand balayage de tous les gens aux postes de commandes civils et militaires. | |
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