Une mesure apparemment bien surprenante, prise en date du 1er avril dernier par les autorités algériennes, limite désormais les déplacements des représentants diplomatiques accrédités à Alger.
D’abord, seuls les ambassadeurs, les consuls et chefs de missions économiques sont habilités dorénavant à sortir hors d’Alger, sous réserve de disposer préalablement d’une autorisation écrite du ministère des Affaires étrangères.
Pour tous les autres diplomates ou simples fonctionnaires, il n’est plus possible pour eux de quitter Alger ou les villes où ils sont installés.
Au prétexte qu’il coûterait beaucoup à l’Etat d’assurer la sécurité des visiteurs – le terrorisme islamiste étant toujours actif hors de la capitale, des convois militaires sont habituellement organisés pour couvrir ces déplacements -, l’Etat considère qu’il n’est pas tenu de financer ces derniers.
Une telle décision a, bien sûr, été fort mal reçue des chancelleries notamment occidentales qui y perçoient une volonté manifeste des pouvoirs publics de restreindre la circulation dans le pays de leurs diplomates et surtout les contacts qu’ils peuvent avoir ou souhaitent entretenir directement avec les populations.
Un tel quadrillage rappelle à s’y méprendre les obstructions de l’empire soviétique qui entendait contrôler jusqu’aux moindres faits et gestes des étrangers y travaillant ou le visitant occasionnellement.
Après avoir solidement muselé les médias nationaux, il ne reste plus au gouvernement dictatorial de Bouteflika que de rompre le dernier lien permettant aux Algériens d’exprimer leur ras-le-bol aux diplomates accrédités chez eux et pourquoi pas aussi aux médias étrangers tentés d’enquêter sur les différents sujets internes qui les intéressent.