Au Forum du journal El-Moudjahid s'est tenue aujourd'hui la commémoration du cinquantième anniversaire de la mort de l'ancien chef de la Wilaya III, Abderrahmane Mira.
Ses frères d'armes ont fait l'éloge du disparu, en présence d'une foule nombreuse composée d'anciens moudjahidin, d'officiers supérieurs et généraux de l'ANP, de journalistes, d'intellectuels et surtout de proches de ce valeureux combattant qui a laissé son nom au mémorial de l'Algérie combattante.
Ils ont tenu à rappeler l'itinéraire particulièrement brillant de ce dernier, depuis ses premiers pas dans le mouvement révolutionnaire jusqu'à sa mort au combat, un certain 8 novembre 1959, où l'Opération Jumelles l'a décimé avec ses deux gardes du corps. Abderrahmane Mira, qui venait depuis un mois seulement d'être porté à la tête de la wilaya, disparaissait ainsi, en laissant un grand vide autour de lui. Certes, il ne fallut pas attendre longtemps avant de pourvoir à son remplacement, puisque le colonel Mohand ou l'Hadj est venu aussitôt lui succéder, mais son souvenir, son empreinte parmi les siens sont restés toujours vivaces dans l'esprit de ses compagnons auxquels il a insufflé son courage, sa ténacité et sa volonté de combattre jusqu'au bout.
Aujourd'hui encore l'Algérie pleure cet illustre combattant de la première heure qui a su tout particulièrement mettre fin à temps aux purges qui avaient sérieusement amenuisé les rangs des moudjahidin de la wilaya III. Le deuxième bureau français mené par le colonel Godard, de triste mémoire, et son adjoint le capitaine Léger avaient réussi à infiltrer l'état-major de cette wilaya et provoquer des éliminations physiques des principaux responsables de culture française. N'eût été l'intervention et la sagacité de Mira, il est vraisemblable que d'autres tueries gratuites se seraient encore poursuivies à la gloire des commanditaires de l'armée française.