Le quotidien russe Vedomosti, repris par Ria Novosti, indique dans sa livraison de lundi que 119 000 personnes, millionnaires en dollars, ont été dénombrées en Russie, en 2006, suivant ainsi une progression deux fois plus rapide que partout ailleurs dans le monde.
"L’économie est en pleine croissance en Russie", estime l’un d’eux, Andreï Korkounov. Selon ce dernier, "si le marché européen est saturé, et qu’il est donc pratiquement impossible de créer une entreprise à partir de rien, en Russie, partout, de l’industrie du bâtiment jusqu’à la fabrication de chocolats, il y a des terrains vierges où l’on peut faire fortune rapidement."
Le professeur du Haut collège d’économie de Nijni Novgorod, Edouard Fiaksel, considère, lui, que "l’accroissement du nombre de millionnaires est un phénomène absolument normal, vu que les rythmes de croissance économique en Russie s’élèvent à 10 %, chiffre qui dépasse de 3 fois celui de l’occident… En outre, la valeur des ressources que se sont appropriées les millionnaires actuels dans les années 1990 et qui ont été sous-estimées à l’époque augmente elle aussi."
Aux effets les mêmes causes, pourrait-on ajouter. En bradant, sensiblement à la même époque, les entreprises publiques et leurs patrimoines à des prix dérisoires, au profit essentiellement d’une certaine nomenklatura proche du pouvoir, les autorités algériennes ont, de la même façon, fait la fortune d’un grand nombre de leurs petits copains, au grand dam du contribuable. Et que l’on ne vienne surtout pas raconter que les bénéficiaires avaient été choisis pour leurs compétences managériales, leurs capacités financières ou autres considérations aussi incongrues qu’inexactes.