Une récente controverse a mis aux prises les gouvernements suédois et israélien à la suite de la publication d'un article dans un journal suédois qui accuse les Israéliens d'avoir prélevé des organes à des fins commerciales sur des jeunes Palestiniens capturés en janvier dernier à Gaza.
Dans l'article qui suit, le magazine l'Observateur fait le point, avec le concours d'AP (Associated Press).***************************************************************************
TRAFIC d'ORGANES PRÉSUMÉ EN ISRAEL Le gouvernement suédois met en avant la liberté d'expression, après les appels d'Israël à une condamnation officielle d'un article d'un tabloïd suédois accusant Tsahal de trafic d'organes.
Carl Bildt (AP)
Après les appels d'Israël à une condamnation officielle d'un article d'un tabloïd suédois accusant l'armée israélienne de trafic d'organes, le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a indiqué vendredi 21 août qu'il souhaitait respecter la liberté d'expression. "En tant que membre du gouvernement suédois et en vertu de la Constitution suédoise, je dois respecter la liberté d'expression, quel que soit l'avis personnel que je porte sur ce qui est publié çà et là dans les médias suédois", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Reykjavik.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a reproché jeudi soir à Carl Bildt son silence après la publication par le tabloïd suédois Aftonbladet d'un article accusant l'armée israélienne de se livrer à un trafic d'organes prélevés sur des Palestiniens tués.
Réaction "forte"
"Il est honteux que le ministère suédois des Affaires étrangères refuse d'intervenir contre un cas d'appel au meurtre visant des juifs", a affirmé Avigdor Lieberman.
L'article d'Aftonbladet ne comprend aucun appel au meurtre.
L'ambassadrice suédoise en Israël avait critiqué l'article, mais son ministère s'était abstenu de le condamner.
Les mots de la réaction israélienne sont "forts", a observé Carl Bildt vendredi, "mais je pense qu'Aftonbladet devra y répondre par lui-même". "Je ne suis pas son rédacteur en chef et je ne cherche pas à l'être", a-t-il dit, tout en jugeant "compréhensibles" certaines réactions.
Interrogé sur la possibilité que l'affaire nuise aux relations entre les deux pays, Carl Bildt a répondu : "je ne crois pas. Il y a une relation d'Etat à Etat très forte entre Israël et notre gouvernement".
Les relations entre Israël et la Suède ont été souvent marquées par des polémiques ces dernières années, Israël reprochant à Stockholm un parti pris pro-palestinien, tandis que la Suède accuse régulièrement l'Etat hébreu de se livrer à des violations des droits de l'Homme.