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| Tous les mois de ramadhan se ressemblent sous les cieux de l'Islam | |
| | Auteur | Message |
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M'hand
Nombre de messages : 434 Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Tous les mois de ramadhan se ressemblent sous les cieux de l'Islam Ven 21 Aoû - 20:14 | |
| Mettant à profit la propension des gens à une surconsommation tout anormale d'ailleurs, puisque le mois de jeûne est censé être un mois de piété avant toute chose, les commerçants en produits alimentaires, les marchands de fruits et légumes, les bouchers et autres épiciers voraces choisissent toujours cette période précise pour imposer leur diktat. Du jour au lendemain, les prix, comme par miracle, se mettent à grimper sans autre raison que celle de ratiboiser au profit de cette vermine les revenus, très maigres le plus souvent, des ménages.
Il est vrai que, l'absence de l'Etat aidant, toutes les circonstances se trouvent réunies pour contraindre les consommateurs à s'endetter si nécessaire à seule fin de se bourrer le ventre, spécialement en ce mois prétendument sacré. Pour traverser des journées de jeûne particulièrement difficiles en été, les adeptes de l'Islam ont besoin de se gaver de viandes, de sucreries et autres douceurs pour mieux résister à la faim, pensent-ils, forcément à tort.
En vérité, aussi bien ces jeûneurs, qui changent anormalement et à dessein leurs règles alimentaires, que moins encore les commerçants qui les rançonnent, tout ce monde ne peut s'estimer à bon droit de s'être acquitté de ses devoirs religieux. Car, en tentant d'adoucir les conditions de leur jeûne, les premiers contreviennent précisément aux règles essentielles qui l'entourent. Et, les seconds, en jouant aux rapaces, pendant ce même mois, ils font fi des mises en garde expressément énoncées par l'islam, dans ce cas d'espèce.
L'on comprend, ainsi, pourquoi tant d'islamistes luttent pour faire perdurer le règne de l'Islam et surtout les raisons qui les motivent pour tenter d'en étendre le culte au-delà de ses limites géographiques naturelles. Il est licite, pour eux, au nom de la liberté du commerce reconnue par leur religion, de dépecer les êtres humains, fût-ce durant le mois de Ramadhan. Et tout milite, en vérité, dans ce sens, dans la mesure où les tabous pesant sur l'islam restent encore vivaces, intangibles et bénéficient, mieux encore, des bonnes grâces des Etats qui veillent à les pérenniser. Seulement, le jour où la citadelle commencera vraiment à chanceler, et il faut espérer qu'il n'est pas loin, tout s'effondrera tel un château de cartes, tant la précarité des fondations n'est plus à démontrer. | |
| | | Merzak
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Tous les mois de ramadhan se ressemblent sous les cieux de l'Islam Lun 24 Aoû - 20:01 | |
| Une interview d'un spécialiste de l'islam réalisée par le journal Libération mérite d'être rapportée in extenso ici, parce qu'elle donne du jeûne et du voile une interprétation insoupçonnée de la part d'un islamisant.
La voici, intégralement. ******************************************************************************* « Le jeûne est devenu un phénomène social, plus qu’un exercice spirituel »
Interview
Religion . Abdelwahab Meddeb, spécialiste de l’islam, dénonce la pression communautaire pesant sur le ramadan :
Par Catherine COROLLER
Abdelwahab Meddeb enseigne la littérature comparée à l’université Paris-X-Nanterre. Il anime l’émission Cultures d’islam sur France Culture et a publié plusieurs ouvrages sur l’islam. Le dernier s’intitule Pari de civilisation (Seuil, août 2009), dans lequel il propose une relecture moins littérale du Coran. Entretien en ce début de ramadan.
N’êtes-vous pas un peu sévère quand vous dites que le jeûne du ramadan est devenu un phénomène purement social ?
Dans un pays comme le Maroc, que je connais bien et qui était jusqu’alors très libéral, on vous emmène en prison si vous «dé-jeunez». Le jeûne n’appartient plus à l’exercice spirituel, à la discipline au sens fort du terme, ce qui mérite le respect. Le jeûne mystique est vraiment très beau. Dans les Illuminations mecquoises, Ibn Arabi (mystique arabe né en 1165 en Andalousie), en fait une analyse extraordinaire et l’articule de manière profonde avec la pratique du jeûne chez les chrétiens et les juifs.
Mais aujourd’hui, le jeûne est essentiellement un phénomène social. Que les gens jeûnent ou pas ne regarde qu’eux. Mais si c’est un jeûne coercitif, violent, et que celui qui jeûne méprise celui qui dé-jeune, voire exerce sur lui une forme de police des mœurs, il faut dire stop. En Egypte, où je me trouve, je constate que le jeûne est quelque chose de construit. Ce qui compte n’est pas que l’individu fasse sa propre expérience du jeûne. Le jeûne sert à restaurer le pacte communautaire.
Pour vous, il est difficile pour un musulman aujourd’hui de ne pas jeûner ?
Dans l’islam, il y a un dit du prophète selon lequel si vous ne respectez pas la pratique, faites-le en secret. Cet aspect de la tradition est un peu hypocrite, c’est l’esprit Tartuffe. Or, la modernité, c’est de pouvoir dire «non». Il faut que les gens puissent dire : «C’est ma conviction et je la montre par un acte, celui de jeûner ou non». La liberté de l’individu est le préalable à la liberté politique.
Est-ce que ce recours au jeûne peut être une étape transitoire dans un processus d’intégration ?
Ce retour vers la pratique religieuse est le reflet d’une panique sur la question de l’identité, de l’origine. On retrouve le même phénomène chez les juifs. Chez les Français d’origine catholique, cela peut prendre la forme d’un intégrisme laïciste.
Selon un sondage Ifop paru jeudi, 70 % des musulmans de France affirment observer le jeûne du ramadan contre 60 % en 1989, qu’est-ce que ce chiffre vous inspire ?
L’air du temps en France comme ailleurs est au repli communautaire.
Le système de valeurs qui permettait à tout le monde de se retrouver au-delà des particularismes religieux est en panne. Comment l’expliquez-vous ?
L’école qui était le déterminant numéro 1 des valeurs républicaines, qui en constituait le symbole par excellence, est également en panne. Jadis, l’instituteur, le maître, le professeur étaient profondément respectés, maintenant, ce sont de minables petits bonshommes qui gagnent des sommes sans le moindre rapport avec le plus petit trader. Restaurer l’autorité de l’école me paraît une tâche énorme.
Y a-t-il un lien à faire entre la pratique du ramadan et le port du voile islamique ?
C’est exactement pareil. J’ai une position très ferme sur le voile, je ne le supporte pas, mais j’essaie de comprendre. Quand on me dit que le voile est parfois un choix, je dis «certes», mais je continue de me méfier car ce que l’on croit être un choix peut être en réalité une servitude inconsciente.
Quand je discute avec certaines filles voilées, je découvre parfois qu’il y a derrière une pression tue, cachée, et c’est cette pression-là qu’il ne faut pas accepter. Si nous acceptons la liberté de se voiler, il faut en même temps respecter la liberté du dévoilement.
Et la burqa ?
Je trouve absolument inacceptable sa présence en France. La burqa, c’est la disparition de l’identité. Par où la reconnaissance de l’autre se réalise-t-elle sinon par le face-à-face ? Par les traits physiques.
La burqa n’a rien à voir avec le texte de l’islam, c’est une pratique wahhabite. Et puisqu’il s’agit de coutume et pas de loi religieuse, cela nous permet d’agir contre cette pratique sans nous faire accuser de toucher à la foi de quiconque. C’est une nécessité démocratique et républicaine. | |
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