Une attaque contre l'Iran revient à l'ordre du jour

Maintenant que la révolution fomentée en Iran, à l'occasion des dernières élections présidentielles, a échoué, l'Occident, mené par le bout du nez par les sionistes, reprend l'examen d'une attaque directe de ce pays par le tandem USA-Israël.

Les diverses sanctions imposées jusqu'ici à Téhéran pour le forcer à abandonner ses recherches nucléaires ont eu, comme on le sait, les résultats les plus inattendus que l'on pouvait espérer. Elles ont en effet éveillé ce pays à renforcer sa sécurité et son développement ; elles lui ont fait comprendre qu'il ne peut surtout compter que sur ses propres forces, y compris dans le monde islamique.

On assure sur ce dernier plan d'ailleurs que l'Arabie saoudite offrirait volontiers son espace aérien à la flotte aérienne qui irait frapper l'Iran. Biden, le vice-président des USA, se dit, de son côté, non opposé à ce que cette attaque, menée éventuellement par Israël, soit entreprise.

Certains observateurs ajoutent également que le monde arabe se dirait satisfait de voir ainsi la menace nucléaire iranienne définitivement levée. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu'il s'agit là au premier chef de sauver le leadership du monde sunnite sur le monde chiite représenté par le régime des mollahs. A terme, et avec l'avancée inexorable de ces derniers dans les secteurs scientifique et industriel, il est vrai que la distance prise par eux est suffisamment importante pour renvoyer les Arabes à leurs tentes, à leurs chameaux et surtout aux macérations dont ils sont coutumiers, sitôt le pétrole tari dans la région.

Cependant, les sionistes comme l'Occident tout entier se trompent grossièrement. Tout comme l'Allemagne et le Japon, battus à mort en 1945, se sont rapidement relevés, l'Iran, qui possède à son tour la technologie, pourrait tout aussi bien se remettre assez vite des destructions que l'on se propose de lui infliger. Car, toute sa force et sa puissance sont précisément dans ces énormes efforts entrepris tout au long de ces dernières années pour avancer vers le développement, le vrai.

Parce que la révolution, fomentée de l'intérieur par l'Occident, n'a pas abouti, l'Iran revient aujourd'hui sur la sellette à cause d'un rapport de l'AIEA qui l'accuse de poursuivre des activités nucléaires de type militaire interdites. En d'autres termes, Téhéran s'attellerait à la fabrication de sa bombe.

Le rapport publié aujourd'hui se baserait sur des indications, recueillies il y a un an, faisant état de ces dissimulations aux contrôleurs de l'AIEA. Le retard pris sur sa communication est lié, semble-t-il, à la menace constamment brandie par Tel-Aviv de détruire les installations iraniennes.

Certains observateurs l'expliquent plutôt par l'intention secrètement nourrie par Baradei, le directeur de l'AIEA, de ne rien révéler de ces activités compromettantes avant son propre retrait de l'agence. Il est vrai, en effet, que son successeur a été déjà désigné et qu'il prendra incessamment ses fonctions.

Les commentateurs ne manquent pas en tout cas de fustiger el-Baradeï, qui, en différant la publication de son rapport, aurait ainsi permis à l'Iran de poursuivre calmement ses travaux et surtout d'avancer dans le domaine de la fabrication de la bombe. Il ne manque pas non plus assez de boutefeux pour réclamer la destruction immédiate des installations iraniennes. Autrement dit, selon eux, le coup d'Etat espéré à Téhéran ayant échoué, il faut à présent recourir désormais à l'emploi de la force brute pour faire plier ce pays.

Selon le journal Le Monde, l'Iran exploite aujourd'hui 8208 centrifugeuses sur son site de Natanz contre 7221 en mai dernier. Autrement dit, Téhéran met des bouchées doubles pour parvenir à multiplier son stock d'uranium faiblement enrichi, estimé désormais à 1508 kg.

Le 2 septembre prochain, les représentants des grandes puissances devront se réunir à Francfort, en Allemagne, pour débattre des nouvelles sanctions encore plus drastiques à imposer aux ayatollahs. On parle d'ores et déjà d'un blocus de ravitaillement en produits pétroliers de l'Iran. Ce dernier est tributaire, en effet, du monde extérieur pour une large proportion de ses consommations en la matière. On craint seulement que la Chine et la Russie ne fassent obstruction à la prise d'une décision commune annonçant ces sanctions.

Ces deux pays étant en relations d'affaires particulièrement poussées avec Téhéran, les pays occidentaux redoutent leur véto, qui rendra caduque leur décision.

L'Iran joue au chat et à la souris avec l'AIEA, indique le rapport diffusé par cette dernière. On fait visiter à ses inspecteurs des installations auparavant interdites d'accès, mais on oppose une fin de non-recevoir aux demandes de visites d'autres sites plus sensibles.

Tout cela amène l'AIEA à constater que Téhéran cherche toujours à gagner du temps, pour atteindre ses objectifs et mettre le monde devant le fait accompli, en réussissant, comme la Corée, à sortir sa première bombe.

En fait, le rapport de l'AIEA était mitigé. S'il indique bien que 8200 centrifugeuses sont entrées en activité, soit une progression en nombre non négligeable par rapport à l'année dernière, il prend soin néanmoins de préciser que la production d'uranium faiblement enrichi a chuté sensiblement ces derniers mois. Il note aussi que les autorités iraniennes ont laissé aux inspecteurs de l'AIEA la possibilité d'accéder à des sites qui leur étaient fermés auparavant.

Et c'est précisément en se basant sur ces indications que Téhéran s'est aussitôt félicité de relever que l'AIEA a fini par reconnaître le caractère civil de ses activités nucléaires, ainsi que sa volonté de coopérer avec l'agence internationale. Mais l'émissaire iranien auprès de cette dernière, qui fait état d'un tel constat au micro de l'agence Fars, ne manque pas de mettre en garde : "L'Iran n'acceptera pour autant pas de pressions politiques visant à lui faire adopter des mesures dépassant ses engagements légaux".

Mais, en dépit de cette interprétation des choses, que les grandes puissances jugent erronée, l'on s'apprête, d'un commun accord entre Washington, Londres, Berlin et Paris, à envisager de nouvelles sanctions plus dissuasives à la prochaine rencontre du 2 septembre consacrée à la question.

Ria Novosti, dans l'article ci-après, rapporte qu'el-Baradei juge exagérée la menace iranienne, telle que développée par les médias.

A n'en pas douter, dans cette affaire, le lobby sioniste est derrière cette manifestation de mauvaise foi, qui pousse à la guerre contre Téhéran, au nom de la défense des intérêts israéliens.

Voici l'article en question.
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Nucléaire iranien : une menace "exagérée" (ElBaradei)
17:23 | 02/ 09/ 2009
Moscou, 2 septembre - RIA Novosti.

La menace nucléaire iranienne est exagérée, car rien ne prouve aujourd'hui que Téhéran est sur le point de mettre au point la bombe atomique, estime le directeur général sortant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei.

"Je pense que cette menace est très exagérée", a-t-il notamment indiqué dans une interview à la revue américaine Bulletin of the Atomic Scientists.

Dans cet entretien publié mardi dernier, M. ElBaradei admet que l'Iran doit être plus transparent avec l'AIEA et la communauté internationale en raison des inquiétudes suscitées dans le monde par son programme nucléaire controversé.

"Mais l'idée que demain, à notre réveil, l'Iran aura l'arme nucléaire ne résiste pas à l'épreuve des faits", a déclaré le chef de l'organisation onusienne de surveillance atomique.

M. ElBaradei avait autrefois déclaré que l'AIEA ne disposait toujours pas d'informations suffisantes pour affirmer que le programme nucléaire iranien comportait une composante militaire et que ce point restait encore à élucider.

Quoi qu'il en soit, M.ElBaradei confirme que l'Iran continue à se doter de centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, mais que les conditions de travail des inspecteurs de l'AIEA en Iran se sont améliorées, indiquant que les inspecteurs ont été autorisés, par exemple, à inspecter un réacteur nucléaire en construction.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux accusent l'Iran de profiter de son programme de production d'énergie nucléaire civile pour développer secrètement des armes nucléaires. L'Iran dément cette accusation et insiste sur le fait que son programme nucléaire est un programme pacifique et strictement civil.

M. ElBaradei est à la tête de l'AIEA depuis 12 ans, il a reçu le Prix Nobel de la paix en 2005 et sera remplacé fin novembre par Yukiya Amano, ancien diplomate japonais.

Une note discordante apparue lors de la rencontre des six grands à propos du nucléaire iranien a fait torpiller leurs travaux.

Le délégué russe a, en effet, rejeté formellement l'examen de nouvelles sanctions à appliquer contre Téhéran, comme le demandaient les USA, la France, l'Allemagne et la Grande Bretagne. Bien au contraire, ce représentant s'est dit même affligé que des sanctions aient pu être arrêtées déjà dans le passé contre ce pays. Pour lui, ce dernier a plutôt donné des signes réconfortants quant à sa disponibilité à recevoir les inspecteurs de l'AIEA, et à n'activer que dans le domaine exclusivement civil au plan nucléaire.

Une telle sortie a, bien sûr, bouleversé l'ensemble du programme établi déjà dans le sens de l'extension des sanctions, essentiellement dictée, en réalité, par le lobby sioniste.

Moscou tient désormais les membres occidentaux du Conseil de sécurité par cette espèce de marché "donnant donnant". Lui qui réclamait à cor et à cri le renvoi aux calendes grecques du projet de bouclier antimissile d'Europe centrale n'avait été en vérité jamais entendu. On lui laissait croire seulement que ce bouclier serait exclusivement dirigé contre les pays dits de l'axe du mal, tels que l'Iran et la Corée du Nord. Mais, aujourd'hui, il est clair que les Occidentaux doivent reconsidérer dans le fond l'ensemble de leur dossier portant sur leurs relations avec la Russie.

De plus, les intérêts de cette dernière aidant, il est manifeste que le développement de relations commerciales entre elle et l'Iran présenterait davantage d'atouts à tous les niveaux, et en particulier pour le contrôle des pipelines et autres oléoducs provenant d'Asie centrale.

Le 1er octobre, où les six devront de nouveau se réunir en Turquie, sera en tout cas l'occasion de revenir sur ce sujet une fois encore, et le monde connaîtra alors le sort définitif du projet des nouvelles sanctions concocté par l'Occident contre Téhéran.