Sous l'effet de la crise qui prend de l'ampleur en Espagne, le gouvernement Zapatero, dont on se rappelle le geste singulier de 2005, décrié alors en Europe, de régulariser 700 000 travailleurs sans papiers, cherche à présent à renvoyer les immigrés chez eux. Il leur offre, en sus d'un billet d'avion gratuit, un pécule de 10 000 € sous la seule réserve qu'ils ne reviennent pas en Espagne avant 3 ans.
Seuls 1500 immigrés se sont portés candidats au retour jusqu'ici, au lieu des 8 000 à 12 000 prévus par le ministère de l'Immigration. L'objectif visait en réalité 100 000 immigrés sans emploi.
Devant la montée incompressible du chômage qui gagne le pays, les autorités espagnoles estiment qu'il faut préserver à tout prix l'emploi, en priorité, des nationaux. Aussi, voient-elles d'un mauvais oeil la présence massive sur leur sol d'étrangers de plus en plus relégués au chômage.
L'immobilier, secteur d'ordinaire très demandeur de travailleurs, est dans un état de déliquescence tel que toutes ses perspectives sont assombries. Il est question, en effet, d'un ou plusieurs millions de logements construits et ne trouvant pas preneurs, d'où le débauchage de dizaines de milliers de travailleurs et des problèmes financiers de plus en plus aigus qui se posent aux promoteurs.
Comme partout ailleurs, les ménages sont toujours très réticents à s'engager dans l'achat d'un logement, même à crédit, l'emploi étant frappé désormais d'instabilité et de précarité.