La CIA serait une coquille vide

Dans Le Figaro d'hier, un article consacré à la CIA, reprenant l'ouvrage écrit par Tim Weiner, journaliste au New York Times, sous le titre "Des cendres en héritage, l'histoire de la CIA", relève l'incapacité voire l'incompétence de cette agence à réaliser sa mission. L'espion de la CIA, selon Teiner, est incompétent, inculte et manque de courage.

Pour ce lauréat du Prix Pulitzer, l'agence de renseignements américaine non seulement ne sert à rien mais elle a plus d'une fois démontré son inefficacité. L'agression de l'Irak, basée notamment sur de faux renseignements fournis par elle, a conduit au bain de sang que l'on peut tout juste déplorer. Les espions en place n'avaient fourni que des ragots de trottoirs qui n'étaient fondés sur rien de tangible. Pour preuve, les armes de destruction massive reprochées à Saddam étaient une invention diabolique qui n'avait pour seul mérite que d'être en phase avec les ambitions du guerrier Bush et de son équipe. D'un autre côté, la CIA ne s'était pas montrée capable de prévenir la chute de l'empire soviétique, survenue dans la surprise totale. La centrale avait également brillé par ses médiocres analyses à l'emporte-pièce sur l'avènement de Khomeini, sur l'entrée en guerre de l'URSS dans le conflit d'Afghanistan, etc.

« Pour réussir, la CIA devait trouver des hommes et des femmes ayant la discipline et l'esprit de sacrifice des meilleurs militaires du pays, la culture et les connaissances historiques de ses meilleurs diplomates et la curiosité et le sens de l'aventure des meilleurs journalistes », observe l'enquêteur du New York Times. Les espions de la CIA n'ont pas même l'esprit de sacrifice qu'on enseigne dans les écoles militaires pour se risquer, le cas échéant, à s'introduire dans les zones à risques. Encore faut-il qu'ils aient seulement la volonté d'apprendre la langue des pays qu'ils veulent investir, qu'ils s'imprègnent de leur culture !

Le Journal du dimanche nous apprend que le diplomate américain expulsé d'Equateur mercredi dernier était en fait le chef d'antenne locale de la CIA. La cause, c'est le président Rafael Correa qui l'a révélée en public : "L'ambassade des Etats-Unis était furieuse parce qu'ils ont l'habitude de choisir les chefs de la police en échange de quelques ordinateurs".

Autrement dit, contre quelques ordinateurs offerts, la CIA réussissait à imposer la sélection des flics de son choix, dans le cadre d'un programme financé par Washington.

N'était-ce pas de la même manière que la tristement célèbre Opération "Condor" avait réussi à noyauter l'ensemble des rouages politico-administratifs des Etats latino-américains, pour les soi-disant soustraire à l'influence du communisme international ?

C'est en tout cas le deuxième diplomate à se faire expulser d'Equateur depuis deux semaines.