Les Tiberi devant le tribunal pour fraude électorale

La saga judiciaire des Tiberi prendra-t-elle fin, cet après-midi, devant le tribunal correctionnel de Paris ? 12 années après les poursuites exercées contre l'ancien maire de Paris et son épouse, soupçonnés d'avoir trafiqué le fichier électoral du Vè arrondissement, le procès, plusieurs fois ajourné, tardait à s'ouvrir en vérité.

C'est au Canard enchaîné que l'ancien édile de Paris doit d'avoir été dénoncé dans cette fraude de bas étage, où des cartes de faux électeurs ont été établies au profit de ses amis du RPR ou simplement de sa propre clientèle soudoyée par des logements, des places à la crèche municipale, etc. Onze personnes ont été impliquées dans ces faux passibles de prison et de lourdes amendes.

Anne-Marie Affret, ancienne première adjointe chargée des affaires sociales à la mairie de l'arrondissement précité serait même la première mise en cause, puisque c'est elle qui en aurait eu l'idée, au départ. Et Tiberi en avait été lui-même le premier magistrat avant de briguer la mairie de toute la capitale.

De l'issue donc de ce procès dépendra, on s'en doute, le sort des différentes affaires impliquant le prédécesseur de Tiberi à la mairie de Paris, l'ancien président Chirac. Ce dernier, qui doit s'expliquer sur un grand nombre de griefs retenus contre lui, et grâce auxquels il avait tout simplement conservé très longtemps son siège, cumule plus d'une dizaine de dossiers instruits par la justice.

Contre les époux Tiberi, le ministère public a requis, au terme du procès engagé, une peine d'un an de prison avec sursis contre le mari ainsi qu'une inéligibilité de cinq ans et 10000 euros d'amende, une autre peine de 8 mois de prison avec sursis contre la femme ainsi qu'une privation du droit de vote et une inéligibilité de cinq ans en sus d'une amende de 5000 euros.

Ces réquisitions sont considérées comme très lourdes en se situant au maximum des sanctions prévues par la loi.