Il est universellement admis que le phénomène de la violence conjugale n'est pas propre à une ou plusieurs catégories sociales, à une région, un pays, et moins encore à une culture ou à une religion déterminée. Il se retrouve tout aussi bien dans les pays avancés que dans les pays pauvres, dans les milieux cultivés comme dans ceux des analphabètes, dans les zones à la fois urbaines et rurales, indistinctement chez les jeunes comme chez les barbons ou les gens du troisième âge. En un mot, il n'a pas de frontière géographique, sociale, économique ou culturelle, etc.
S'il implique généralement la gent masculine dans une large proportion, il n'exclut pas pour autant la gent féminine, de plus en plus désignée du doigt.
Lors d'une rencontre qui lui a été consacrée, à la Bibliothèque biomédicale d'Oran, un médecin légiste a même tenté d'analyser en profondeur ce travers de la société en général.
Pour le docteur Boumeslout, 4 millions de femmes subissent les violences conjugales en Europe. Celles-ci constituent même la première cause de décès ou d'invalidité chez les femmes de 16 à 44 ans. En France, notamment, c'est une femme sur cinq qui s'en plaint durant son existence, et une femme succombe tous les quatre jours de ces violences. Malheureusement, selon l'enquête de police menée dans ce pays, 13 % seulement des femmes violentées portent plainte. En Algérie, faute de statistiques peu aisées à établir, le sujet restant totalement tabou, il est encore plus difficile de faire la part des choses. Le taux des plaintes déposées doit être encore beaucoup plus faible, a estimé l'orateur. En tout cas, a précisé ce dernier, 7197 et 7800 cas de l'espèce ont été enregistrés par les services de police respectivement en 2004 et 2005. A 75 %, ces violences ont impliqué le mari et ont été perpétrées dans le foyer conjugal. Elles ont eu principalement pour cadre les grandes villes d'Alger, Oran, Annaba, etc. Curieusement, a-t-il été observé, 5 % des cas se rapportent à des couples incultes, 15 % au milieu universitaire et 80 % au milieu culturel moyen.
Pourtant, la loi, en Algérie, est assez rigoureuse, qui stipule : « Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet tout autre violence... s'il résulte de ces sortes de violences une maladie ou une ITT pendant plus de 15 jours est puni d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et d'une amende de 100.000 à 500.000 DA, etc. »