A cause notamment de la saleté, du désordre et du laisser-aller qui y règnent généralement, les hôpitaux algériens ne développent pas seulement l'un des plus forts taux de maladies nosocomiales du bassin méditerranéen. Ils continuent toujours de briller par la légèreté, le travail bâclé, l'insouciance, etc., du personnel médical.
Ainsi, les anecdotes notamment d'instruments chirurgicaux que l'on oublie trop souvent dans le ventre des patients s'accumulent au fil des jours, sans que le ministère de tutelle n'ait daigné jusqu'ici y mettre le holà.
C'est à cause d'une pince abandonnée dans son abdomen, lors d'une intervention chirurgicale subie il y a six ans, qu'un commissaire de police vient de perdre la vie, du côté de Mostaganem. Il a rendu l'âme, malgré l'extraction de cet instrument effectuée il y a quelques dizaines de jours.
Tout indique en vérité que deux fautes majeures, au moins, ont été relevées dans la prise en charge médicale de ce malheureux, qui n'est plus de ce monde aujourd'hui. D'un côté, il semble bien anormal qu'aucune radio n'ait été prise sur lui pour déceler le corps étranger dès les premières manifestations de la dégradation de son état de santé. De l'autre, l'opération, qui a permis le retrait de l'instrument oublié dans son ventre, a dû sans doute se dérouler dans des conditions sinon peu professionnelles du moins discutables. Car, s'il en est mort, c'est bien parce qu'une nouvelle et grave faute a été commise à ses dépens. Il est manifeste qu'un manque de soins a accompagné la dernière intervention chirurgicale. Une infection redoutable en a résulté qui n'a pas été traitée correctement.
La vie de cet homme de 53 ans a finalement dépendu de graves manquements à la déontologie médicale.
L'on ne sait rien, aujourd'hui encore, de l'attitude de la famille, vis-à-vis de l'hôpital de Bel-Abbès à qui l'oubli initial de la pince est imputable comme de celui de Aïn-Tédelès (Mostaganem) qui doit être rendu théoriquement responsable de l'infection ayant accompagné le retrait de cette pince.