Les réactions des ONG internationales n'ont pas tardé à se faire entendre. "Nous sommes indignés par cette condamnation. La peine infligée à nos confrères est assurément disproportionnée et plus lourde que prévu. Alors que nous avions demandé l'abandon des poursuites engagées à leur encontre, nous n'avons pas été entendus. Nous le répétons, les autorités algériennes doivent cesser de recourir systématiquement à des peines d'emprisonnement en matière de délit de presse", a déclaré, en particulier, Reporters sans frontières.
Le plus choquant dans ce procès exemplaire est l'attitude de la justice face à un charlatan, pratiquant illégalement la médecine. Si l'on se plaint, d'un côté, des conséquences désastreuses sur la santé et la bourse du citoyen, conséquences induites par de faux guérisseurs, l'on ne peut, de l'autre, devoir à ces derniers protection et assistance. Sauf à renoncer à la médecine scientifique, chose que des fonctionnaires de la justice ne peuvent imposer au peuple, le choix délibéré fait par les juges dans cette affaire est à tout le moins inquiétant. Il confirme la cécité évidente de certains hommes de loi à distinguer les vrais délinquants qui nuisent à la société.
Tout cela n'existe, en fait, que parce que le régime politique en place, qui vit de cette justice aux ordres, perdure encore. Sitôt qu'il sera balayé, il entraînera immanquablement la refonte totale de la justice et de tout ce qui s'y rattache, pour le vrai bonheur du peuple.