BNP Paribas Algérie n'est pas autorisée à lancer son emprunt obligataire

C'est quasiment devenu un rite : les banques étrangères installées en Algérie prennent pour fâcheuse habitude de chercher à financer leurs activités locales par des emprunts obligataires. Aujourd'hui, BNP Paribas a reçu, à son tour, notification de la COSOB (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse) du rejet de sa demande de lancer son emprunt.

La cause, selon toutsurlalgerie.com qui annonce la nouvelle, tiendrait au refus de la banque française d'apporter les garanties financières exigées par la réglementation en vigueur.

Sachant de plus que BNP Paribas, à l'image des autres institutions financières étrangères exerçant en Algérie, s'investit essentiellement dans le créneau juteux de l'automobile, tout spécialement recherché pour faire tourner au mieux les producteurs étrangers, l'on est à se demander quel rôle positif joue-t-elle en réalité. D'un autre côté, si les fonds recueillis auprès des épargnants algériens iront soutenir les importations algériennes de produits de luxe aux dépens des efforts de développement du pays, quid des transferts en devises de marges vers la maison mère qu'induit ce type d'opération ?

En vérité, tout ce monde n'a pas tort d'accourir à la curée en Algérie. Il n'échappe à personne que le pays s'ouvre très largement à l'économie de bazar, depuis 1989. Puisque l'on y trouve du pétrole coulant à flot, donc des pétrodollars, quel intérêt peuvent avoir des investisseurs étrangers à s'impliquer dans de véritables productions de richesses, là où la corruption règne en maîtresse des lieux, là où l'Etat lui-même n'existe que sous la forme virtuelle, là où tout espoir de tirer le pays vers le haut est constamment remis en cause ?