Simone Veil rejoint la prestigieuse Académie

Dès le premier tour de scrutin, Simone Veil, l'ancienne ministre de la Santé du gouvernement Chirac, sous la présidence de Giscard d'Estaing, devenue par suite présidente du Parlement européen, a été élue à l'Académie française, par 22 voix sur 29 votants. Elle occupe le fauteuil de Pierre Messmer, ancien Premier ministre du général de Gaulle, décédé en août 2007.

Née à Nice, le 13 juillet 1927, la récipiendaire, de confession juive, a été déportée avec toute sa famille, en 1944, au camp de concentration d'Auschwitz.

Simone Veil, lors de sa première entrée au gouvernement, s'était particulièrement distinguée, en 1975, par la loi qu'elle avait initiée et qui rendait désormais libre l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette loi controversée lui avait d'ailleurs valu nombre de quolibets dans les cercles conservateurs mais aussi d'inimitiés au sein même de la majorité parlementaire dont elle faisait partie. Il est vrai que, à l'époque, l'empreinte religieuse continuait encore à peser sur les libertés individuelles, en matière notamment de rapports sexuels. Et le courage de la ministre a été surtout de tenir bon face aux pressions exercées sur elle pour l'empêcher de faire adopter cette loi portant son nom.

Connue pour être franche et particulièrement populaire, Simone Veil a activé longtemps dans différents gouvernements de droite, de 1974 à 1993. Et durant la période 1979-1982, elle avait présidé le Parlement européen. Elle a enfin siégé au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Elle est présidente d'honneur, aujourd'hui, de la fondation créée pour la mémoire de la Shoah.

Désormais, il ne reste plus qu'un seul fauteuil à pourvoir à l'assemblée des immortels, suite au décès, en février dernier, de feu Alain Robbe-Grillet.