Le G20 réuni à Séoul durant les journées de jeudi et vendredi s'est clôturé finalement sur un constat plutôt d'échec. Les chefs d'État et de gouvernement n'ont pas réussi à mettre un peu d'ordre dans la pagaille des monnaies qui menace l'économie mondiale.
La Chine, d'abord, pointée du doigt pour la nième fois avec son yuan sous-évalué, semble toujours peu encline à céder du lest pour conserver le gros avantage devenu le sien d'inonder le marché international de ses produits à bon marché.
Les États-Unis, ensuite, en décidant d'injecter dans leur économie 600 milliards $ dans l'objectif de faire redémarrer la machine industrielle et donc l'emploi ne montrent guère d'inquiétude en creusant ainsi leur déficit ou en risquant de conduire le dollar à son effondrement.
Le reste de la planète, sur qui rejaillissent les contrecoups de décisions bien égoïstes des deux premières puissances économiques mondiales, n'a plus donc d'autre alternative que d'espérer que les choses se redresseront d'elles-mêmes faute de disposer de moyens capables de faire entendre raison à ces deux grands. Aussi, se sont-ils contentés de charger le FMI de définir, pour le printemps 2011, un canevas permettant d'apprécier à leur juste mesure les limites que doivent se fixer les États pour ne pas devenir dangereux les uns pour les autres. Il revient ensuite à la charge du FMI de rappeler à l'ordre les États se trouvant dans la zone "rouge".
Nicolas Sarkozy, à qui échoit la présidence du G20 pendant un an, aura donc bien du pain sur la planche. La réforme du système monétaire international, la maîtrise des fluctuations des prix des matières premières et la gouvernance mondial sont trois axes fort délicats sur lesquels il doit se pencher en marge des problèmes qui sont les siens, particulièrement pour sa propre succession à la tête de l'État français, puisque son mandat arrive à terme en mai 2012.