Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain
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Aomar
Nombre de messages : 212 Date d'inscription : 11/05/2007
Sujet: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Mar 11 Nov - 21:13
C'est demain, 12 novembre 2008, que le Parlement algérien devra plébisciter le projet de révision constitutionnelle offrant à Bouteflika l'accès à un troisième mandat de cinq ans. Le terme plébisciter me paraît plus approprié, puisque l'Alliance présidentielle, qui occupe la majeure partie du Parlement, jointe au P.T. (Parti des travailleurs) de Louisa Hanoun, disposeront de plus de 95 % des voix pour voter cette révision.
Le président de la République, que l'ensemble de cette soi-disant représentation nationale soutient à fond pour préserver ses propres intérêts, est quasiment sûr d'aboutir au résultat souhaité : celui d'être maintenu à vie au pouvoir, les élections présidentielles ne constituant plus désormais qu'une simple formalité.
Jusqu'ici, exceptés le parti du RCD, qui a vigoureusement dénoncé aujourd'hui ce qu'il appelle un coup de Jarnac, et le général Benyellès qui s'est formellement déclaré opposé aux prétentions de Bouteflika, l'ensemble de la société civile semble curieusement se contenir dans un silence criminel. S'agissant particulièrement de l'avenir du pays et du sort du peuple que dix ans de pouvoir absolu ont conduit à la ruine totale, toutes les forces sociales encore vivantes devraient, tout au contraire, se mettre en travers de la route des magouilleurs et autres thuriféraires du régime pour les expulser définitivement du terrain politique. Avant le terme du prochain mandat, si tant est que Bouteflika, que l'on dit par ailleurs très souffrant, parvienne à s'y engager, les Algériens auront en face d'eux un vieillard sénile et impotent qui rappellera tant de dictateurs défunts comme Salazar, Pinochet, Franco ou Bourguiba.
Rien, malheureusement, ne permet d'espérer un quelconque éveil de ces forces nationales pour longtemps anesthésiées par la distribution de la rente, les prébendes et autres privilèges indus.
Comme toujours, c'est l'histoire qui jugera en définitive. Mais, demain, ne sera-t-il pas trop tard pour se fendre en regrets et en simagrées puériles ?
Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Mer 12 Nov - 19:23
Par 500 voix contre 21 et 8 absentions, le Parlement croupion algérien a voté à main levée, ce matin, au Club des Pins, la révision constitutionnelle permettant la levée de la limitation des mandats présidentiels.
Le viol de la Constitution est donc désormais consacré, le régime en place tenant à se perpétuer ainsi contre la volonté populaire. Les Algériens auront donc offert la possibilité à Bouteflika de se représenter à un troisième, voire même à un quatrième mandats. Il se trouve, bien malheureusement pour lui mais fort heureusement pour le peuple, que le prétendant tyrannique, de santé très faible aujourd'hui déjà, ne pourra aller jusqu'au bout de ses espérances. Seulement, comme tous ses collègues arabes, que le sort a dotés d'une intelligence d'oiseau, d'un égoïsme singulier et d'une cécité complète, Bouteflika, au fin fond de lui-même, tenait sans doute à rejoindre son seigneur, le moment venu, sous des funérailles nationales et avec tout le tremblement.
En vérité, il ne peut aspirer à rien d'autre sauf à figurer dans l'histoire comme le président le moins qualifié et le plus mauvais de ses prédécesseurs ayant régné sur le pays aussi longtemps et de manière aussi dictatoriale que catastrophique.
Quant aux parlementaires qui, aujourd'hui, ont accordé aveuglément leur voix à ce scrutin, les électeurs ne manqueront sans doute demain de se rappeler à leur bon souvenir.
aeiou
Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 14/06/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Mer 12 Nov - 23:36
Mais à quoi vous attendiez-vous ? Au respect de la parole donnée et à l'encre d'une signature ?
Si vous ne faites pas, lucidement, un retour historique et objectif quant aux conditions réelles d'émergence de l'Algérie indépendante... et ce déjà bien avant son indépendance formelle... et si vous effacez les conditions de la prise de pouvoir à l'Eté et Automne 1962 (initiées par la déclaration tonitruante d'Ahmed Ben Bella, à Tunis, en Avril 1962) puis confortées par presque cinq décennies du même régime (au-delà des apparences claniques pour ne pas dire tribales)... alors... vous avez le droit et la légitimité pour crier au viol.
Mais le viol actuel (quelque peu mineur quoique révélateur) de la Constitution de la République Algérienne Démocratique et Populaire n'est que le dernier avatar du viol permanent de la Nation (alors en formation?) Algérienne, de la main-mise par les armes (avec le silence approbateur de la puissance coloniale partante) sur un Etat alors aussi en "mutation" dont les conditions avaient été fixées et approuvées avec la signature de Krim Belkacem - un autre traître sans doute ? puisqu'il fut assassiné - représentant alors du GPRA et ayant authentifié la signature du peuple algérien acceptant un processus démocratique... lequel à été aussitôt bafoué avant d'être jeté aux orties.
Ne parlons même pas du traitement infligé à toutes celles et tous ceux qui pouvaient se revendiquer de leur algérianité et qui, pour des motivations tant ethno-culturelles qu'idéologique ou économiques, ont pu ouvrir la voie aux épurations ayant été pratiquées alors et qui continuent à se poursuivre depuis des décennies maintenant en se concentrant sur les gens préférant la Modernité à toutes les traditions mortifères actuellement triomphantes... quitte à afficher, parfois, un "modernisme" uniquement d'ordre d'acquisition de technologies et d'apparences... lorsqu'il n'est pas mégalomaniaque.
Ne parlons même pas du traitement infligé à l'ensemble du peuple algérien y compris la masse des nouveaux beni oui oui.
Grâce à dieu je suis athée et la citoyenneté algérienne m'a été refusée par la grâce d'un Etat unicitaire c'est-à-dire profondément antinomique avec le concept d'unité... notamment dans la diversité.
Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Jeu 13 Nov - 21:48
Oui, il y a beaucoup de vrai dans ce que vous écrivez, aieou ! Le départ était effectivement faussé, dès l'indépendance. Pendant que les foules occupaient alors la rue à coeur joie pour fêter le recouvrement de leur liberté et de leur indépendance, le clan d'Oujda donnait la dernière main à son plan d'occupation du pouvoir pour l'éternité.
Les dès étaient pipés, en réalité, depuis bien plus longtemps encore. Du jour où le Maroc avait offert à l'ALN la possibilité d'ouvrir des bases, non d'entraînement de ses troupes pour le combat à l'intérieur de l'Algérie, mais pour préparer la mainmise sur le pouvoir post-indépendance, il était clair que la partie était truquée. La bande d'Oujda réunissait ainsi toutes les clefs lui assurant le contrôle de ce pouvoir.
Néanmoins, si l'homme du commun n'a d'autre explication que cette théorie-là pour comprendre l'émergence de ce clan et son maintien jusqu'ici aux commandes du pays, il y a, en vérité, une autre raison que les Algériens ignorent et qui va à contresens de votre remarque à propos de la complicité des autorités françaises. Ces dernières, chose que je ne puis hélas rendre publique ici dans le détail, ont plutôt tenté d'agir à l'opposé de ce plan. Il m'est impossible d'en dire plus pour l'instant.
Certes, aussi, l'histoire de l'Algérie depuis 1962 a suivi, comme vous l'aurez constaté, non un cheminement linéaire vers la liberté d'expression et la démocratie, mais une courbe tortueuse n'ayant d'autre finalité que d'amarrer le pays à la locomotive moyen-orientale et arabo-islamiste, avec toutes les déviations et les conséquences fâcheuses que l'on sait. Et cela, des motivations tirant principalement leur source du conflit interne de 1947/48 sont encore trop présentes à l'esprit pour donner un autre sens aux préoccupations primaires du régime en place.
Enfin, les différents sujets qu'esquisse votre commentaire sont trop longs à disséquer ici, pour que je puisse, d'un trait, résumer une réponse détaillée aujourd'hui. Abordés toutefois séparément, l'un après l'autre, ils peuvent être plus facilement accessibles.
PS. - Je me félicite d'apprendre qu'au moins aeiou, contrairement à l'immense majorité de ses compatriotes vivant encore en Algérie en 1962, a tenté d'obtenir la nationalité algérienne. Je suis convaincu, pour ma part, que si de nombreux pieds-noirs avaient suivi son exemple, la situation du pays n'aurait jamais été celle, aussi surprenante que désastreuse, qu'il vit depuis cette date.
Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Sam 15 Nov - 20:29
http://www.france24.com/fr/20081113-Algerie-president-AbdelazizBouteflika-corruption-partie1+&navi=DEBATS Un simple clic sur l'url précédente ouvre le débat, tenu sur le plateau de France 24, à propos de la révision constitutionnelle algérienne. Et ce débat, digne d'être écouté, éclaire suffisamment quant à l'appréciation du monde extérieur de ce coup d'épée reçu dans le dos par le peuple algérien.
S'il ne suscite, de la part de ceux qui observent l'Algérie, que raillerie, ici, ou compassion, là, il se trouve, malheureusement, que les gens de la claque, à l'image de ce parvenu, Afif, député se réclamant du FLN, sont très nombreux à soutenir mordicus le droit de Bouteflika à régner à vie.
Ils sont d'ailleurs 500 parlementaires à avoir, toute honte bue, voté debout et à main levée, cette réforme de la constitution qui assure en même temps au clan d'Oujda la pérennité du pouvoir.
De là à ce que l'on nous ponde demain une nouvelle dérogation permettant au frère Bouteflika de prendre la succession, il n'y a qu'un pas que nombreux seront sans doute ceux parmi les charognards qui l'applaudiront.
Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Sam 22 Nov - 14:46
Abdelaziz Rahabi, ex ministre de la Communication, a fait publier dans lematin.dz une intéressante contribution à propos de la révision constitutionnelle. Ce document, qui fera sans nul date, mérite d'être reproduit ici. Le voici, coupé en deux parties : ********************************************************************* 1ère Partie ========= Introduction
Dans la pure tradition d’une ère qu’on pensait révolue on a assisté le lendemain de l’adoption du projet de révision de la constitution à l’annonce de la découverte d’importants gisements de gaz dans les bassins d’Illizi et de Oued Mya et quelques jours auparavant on a convoqué séance tenante les symboles de la Révolution pour consacrer la mandature à vie. Il n’y a assurément pas meilleur raccourci pour faire porter Novembre, une valeur sûre et durable par une valeur volatile et fluctuante comme le gaz et résumer ainsi l'Algérie de la fin de 2008. En 15 jours le pays a été rattrapé par son histoire et sa géographie et les formes de l’adoption de la constitution actuelle renseignent sur la désinvolture des dirigeants à l'égard de leur peuple et des règles admises par la communauté des nations.
De la responsabilité des coups de force successifs dans la fragilisation des constitutions :
Pour rendre l’actualité compréhensible il est utile de se situer dans les chaines des temps pour réaliser que la tentation totalitaire n’est pas nouvelle en Algérie. De hauts responsables anciens et actuels, soucieux de conforter l’absence de contrôle sur leurs prérogatives, clament avec l’autorité que confère le dédain de sa propre souche que le peuple n’est pas mûr pour la démocratie. Ce même peuple qui, au demeurant, a libéré le pays et fait d’eux des dirigeants. Ils sont parfois relayés par des intellectuels qui empruntent leurs arguments au discours de l’anthropologie coloniale comme si le peuple algérien consentait uniquement à la tyrannie de ses propres enfants. Les mêmes expliquent aujourd’hui que la consécration du multipartisme par la volonté de la rue dans la constitution de 1989 est à l’origine de l’irruption de la violence terroriste. Rien de plus faux et de moins conforme à l’histoire du monde d'aujourd’hui dans lequel la liberté et la justice sont les garants naturels de la stabilité et la démocratie un mode de gestion privilégié des rapports dans une société .
Les causes de la crise sont profondes et datent en partie du premier coup de force contre la Constituante et Ferhat Abbas en 1963 immédiatement suivi de la mise en scène dans la salle de cinéma le Majestic d’une constitution parallèle qui codifie le pouvoir personnel , interdit les libertés individuelles et collectives qui sont pourtant avec le système éducatif la matrice de tout apprentissage de la démocratie . La répression menée à l'Est d'Alger par Ben Bella anti kabyle primaire – cela doit avoir un rapport avec la qualité de ses relations avec Ait Ahmed pendant leur détention - a précipité en 1963 un parti politique national , le Front des forces socialistes ( ffs ) dans la résistance armée et privé l’Algérie de sa première opposition démocratique . De même que nos Ulémas instruits au rite malékite le plus tolérant et le plus réceptif à el ijtihad avaient été réduits au silence aux cérémonies de circoncision ou au mieux à l’introspection soufie.
La constitution proposée tardivement par Boumediene en 1976 avait été marquée par un large débat de clarification idéologique, en 1989 Bendjedid avait tenu compte des leçons des événements d’octobre 88. Alors la prosélytisme politique du F.I.S a , 30 ans plus tard , capitalisé ce passif pour le transformer en réceptacle dans lequel sont venues se cristalliser toutes les contradictions , les attentes frustrées , les ingérences étrangères mais surtout les ambitions de pouvoir les plus insensées. La loi fondamentale 1996 qui vient d'être amendée représentait le produit de cette évolution et la synthèse de la pratique constitutionnelle antérieure dont elle avait tiré les enseignements de la crise de 1992. La limitation du nombre de mandats et le tiers bloquant du conseil de la nation en sont les innovations les plus marquantes. Avant d'être soumise au référendum elle avait satisfait aux critères du consensus en n'excluant personne des larges consultations politiques entre Zeroual les partis politiques et une société civile naissante suivies d’une dense concertation avec les institutions étatiques, organisations socio professionnelles , monde universitaire … Cette période avait initié les algériens à un vocabulaire nouveau en politique intérieure : dialogue, concertation, consultations.
L’histoire des constitutions – qui fait l’esprit des institutions – porte certes l’empreinte de la personnalité de chacun des chefs d’Etat , renseigne sur le rapport de forces du moment mais marque surtout le niveau d’évolution dans la formation du consensus national indicateur probant de l’apaisement dans les apports sociaux et de la maturité de la classe politique .
La présidence à vie favorise-t- elle la cohésion et la modernisation de l’armée ?
Faute de force politique interne réelle et organisée et d'un soutien international attendu - il faut bien plus que des discours pour avoir un poids diplomatique - et disqualifié par le 11 Septembre de son rôle d'arbitre dans la crise interne , le Président Bouteflika n'a pas eu d'autres choix que de s'appuyer sur le nouveau commandement de l ‘A.N.P jusqu' a encore faire sa principale force politique après l’avoir publiquement discréditée pour mieux se valoriser. Il n’avait pas besoin de le faire car en sa qualité de commandant suprême des forces armées, leur affaiblissement ne pouvait que conduire à sa fragilisation.
Le commandement de l’armée avait beaucoup de mal à convaincre Liamine Zeroual en 1996 d’adopter la formule de deux mandats de 5 ans car il était obstinément attaché à sa proposition initiale d’un mandat unique de 7 ans non rééligible comme au Mexique ( 6 ans ) . Le Ministère des Affaires étrangères, associé à cette opération en raison de sa vocation naturelle à mieux appréhender les réalités du monde avait soutenu l’avis de l’armée car la formule représentait et représente toujours la pratique internationale la plus dominante soit explicitement soit comme tradition à l'exclusion bien sûr du monde arabe et de Mugabe en Afrique.
Aujourd’hui le nouveau commandement de l’armée renie le principe de l’alternance qui aurait pu lui épargner des arbitrages politiques aussi récurrents qu’inutiles. Craint- il le syndrome de l’élection présidentielle de 2004 qui avait rompu la cohésion qui faisait la force du commandement pendant les années de crise politique et de violence terroriste ou bien pense t- il qu'une présidence ad vitam aeternam lui conférera plus d’autorité dans l’équilibre institutionnel, accélérera la modernisation de l ‘armée et lui garantira davantage de considération dans la société. Cette situation lui donne en fait l’illusion du pouvoir, lui fait jouer le rôle de fusible et l’expose au débat public contradictoire qui diffère le consensus national recherché par toutes les armées du monde. Chadli Bendjedid avait été le premier à saisir les risques susceptibles de miner la cohésion d’un commandement présent à tous les niveaux de la gestion du cycle des échéances électorales qui marque le rythme la vie de la nation.
Pour échapper à cette fatalité historique l’armée n’a pas d’autres choix que de rechercher les opportunités de synergie avec sa société et avec les exigences de professionnalisation et de modernisation indispensables à l'identification et la neutralisation des nouvelles menaces. Ce défi peut pourtant être relevé grâce à la qualité reconnue de ses ressources humaines aptes par ailleurs à soutenir comme celles du Portugal et de la Corée du sud une expérience algérienne de transition démocratique dont le rythme et la profondeur seront comme en Turquie déterminés par le consensus politique et la clarification des prérogatives. C'est à la société civile et politique de présenter un ''pacte de gouvernabilité '' au commandement de l'armée et non l’inverse si nous devions tenir compte des expériences de transition post guerre dans le monde. C’est aussi l’esprit et le lien organique qui rattacheront l’A.N.P au socle doctrinal de l’armée de Libération Nationale (A.L.N) qui a appelé à l'instauration d'une république démocratique et sociale , faute de quoi elle ne sera pas représentative de sa société et ressemblera , qu’à Dieu ne plaise , à n’importe quelle armée du Tiers monde .
La stabilité relève également des premières missions de protection de la constitution de toute armée mais elle ne peut être acquise sans l’engagement sans équivoque de son commandement en faveur de l’instauration d’ un Etat de droit seul garant d'institutions crédibles et d'une adhésion sincère des algériens. Or, il se développe une désaffection pour la chose publique qui explique en grande partie la faiblesse des taux réels de participation aux dernières législatives (moins de 15%) et communales (moins de 10%). Selon toute évidence la crainte de soumettre le projet de constitution au débat public et au référendum populaire dans les mêmes formes que celles de novembre 1996 dénote de ce défaut réciproque de confiance.
Dernière édition par Nassima le Sam 22 Nov - 14:51, édité 2 fois
Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Sam 22 Nov - 14:48
2è Partie - Contribution de Rahabi publiée dans http://lematindz.net
Des lobbies politico financiers à l’alternance biologique dans la constitution de 2008 :
Pour préserver leurs privilèges et immunités le plus longtemps possible ,les milieux d’intérêts financiers et politiques les plus puissants ont pesé cette fois ci de tout leur poids dans une conjoncture d'aisance financière qui n' a pas réclamé un besoin de sollicitation de quelques puissances étrangères comme en 2004. Alors au lieu de reconnaitre au peuple son droit de réclamer des explications sur la paralysie des instituions, les retards et les surcouts des projets de développement engagés, la généralisation de la corruption, l’échec de la réconciliation nationale qui a consacré l’impunité et démobilisé la société les soutiens du chef de l'Etat trouvent dans la présidence à vie le seul moyen ‘’ de parachever les chantiers en réalisation’’. Dix ans auparavant et ans le même esprit un membre du commandement de l‘armée avait trouvé, par un glissement sémantique irrévérencieux envers le peuple l'armée et le Président lui même, que son candidat était le moins mauvais. Décidément le manque de considération pour la perspicacité et l’intelligence des algériens, plus fréquent ces dernières années, coïncide singulièrement avec les échéances électorales et devient proportionnel à la hiérarchie des enjeux.
Si nous devions lier l’alternance à l’état des projets , qui par définition ne finissent jamais , seule une monarchie un émirat ou un sultanat ou encore un empire centrafricain avorté est de nature à régler la question de leur agenda perpétuel car le taux d’avancement de l’autoroute Est Ouest est de moins de 15% et elle ne sera pas achevée dans la meilleure des hypothèses avant 2020, l’eau de Béni Haroun alimentera Constantine , si Dieu le veut en 2018 , la grande mosquée d’Alger est au stade des terrassements et la nouvelle économie des connaissances – une réalité déjà chez nos voisins - n 'est pas encore programmée . Au rythme et dans les formes actuelles des réformes, les algériens compteront encore pour bien longtemps sur le triptyque pétrole -pluie - solidarité familiale et le terrorisme changera de forme sans changer de fond.
Quant à l’architecture de la nouvelle constitution elle conduira à une remise en cause permanente de l’autorité du chef de l’Etat justement en raison de l’omnipotence de ses pouvoirs. Dans les faits le président de la république, qui ne rend pas ainsi service à son successeur, nomme du simple agent communal aux plus hautes fonctions civiles et militaires et pose son arbitrage sur de toutes les questions de la vie politique sociale et économique sans contre pouvoir aucun à l’exception de 4 ou 5 titres de la presse indépendante derniers bastions de la verticalité.
Nous l’avons déjà vécu avec la tragédie de Bab el oued , la sanglante et impunie répression du mouvement citoyen en Kabylie , le tremblement de terre de Boumerdès , les plus gros scandales financiers de l’histoire de l ‘Algérie ( groupe Khalifa ,fonds national de développement agricole , banque BCIA et BNA , Brown Roots and Condor BRC… ) , la loi antinationale sur les Hydrocarbures . Dans tous ces cas comme dans d’autres l’Assemblée Populaire Nationale n’a pas exercé son pouvoir de contrôle populaire ni proposé des commissions d’enquête qui précèdent et assistent la procédure d’ouverture de l’information judicaire d’ailleurs toute aussi soumise à l’instrumentalisation politique .
Les députés partagent avec le chef de l’Etat la responsabilité sur le manque à gagner considérable estimé à presque 3 milliards de dollars entre le vote de la loi sur les hydrocarbures en mars 2005 et son retrait en juillet 2006 , des engagements contractuels de plus de 5 milliards de dollars et un préjudice inestimable sur la crédibilité de la signature de l’Algérie . Tout ce scénario avait dissimulé un seul objectif, celui de plaire aux compagnies pétrolières et gazières occidentales et recevoir le soutien de leurs gouvernements pour un deuxième mandat qui aura couté au Trésor public de quoi payer à l'Algérie plusieurs Barak Obama.
Alors le Président augmente substantiellement leur pouvoir d’achat et baisse dans la même proportion leur pouvoir parlementaire. Si les députés ne réclament pas une session unique de 9 mois comme partout ailleurs dans le monde et s’accommodent du statut de saisonnier parlementaire pourquoi élargir les prérogatives du chef de l’Etat dès lors qu’il a gouverné pendant 10 ans sans contre pouvoirs institutionnels et pas même le souci de sauver les formes pour préserver l’esprit de la constitution. Difficile de distinguer entre l’hypertrophie de l’égo dans la jouissance du pouvoir et un caprice de chef d’Etat du tiers monde. Pour rappel , le conseil national de transition (CNT ) pourtant non élu et désigné dans une conjoncture marquée par la violence terroriste et la législature de 1997 , la plus représentative du pluralisme politique , ont exercé un pouvoir de contrôle de l’action de l’ exécutif d’une manière responsable sans complaisance ni concessions . Doit-on croire alors à la malédiction des anciens que notre pays n’avance que dans la douleur.
Il sera difficile dans l’avenir de remobiliser les algériens dans la proportion des années 90 parce que notre opinion publique est devenue flottante , observe les contradictions de ses dirigeants , se débrouille comme elle peut et se moque de tout zaim qui croit à la chimère d’un lien sacré entre lui et le peuple . L’inscription du projet politique du Président en exercice dans la constitution participe justement de cette pulsion irresponsable car l’ introduction de données conjoncturelles et partisanes la ravalent au rang de loi organique alors qu’elle est par nature un acte consensuel .C’est pourquoi le statut actuel du Président a la forme d'un ‘’sultanisme ‘’ populaire archaïque et débridé et ne correspond pas au tempérament des algériens ni à leur sociologie. L’histoire du monde enseigne que le peuple doit plutôt être initié à l’exaltation de la nation et à l’amour de la Patrie, éléments essentiels de la grandeur nationale.
Conclusion
A force de jouer la religion contre la démocratie et vice versa - comme si elles étaient antinomiques - notre système a produit aujourd’hui quelque chose d’hybride à la croisée de toutes les expérimentations. Si nous conjuguons cela avec la fermeture depuis 10 ans des champs politique culturel et médiatique dans le but de contourner le débat contradictoire nous déterminerons les responsabilités politiques graves de ceux qui ont laissé le soin à l'extérieur de pourvoir aux demandes de notre peuple formaté en conséquence. Les algériens ne sont pas dupes, ils savent qu’il y a autre chose que le projet proposé sous l’emballage d’une honteuse vente concomitante symboles de la Révolution et présidence à vie et ils l’expriment à leur façon en zappant et en ne votant plus.
Il restera toujours une opposition informelle pour servir d’alibi démocratique et faire accroire que la tolérance c’est le pluralisme. On lui interdit de se réunir en invoquant l’état d’urgence pour lui reprocher ensuite de ne pas être proche du peuple. Ou mieux encore on lui suggère de se préserver et d’attendre les échos du silence, une vertu politique majeure en Algérie après que le commandement de l’armée eut choisi en 1998 Bouteflika justement pour s’être tu pendant 20 ans dont dix de crise grave. Il est vrai que cette posture lui donnait le privilège d’être coopté par toutes les parties à cette crise mais cette fois ci il est seul comptable de sa gestion parce que devenu primo protagoniste d’une nouvelle crise et peut à ce titre être appelé son tour à servir de lièvre par procuration.
A.R.
Amar
Nombre de messages : 256 Date d'inscription : 27/05/2007
Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain Mar 25 Nov - 20:19
Sans rien changer à sa vision des choses, Saâdi est revenu, ici, à la charge, pour dénoncer les atteintes à la Constitution, pour dénoncer l'incapacité de Bouteflika à prendre en mains les affaires publiques, etc.
Un point mérite cependant d'être relevé : Saâdi a-t-il oublié sa déclaration tonitruante : "Bouteflika est mon ami", de 1999 ? Que fait-il de son ancienne compromission dans le premier gouvernement de Bouteflika, d'où seules les émeutes de Tizi Ouzou de 2001 l'avaient poussé vers la porte de sortie ? Mieux encore, n'a-t-il pas déclaré, juste au lendemain de son dernier congrès, que son mouvement allait rejoindre l'alliance présidentielle ?
A mon sens, Saïd Saadi est fini politiquement ; ses jours sont comptés ; il faut qu'il disparaisse de la scène politique, s'il ne veut pas voir son parti se métamorphoser en une série de groupuscules cherchant désespérément à se fondre dans d'autres partis plus prometteurs.
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Sujet: Re: Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain
Le viol officiel de la Constitution algérienne est prévu pour demain