A Redeyef, dans la région minière de Gafsa, au sud-ouest de la Tunisie, des échauffourées entre la police et les manifestants se sont soldées, hier, par un mort et une vingtaine de blessés, dont 3 policiers.
Les manifestants occupaient la rue depuis lundi dernier, pour protester contre le chômage, la vie chère, la corruption et le clientélisme. Ils étaient pourtant encadrés par des syndicalistes et entendaient donner à leur mouvement un caractère pacifique. Ils avaient entrepris une marche dont les premiers rangs étaient occupés par les notables locaux et tentaient de joindre la sous-préfecture pour y présenter leurs doléances. Mais les autorités les ont chargés à coups de grenades lacrymogènes, ne manquant pas, sur leur passage, de piétiner hommes et femmes ayant perdu pied. Du coup, les manifestants ont répliqué à coups de pierres et, semble-t-il aussi, de cocktails Molotov. Cela a entraîné de nouvelles réactions violentes des services d'ordre pour tenter d'appréhender les fabricants de ces bombes.
Les syndicalistes ont particulièrement dénoncé, à cette occasion, l'usage des armes à feu et le tir à balles réelles sur la foule, sans même prendre soin de lancer les sommations d'usage au préalable.