Les combats inter-palestiniens inquiètent

A mesure qu’elle se dégrade plus gravement, la situation en Palestine, déjà pénible et invivable avec ses mille contraintes et autres restrictions, éloigne toute perspective de paix avec Israël et rapproche l’éclatement de cet Etat minuscule et embryonnaire, lui-même déjà divisé en morceaux à peine viables.

En s’entredéchirant aujourd’hui par les armes, les deux factions qui se disputent le pouvoir, le président Mahmoud Abbas, avec ses troupes du Fatah, d’un côté ; le chef du gouvernement Haniyeh, derrière le Hamas, de l’autre, donnent une image aussi immature que désespérante de leur conduite politique, de leur faiblesse morale, de leur incapacité à surmonter leurs querelles intestines et à s’ériger en représentants dignes d’un peuple qui aura pourtant donné le meilleur de lui-même pour combattre l’emprise et l’occupation arrogantes des Israéliens.

Aussi, leur confrontation sanglante, qui se solde à ce jour par 80 morts en l’espace d’une semaine, et au total à 700 depuis début 2006 correspondant à l’arrivée des islamistes au gouvernement, n’est-elle pas seulement jugée inacceptable, mais éminemment condamnable d’autant qu’elle semble destinée à perdurer, à causer davantage de victimes inutiles, de dégâts matériels appelant nécessairement réparation demain et qu’elle ne résout rien quant au fond du problème.

Tout porte à croire, d’ailleurs, qu’au lieu de se souder fraternellement pour affronter l’ennemi commun, ces deux clans, à persévérer dans leur lutte fratricide, finiront par fractionner leur petit et malheureux pays, à la satisfaction d’Israël dont on comprendra alors les raisons profondes de leur refus de cohabiter avec eux.

Ismaïl Haniyeh, premier ministre et chef du mouvement Hamas s’oppose fermement à la dissolution du gouvernement prononcée par Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, à la suite des affrontements d’hier à Gaza.

Haniyeh considère que : "Nous sommes arrivés au pouvoir démocratiquement. Soutenus à 96 % par le peuple, nous ne pouvons nous permettre de l’abandonner. Nous continuerons donc notre mission, tout en respectant les principes démocratiques et constitutionnels".

Au sujet de la bande de Gaza, il s’est engagé à empêcher la sécession de ce territoire en un Etat séparé, tout en invitant ses partisans à lutter contre l’anarchie et la criminalité qui s'y sont installées.

Après avoir rassuré les étrangers qui y vivent quant à leur sécurité, il a appelé, enfin, à la libération du journaliste britannique enlevé il y a quelques mois dans cette même localité.