L'histoire suivante, piquée du journal Libération qui l'a publiée aujourd'hui, est prêtée non à un immigré nord-africain ou subsaharien que l'on a coutume d'accuser de voleur des prestations sociales, propriété "exclusive" des salariés français, mais à l'une des filles les plus riches de France. Elle se nomme Laurence Pineau-Valenciennes, dont le père n'est autre que l'ex patron de Schneider, Didier Pineau-Valenciennes.
Pendant six ans, cette dame de 42 ans, qui vit avec un compagnon chômeur apparemment de son état, était appointée au même titre que ce dernier au RMI et, à ce titre, a perçu entre 1999 et 2005 la coquette somme de 40 000 euros.
On aurait pu penser, au premier abord, que son inscription au RMI résultait d'un état d'abandon, qui est bien souvent celui de la progéniture des gens fortunés insatisfaits de sa conduite. Il n'en est rien, en vérité, puisque notre "malheureuse" était, du moins durant quelques années, imposable à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Et, c'est la raison pour laquelle elle a d'ailleurs été déférée devant la justice et condamnée à 8 mois de prison avec sursis et 25000 euros d'amende, une sanction également retenue contre son compagnon.
N'eussent été, enfin, les poursuites diligentées contre des enquêteurs qui ont révélé, dans une émission de télévision diffusée en novembre 2006 et consacrée aux fraudes, l'existence d'un tel abus, il est possible que, aujourd'hui encore, les fraudeurs auraient continué à toucher leur RMI, le conseil général des Hauts-de-Seine, du ressort duquel l'infraction à été commise, n'ayant, semble-t-il, pas cherché à mettre un terme à un délit caractérisé et ne s'étant non plus constitué partie civile au procès.