Un sondage fait désordre en France

Tous les acteurs politiques français ont été secoués depuis hier par l'annonce de l'arrivée en tête d'un sondage, sur les prochaines élections présidentielles de Marine Le Pen, présidente du Front national, un parti d'extrême droite qui rogne de plus en plus d'audience à l'UMP de Nicolas Sarkozy.
Il faut rappeler qu'en 2002, Jospin du Parti socialiste avait été éliminé dès le premier tour au profit de J.M. Le Pen, président du F.N. alors. Il avait fallu regrouper l'ensemble des partis politiques de gauche autour de la candidature de Jacques Chirac pour faire barrage à Le Pen.
Or, c'est apparemment le même cas de figure qui risque de se présenter l'an prochain, où Sarkozy devra concourir avec une flopée de candidats à droite, comme au centre et surtout à gauche.
Voyons donc l'analyse que fait l'Express du dernier sondage qui cause tant d'inquiétude en France.
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L'express - 6.03.2011
Par Emmanuelle Defaud

Marine Le Pen en tête du premier tour en 2012: le sondage est refait

Un sondage annonçait ce week-end que le nouveau leader du FN ferait le plus haut score lors du premier tour de la présidentielle de 2012... sans tenir compte d'une candidature DSK.

C'est le petit séisme du week-end. On avait parlé d'un "21 avril" à l'envers, qui verrait la candidate du Front national arrivait au second tour face à celui du Parti socialiste. On n'avait pas imaginé avant le résultat du sondage Louis Harris Interactive pour Le Parisien que Marine Le Pen se classerait en tête de ce scrutin au premier tour. La présidente du Front national totalise 23% des votes contre 21% pour Nicolas Sarkozy ou Martine Aubry.

Sauf que le sondage ne teste que la candidature de Martine Aubry pour le PS, note le sondeur. Louis Harris Interactive a annoncé sur le Monde que le sondage était en train d'être de nouveau réalisé en intégrant une hypothèse DSK et une autre François Hollande.

Sur le site du Parisien, l'article relayant le sondage avait déjà provoqué dimanche soir près de 750 commentaires.

Face à cette menace, que viennent de confirmer d'ailleurs de nouveaux sondages couvrant l'éventualité où Sarkozy affronterait François Hollande ou Dominique Strauss-Kahn au lieu et à la place de Martine Aubry et qui donnent Marine Le Pen gagnante au premier tour, une députée de l'UPM avance une solution tout droit sortie de son esprit dérangé.

Chantal Brunel propose tout simplement de faire rembarquer "les immigrés qui viendraient de la Méditerranée" pour les renvoyer vers leur pays d'origine. "Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout remettons-les dans les bateaux!", a déclaré à la presse, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, l'ex porte-parole de l'UMP.

Sans préciser néanmoins quand et de quels navires d'éventuels immigrés auraient débarqué sur le sol français, la parlementaire a ajouté : "Le temps n'est plus à la parole mais aux actes et aux décisions". "Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions". "On doit assurer la sécurité en France et rassurer les Français".

L'UMP aura donc touché le fond cette fois, d'autant que les mêmes sondages font observer que Sarkozy est donné pour perdant dès le premier tour.

Sarkozy est toujours sur la corde raide. Ses agitations diverses et souvent insensées en direction tout particulièrement des populations immigrées, pour tenter de rogner dans l'audience du Front national, n'auront finalement réussi qu'à le discréditer davantage devant ses électeurs.

Sa cote de popularité, toujours en berne, voisine désormais les 32 % seulement d'avis favorables, comme en témoigne le sondage "L'Observatoire de l'opinion LH2-Nouvelobs.com" du lundi 7 mars. En un mois, il a chuté de 6 points. Pourtant, ce dernier sondage a été réalisé du 4 au 6 mars, soit bien après sa longue et interminable intervention télévisée à caractère plutôt électoral.

Les spécialistes qui ont analysé les derniers résultats observent tout particulièrement la chute notable enregistrée chez les "sondés" du 3è âge, de la frange 65 ans et plus. De 52 % d'opinions favorables, ces derniers ne représentent plus que 42 %. 10 points encore ont été perdus chez les gens riches et 7 autres chez les retraités. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, la cote s'effondre de 20 points, avec 17 % d'opinions positives et auprès des cadres. Dans le monde de niveau inférieur au bac, les Français ne sont que 30 % à lui être favorables et seulement 26 % auprès des plus faibles revenus.

avec le nouvelobs.com