Regroupés derrière leur syndicat, la National Union of Students, soutenus aussi par le syndicat des enseignants, l'UCU, l'University and College Union, des dizaines de milliers d'étudiants déferlent aujourd'hui dans les rues de Londres, et tout particulièrement devant le quartier général du Parti conservateur, pour protester contre la hausse substantielle des droits d'inscription à l'université.
En Angleterre, ces derniers devraient considérablement augmenter d'ici 2012, certaines facultés étant autorisées jusqu'à les tripler, a annoncé le 3 novembre, David Willetts, secrétaire d'État britannique chargé des universités.
De 3290 £ (l'équivalent de 3770 €) par étudiant et par an, ces droits peuvent être portés à 6000 £ voire 9000 £ dans des circonstances exceptionnelles. En moyenne c'est quelques 7000 £ qui sont attendues de chaque étudiant pour permettre aux universités d'équilibrer leurs budgets annuels.
Ces relèvements autorisés par le gouvernement s'inscrivent dans le cadre de la politique d'austérité qu'il se propose de mener pour éponger le déficit public dans un délai de cinq ans.
Pris de court, les étudiants, qui semblent loin de les accepter, se sont d'ores et déjà adonnés à des violences dans la rue, ravageant des biens publics sur leurs passages. Auront-ils quelque chance de forcer le gouvernement à faire machine arrière ? Rien n'est encore joué. Cependant leur colère a d'autant plus de résonance qu'ils se sentent floués par les promesses en l'air de Nick Greg, le vice-Premier ministre. Ce dernier s'était personnellement engagé lors de sa campagne électorale à ne pas prêter le flanc au projet gouvernemental qui se dessinait alors dans le sens de ces hausses.