Ahmadinedjad en visite officielle à Beyrouth

Tôt ce matin, le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad, a été reçu triomphalement à Beyrouth pour une visite officielle de deux jours.

Deux ministres chiites du gouvernement libanais, plusieurs députés et le président du Parlement, Nabih Berri, étaient là, à sa descente d'avion, pour l'accueillir.

Une réception officielle est d'ores et déjà prévue au palais présidentiel de Baabda, près de Beyrouth, où le visiteur devra s'entretenir avec son homologue libanais, Michel Sleimane.

Une foule nombreuse, massée le long de la route de l'aéroport et agitant les drapeaux des deux pays, sous des banderoles saluant l'amitié libano-iranienne, a applaudi chaleureusement sur son passage Ahmadinedjad.

Ce dernier compte également rencontrer le Premier ministre libanais, Saad Hariri ainsi que le président Nabih Berri et enfin le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l'ennemi juré de Tel Aviv et de Washington.

Au côté de Nasrallah, le président iranien doit par ailleurs tenir un meeting populaire animé par le mouvement chiite.

Jeudi, Ahmadinedjad rendra visite aux villages frontaliers du sud où l'agression israélienne de 2006 avait causé d'énormes ravages au sein des populations et des infrastructures, mais où le Hezbollah avait cependant fait montre d'une résistance héroïque qui a surpris et l'agresseur et le monde.

Enfin, le président iranien, accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires, espère signer des accords pour des échanges commerciaux avec le Liban, notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'eau.

Ahmadinedjad a poursuivi hier sa visite triomphale au Liban, après avoir été reçu la veille par le président Michel Sleimane et le Premier ministre Saad Hariri.

Il s'est rendu à la frontière sud du pays, où il a tenté de remonter le moral des habitants sérieusement affectés par les dernières agressions d'Israël qui avaient coûté la vie à des centaines de civils, et notamment d'enfants, de la région. "Les sionistes vont disparaître (...) que le monde entier sache cela", a-t-il déclaré, sous les applaudissements d'une foule criant sa joie au stade de Bint Jbeil, à quelques encablures de la frontière avec Israël. "Les sionistes n'ont pas le choix: ils doivent retourner dans leurs pays d'origine", a-t-il encore entonné, face à des milliers de personnes applaudissant chaleureusement son discours.

Les Israéliens, à côté, fulminaient de rage, pendant ce temps : "Le président iranien est venu comme un chef militaire passant en revue ses troupes, les terroristes du Hezbollah utilisés comme le bras armé de l'Iran dans la région", a observé un responsable du gouvernement israélien.

Washington, Ryad et surtout Hariri et ses ouailles n'étaient pas en reste. Les Américains et les Saoudiens se sentaient piqués dans leur amour-propre en observant le Hezbollah, mouvement du chiite Nasrallah, élevé au pinacle par des milliers de Libanais s'en sentant très proches. Hariri et sa frange qui se réclament de la droite pro-occidentale étaient réduits à quia par une foule déchaînée qui conspuait la simple évocation du nom du Premier ministre.

Au final, Ahmadinedjad peut se féliciter d'avoir conquis les cœurs de nombre de Libanais auxquels la résistance héroïque face à Israël du Hezbollah, soutenu par l'Iran, a redonné vraiment l'espoir de sortir leur pays de l'asservissement dans lequel il se trouvait jusqu'à la dernière confrontation avec Tel Aviv.