Elle est sur le point d'être achevée, la tour de Burj Dubaï, qui culmine du haut de ses 818 m. Jamais, un gratte-ciel n'a atteint jusqu'ici semblable sommet. Et pourtant, c'est bien dans le désert de la péninsule arabique, à Dubaï, que cette énorme bâtisse a été construite sur 517 240 m² de superficie. Elle compte quelques 162 étages habitables. 35000 personnes pourront y vivre. Ce joyau aura coûté plus d'un milliard de dollars.
C'est à se demander à quoi, dans le désert arabique, pourra servir un bâtiment de cette ampleur, dont la construction s'est étalée sur cinq ans, depuis 2005, et demandé la contribution de 8000 travailleurs, occupés durant des millions d'heures. Surtout, dans la perspective très prochaine de l'assèchement des gisements pétroliers qui assurent la fortune des émirs de la région, où trouver les financements nécessaires pour entretenir toute cette gamme gigantesque d'immeubles et de villas de luxe, de piscines, de grands magasins chics, d'hôtels et restaurant de grand standing ? C'est la question qui revient sur les lèvres de tous ceux qu'émerveillent sans doute la réalisation d'une oeuvre de si grande importance sur le plan architectural. Car, et tout particulièrement dans la conjoncture dictée par la crise économique mondiale que l'on est loin d'enrayer, que feront-ils ces émirats de leurs édifices, dès lors que les pétrodollars cesseront de leur servir de rente ?
Il faut croire que, tout comme les Arabes brillent, sinon par leur esclavagisme du moins par leur indécence, dans l'exploitation des travailleurs importés d'Asie, à des salaires ridicules et des conditions draconiennes, pour réaliser tous ces ouvrages, ils sont aussi capables demain de se départir de leurs immeubles pour aller chercher autre chose toujours de clinquant sous d'autres cieux. L'argent coulant à flot, ces émirs à 33 tours resteront toujours aussi extravagants qu'ils sont incapables de réfléchir à son usage plus sain et plus profitable pour la race humaine.