Le prochain round designera le prochain directeur général de l'UNESCO

Au terme du quatrième tour de scrutin, qui s'est déroulé hier, deux candidats sont restés en lice, à égalité de voix, soit 29 chacun : l'Egyptien Hosni et la Bulgare Bokova.

L'un et l'autre devront s'affronter dans un cinquième et dernier tour, demain mardi.

Hosni Farouk est un ancien ministre de la Culture dans son pays, et sa candidature a été, dès le départ, malmenée pour des propos antisémites qu'il aurait tenus dans un passé récent. On lui reproche tout particulièrement d'avoir fait mettre en autodafé les ouvrages en hébreu pouvant être découverts dans la bibliothèque d'Alexandrie. Une violente campagne de presse, menée par les milieux sionistes français en particulier (le philosophe Bernard Henri Lévi), s'est efforcée de le discréditer. Soutenu par le monde arabe, Hosni reste malgré tout le candidat favori, dit-on.

Irina Bokava est une diplomate bulgare, que nombre de pays européens déclarent préférer pour faire barrage à son adversaire, dont le pays interdit la liberté d'expression et impose des règles islamiques aux antipodes des droits de l'homme.

Si le cinquième tour ne parvient pas à les départager, il sera alors fait appel à un tirage au sort, indique-t-on à l'UNESCO.

Pour rappel, la candidature de Bedjaoui, l'ancien ministre algérien de la Justice, n'a pas été retenue, son pays lui ayant préféré celle de l'Egyptien, pour des raisons jusqu'ici non identifiées.

Par 31 voix contre 27, la Bulgare Irina Bokova a remporté l'élection comme directrice générale de l'Unesco.

Agée de 57 ans, Bokova est une polyglotte née à Sofia et ayant fait partie de l'ancienne élite communiste du pays. Depuis 2005, elle était ambassadrice de Bulgarie à Paris et auprès de l'Unesco.

Grâce à son père, ancien dirigeant du Parti communiste bulgare, Irina a pu suivre des études secondaires en anglais, puis entrer à l'Institut des relations internationales de Moscou où elle s'est forgée à une carrière de diplomate.

On la considère comme "représentative de la nouvelle garde, d'une génération de jeunes cadres du parti, bien formés et compétents, qui ont su s'émanciper et profiter des méandres de la transition pour obtenir des postes", observe un spécialiste de la Bulgarie, repris par Le Monde.

Ce dernier ajoute que : "Mme Bokova a été premier vice-ministre des affaires étrangères et coordinateur des relations de la Bulgarie avec l'Union européenne (UE) de 1995 à 1997, avant de devenir brièvement chef de la diplomatie bulgare, de novembre 1996 à février 1997. En 1996, elle s'est porté candidate au poste de vice-président de la République. Députée entre 2001 à 2005, elle a été vice-présidente de la commission des affaires étrangères."