Le Portugal, qui assure, à compter d’aujourd’hui, la présidence de l’UE, durant ce semestre, entend déjà se démarquer notablement de la position française, à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Europe.
Ainsi, Manuel Lobo Antunes, son secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, annonce-t-il une position diamétralement opposée à celle exprimée par Sarkozy lui-même : "Nous pensons qu’il est fondamental que la Turquie rejoigne l’Union européenne une fois qu’elle aura rempli tous les critères".
Poussant plus loin le désaveu de la position française, le délégué portugais assure même au journal Le Figaro qu’il n’est pas question de débattre de la question des frontières, comme l’a laissé entendre Sarkozy : "Nous avons des dossiers plus urgents à traiter dans l’avenir immédiat".
Pour sa part, le Premier ministre portugais, José Socrates, "la priorité absolue pour les prochains mois" et qui reste "un grand défi et une grande exigence" pour son pays, n'est autre que la mise en forme urgente du futur traité européen, qui doit remplacer la Constitution rejetée.
Dans l’esprit des Portugais, "construire une Europe plus forte dans un monde meilleur" demeure la grande tâche à laquelle ils comptent s’atteler durant leur mandat à la tête de l’U.E.
Pour ce faire, ils comptent ouvrir un large débat inscrivant l’ouverture de l’Europe sur le Sud, et en particulier sur le bassin méditerranéen, comme le souhaite d’ailleurs Sarkozy : "Il faut porter une attention toute particulière à leurs problèmes. Ils ne sont pas sans conséquences pour nous". Au nombre des sujets à aborder, figureront, indique Manuel Lobo Antunes, "les droits de l’homme, le développement durable, la sécurité et les flux migratoires".