Les liens entre Bagdad et Djeddah restent encore tendus

De l'aveu même du Premier ministre irakien, El Maliki, les relations entre son pays et l'Arabie saoudite ont été et resteront mauvaises, tant que le roi saoudien n'aura pas fait quelque geste de bonne volonté pour les améliorer. En Irak, il n'y a toujours pas d'ambassadeur saoudien.

El Maliki semble avoir pris ombrage du refus essuyé en 2007, quand il avait souhaité rencontrer le roi Abdallah à Charm-el-Cheikh, en Egypte, à l'occasion d'une conférence internationale. Sa Majesté l'aurait accusé "d'incarner les divisions confessionnelles", rapporte le journal Le Monde.

En fait, il est surtout reproché aux dirigeants irakiens d'avoir chassé du pouvoir les Sunnites, après 14 siècles de règne, pour leur substituer les Chiites. Les premiers appartiennent à la secte, défendue par le royaume saoudien, qui prône Mohamed comme prophète des musulmans, alors que les seconds se reconnaissent plutôt en Ali, le neveu de Mohamed, une secte adverse mortellement combattue partout dans le monde sunnite.

"Il n'y aura pas d'autre intervention de notre part car nous n'avons aucun intérêt à répéter une initiative tant que nous n'aurons pas de signe de l'Arabie saoudite de sa volonté d'avoir de bonnes relations", prévient El-Maliki.

A travers ces querelles qui éclairent des prises de position guidées par de simples préoccupations confessionnelles archaïques et d'un autre âge, il est clair que les dirigeants irakiens comme leurs voisins saoudiens resteront pour longtemps encore les dindons qu'exploitent à fond leurs véritables ennemis communs, les USA et leurs alliés. Ces imbéciles n'ont encore pas compris que "les Arabes n'ont à rien à foutre du paradis s'ils y vont l'estomac vide", comme l'a si bien déclaré un jour Boumediene.