La chute des cours du pétrole inquiète les pays pétroliers

Tandis que l'on se frottait les mains, il y a à peine quelques semaines, à la perspective à court terme, soit fin 2008, d'un cours du baril à 200 dollars comme l'avait prétendu Chakik Khelil, ministre algérien de l'Energie, voici venir le moment de déchanter. Le brent est descendu aujourd'hui sous la barre des 90 dollars, après avoir frôlé les 150 dollars en juillet dernier. Et rien n'assure que la dégrincolade ne se poursuivra pas dans les prochaines semaines, pour atteindre les limites de 50, voire 40 ou même 30 dollars, pour le bonheur des consommateurs mondiaux mais la ruine des pays exportateurs, comme l'Algérie.

Endormis sur leurs lauriers, les Algériens avaient cru bon de profiter de l'embellie enregistrée ces dernières années pour dilapider leurs pétrodollars dans des acquisitions de produits de luxe, dans la construction d'infrastructures routières ou ferroviaires qui ont servi davantage les intérêts des entreprises contractantes étrangères que l'économie nationale, dans l'importation de maints produits qu'ils auraient pu eux-mêmes produire sur place, etc. Plus gravement encore, une bonne part de leurs ressources s'est envolée dans des acquisitions d'armements sophistiqués qui seront frappés d'obsolescence dans moins d'une décennie.

Les attentes du peuple, dans tout ce foutoir, ont été totalement perdues de vue. Le chômage s'est étendu au point où les haragas récupérés en mer sont les plus nombreux à s'identifier de ce pays.

Le problème posé désormais est de savoir où pourra-t-on trouver les fonds requis pour faire face aux engagements pris avec l'étranger pour financer les biens et services achetés. Sauf à recourir une fois de plus au crédit fournisseurs et à sa cohorte d'agios absorbant l'essentiel des revenus à venir, l'Algérie n'aura donc d'autre issue pour honorer sa parole. Dans un sens, l'on ne pouvait mieux espérer pour confondre les éternels soutiens des despotes qui gouvernent ce pays. Peut-être même ce rappel à l'ordre sonnera-t-il la fin d'un régime honni qui n'a que trop duré !

En Algérie, la menace se précise, à propos de l'écroulement des soi-disant projets d'envergure entrepris pour tenter de masquer la véritable faillite du régime de Bouteflika.

Le CNES comme le ministre des Finances s'inquiètent désormais sérieusement des conséquences qu'implique la chute de plus en plus persistante du cours du pétrole. L'on se trouve décidément loin des assurances affichées par les membres du gouvernement, lors des premières alertes qui avaient secoué la planète, dans le sillage de la crise financière internationale.

Une économie résolument accrochée aux aléas du pétrole ne pouvait en vérité que courir de graves risques, ceux notamment de conduire le pays entier à la faillite. D'autant plus que des engagements fermes ont été pris vis-à-vis de l'extérieur pour divers travaux et achats d'équipements particulièrement militaires non indispensables, le budget de l'Etat devra être revu fortement en baisse pour 2009. Et il est peu probable que les grands chantiers d'autoroute se poursuivent dans le calendrier précédemment établi. Faute de devises, les Algériens devront aussi se passer d'un grand nombre de produits de luxe, comme les voitures et les articles ménagers. Il est même à craindre que la coupe sombre devant être faite sur les importations ne touche également les produits pharmaceutiques, le lait, les céréales et autres produits alimentaires de première nécessité.

Bouteflika, dont dix années au pouvoir montrent aussi bien l'incompétence, l'incapacité que l'insuffisance de culture pour prétendre à la direction si complexe des affaires du pays, doit d'ores et déjà se mordre les doigts d'avoir dilapidé les fonds pétroliers dans des projets davantage inspirés par le m'as-tu vu que par le besoin de répondre à un besoin économique pressant. Sans compter enfin qu'une bonne partie des fonds dépensés par ses soins sont allés couvrir les perpétuels voyages qui l'ont balloté d'un bout à l'autre de la planète, l'on ne doit donc pas s'étonner que les caisses aient été complètement vidées...

Une réunion de l'OPEP au Caire, le 29 novembre, est actuellement à l'étude, dit-on dans les milieux pétroliers.

La chute drastique des cours du baril, intervenue ces dernières semaines dans le sillage de la crise internationale, donne effectivement beaucoup de soucis à l'ensemble des pays pétroliers membres du cartel.

L'on se propose, au cours de cette réunion préparatoire de celle prévue le 17 décembre à Oran, de faire un examen de la situation des marchés et d'analyser les perspectives à court terme des retombées de la crise financière sur la consommation du brut.

Les marchés internationaux étant sérieusement secoués par les projections de récession qui s'annoncent à travers le monde avancé, il est vraiment à craindre que des mesures soient prises partout dans le monde pour freiner substantiellement la demande de pétrole. Non seulement les fabrications de véhicules ont été frappées de plein fouet par une chute importante des ventes, mais les différents argentiers sont obligés de parer au plus pressé pour limiter leur facture pétrolière.

Poursuivant leur chute fatidique, les prix du pétrole sont passés ce matin sous la barre des 50 dollars, le baril. "Reflet de l'économie mondiale qui ralentit", comme le déclare un expert, le cours du pétrole ne pouvait échapper au marasme observé à travers la fermeture d'usines et la cohorte de conséquences négatives qu'elle entraîne au plan du chômage, du niveau de vie, etc.

Tout particulièrement les dernières données rendues publiques, en matière de chômage croissant qui sévit aux USA, influent notablement sur la stabilité des marchés et le reflux des investissements. La récession, qui s'est également déclarée au Japon, n'est pas de nature non plus à rassurer les places financières, déjà fortement ébranlées ces derniers mois par les faillites successives de banques.

Cette situation gravissime, qui est appelée à perdurer selon des analystes, risque de porter de graves coups durs aux pays pétroliers, dont toute l'économie repose essentiellement sur l'exportation du pétrole.

Les cours du pétrole poursuivent inexorablement leur chute. Le baril se négociait aujourd'hui autour de 48 dollars le baril, contre 147 dollars, pic atteint en juillet dernier. Le marché craint, en effet, une forte diminution de la demande, en raison, d'une part, du recul de cette même demande aux USA, où la consommation a chuté de 7 % sur un an, et, d'autre part, de l'accroissement des stocks de produits pétroliers également aux USA.

La panique, qui atteint sérieusement les pays pétroliers, s'étend aussi aux sociétés pétrolières qui voient elles aussi fondre leurs bénéfices, en même temps que se referment les chances de multiplier leur production pour les investisseurs intéressés par les bio-carburants.

Cette situation a même poussé le président de Total à s'inquiéter sérieusement des perspectives du secteur à court terme. Selon lui, l'OPEP "ne peut pas ne pas réagir à la chute beaucoup trop rapide des prix du brut. Les grands projets qui feront la confiance de demain ne passent pas avec un baril en dessous de 80-90 dollars et beaucoup de sociétés ne pourront plus investir" a-t-il déclaré. "A 50 dollars le baril, un grand nombre de pays producteurs ne vont plus avoir suffisamment de revenus pour couvrir leurs dépenses. On vit dans un environnement de coûts élevés pour la production et l'exploration, qui fait qu'il faut un certain prix pour un environnement (pétrolier) rentable, alors qu'à l'inverse la baisse des prix est aujourd'hui beaucoup trop rapide", a-t-il ajouté, selon le journal La Tribune qui donne l'information.

Le prix du baril de pétrole poursuit son mouvement baissier, à la satisfaction des consommateurs en général mais au dépens des producteurs. S'il se négociait ce matin à 43 dollars en Asie, à Londres il perd encore un dollar. A 42 dollars, le pétrole retrouve ainsi son prix d'il y a quatre ans, bien avant la crise.

Merril Lynch estime, elle, qu'il faut s'attendre à ce que le baril tombe à moins de 25 dollars au cours de l'année prochaine, si la Chine, pays devenu grand consommateur, est aussi affectée durablement par le ralentissement économique.

Cette nouvelle chute surprend d'autant plus que les stocks de produits pétroliers des Etats-Unis ont accusé cette semaine une baisse plutôt qu'une hausse pouvant la justifier. Les effets de la crise sont encore présents qui pèsent encore négativement sur la croissance.

Le cartel de l'OPEP, dont la décision prise en octobre dernier de baisser la production ne semble pas avoir eu l'effet escompté, doit se réunir une nouvelle fois ce 17 décembre à Oran. Et l'on s'attend à ce qu'il taille des coupes sombres dans la production de ses membres, seul moyen, estime-t-il, de stopper la chute des prix et de les booster dans le sens de la remontée.

A l'issue de sa réunion tenue aujourd'hui à Oran, l'OPEP a décidé de réduire de 2,2 millions de barils sa production journalière, et ce à compter du 1er janvier 2009.

Cette mesure ne semble pas surprendre grand monde, tant elle était attendue des pays producteurs, d'une part, et, de l'autre, des sociétés pétrolières, que le déclin des prix de vente commençait à déstabiliser.

Les analystes doutent cependant qu'elle puisse stopper la dégringolade des prix amorcée depuis quelques semaines déjà. La dégradation de l'économie mondiale, en se poursuivant sur 2009, demeure, elle, loin de pousser vers un rehaussement des cours.

Cela explique pourquoi l'OPEP tente, en tout premier lieu, de rallier à son point de vue la Russie, dont la production rivalise quantitativement avec celle de l'Arabie saoudite. Elle essaie, par ailleurs, de peser sur trois autres pays non membres, Oman, l'Azerbaïdjan et la Syrie, en vue de les amener à baisser eux aussi leur production. Elle attend d'eux quatre, une réduction de 500 000 à 600 000 barils/jour, dont un peu plus de la moitié de la seule Russie.

Il est vrai que le cartel a de quoi s'inquiéter, car, du côté des USA, pays le plus grand consommateur de pétrole, les stocks ont encore une fois progressé, malgré la rigueur de l'hiver. De plus, ses raffineries ne fonctionnent toujours pas au maximum de leurs capacités, avec moins de 85 % seulement.

La coupe sombre décidée dans les quotas de production du cartel pétrolier n'a pas réussi à donner le coup de pouce nécessaire à la remontée des cours, observent les analystes du marché.

Merrill Lunch et Goldman Sachs, deux banques d'affaires très engagées dans ce dernier, estiment que le prix du baril descendra encore jusqu'à 30 dollars, dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.

Il faut dire que de sérieux motifs militent à cette fin. En particulier, comme l'observe l'OPEP elle-même, au niveau de l'OCDE et des Etats-Unis en particulier : "Les stocks de brut sont bien au-dessus de la moyenne des cinq dernières années et devraient continuer d'augmenter".

Aussi, les différents membres du cartel redoutent-ils qu'à ce niveau de prix, ils ne puissent engager les fonds d'investissements indispensables pour assurer un approvisionnement correct du marché à moyen et long termes. Leur inquiétude est d'autant plus profonde que le second producteur mondial hors OPEP, la Russie, ne s'est pas déterminé dans le sens de la réduction de sa production telle qu'elle a été souhaitée. Moscou se déclare certes disposé à baisser sa production de 320 000 barils/jour, non dans le sens où il apporterait ainsi sa contribution à l'effort du cartel mais parce que ce recul lui est imposé par la vétusté de ses installations de production.

De surcroît, il n'est pas certain, comme en témoignent les observations passées, que tous les membres de l'organisation appliquent les quotas qui leur sont dictés, tout particulièrement au niveau des grands producteurs comme l'Arabie saoudite.

Des perspectives aussi sombres devront donc pousser nombre des Etats pétroliers, membres du cartel, à reconsidérer l'ensemble de leurs projets qu'ils ont bâtis sur la base d'un baril beaucoup plus cher.

La chute se poursuit inexorablement, à en juger par les cours atteints aujourd'hui sur les places financières. On parle de 34 ou même 33 dollars le baril, tandis que l'on s'attendait à un relèvement en flèche que laissait prévoir la réduction de la production du cartel Opep, représentant une part non négligeable de 40 % de la consommation mondiale.

Pareille déconvenue a fait dire à Chakib Khellil, ministre algérien de l'Energie et président en exercice de l'Opep, qu'une nouvelle réduction est d'ores et déjà envisagée par l'organisation, jusqu'à ce que les cours se stabilisent.

A dire vrai, la récession mondiale provoquée par la crise financière est la cause directe de la baisse des cours, la demande suivant corrélativement le marasme économique planétaire.

L'envolée des prix tant espérée disparaît par conséquent en fumée. Et le plafond de 75 dollars, que souhaitent particulièrement les Saoudiens, que l'on sait toujours proches d'un prix favorisant la consommation tout en satisfaisant les producteurs, reste toujours un voeu pieux qui se dilue dans le temps.

Bien des pays producteurs se mordront désormais les doigts d'avoir gaspillé d'énormes quantités de pétrodollars dans des projets économiquement sans intérêts mais profitables seulement pour les opérateurs à travers les ristournes qu'ils se font virer dans leurs comptes personnels ouverts à travers les paradis fiscaux.

En dépit des dernières mesures de baisse pourtant drastiques de la production de pétrole prises par le cartel de l'OPEP, l'or noir reprend sa tendance baissière. Il est coté aujourd'hui à 32,70 $ le baril, après avoir atteint le pic inédit de 147 $ en juillet dernier.

Cette chute des prix pousse d'ores et déjà les membres de l'organisation à envisager une nouvelle réduction des quotas qui leur sont attribués. Car les analystes prévoient non seulement la stagnation de la consommation, à cause de la crise mondiale qui frappe l'ensemble de l'économie, mais une descente prochaine des prix sous la barre des 30 $.

Les pays fortement pénalisés par ce manque à gagner sont amenés du coup à réviser en conséquence l'ensemble de leurs budgets tout particulièrement de développement. La Russie, l'Iran, le Venezuela et surtout l'Algérie craignent même de s'exposer à un déséquilibre dans leurs rapports commerciaux avec l'extérieur, tant ils comptaient essentiellement sur le pétrole pour réaliser leurs ambitions.

Pendant ce temps, le monde principalement occidental se frotte les mains. Sa facture pétrolière, en le soulageant dans des proportions inattendues, permettra la relance de l'économie, dans les secteurs automobile et transport en particulier, et apportera une bouffée d'oxygène aux automobilistes que le renchérissement de la vie commençait à inquiéter sérieusement. Quant aux pays du tiers-monde, ils pourront eux aussi souffler, la note notamment des frais de transport étant appelée à reprendre son cours normal.

Ne perdent donc finalement que les pays producteurs de pétrole, qui croyaient à tort disposer d'une rente éternelle les empêchant de prendre réellement conscience de ne jamais miser leur développement sur les seuls revenus de l'or noir, et d'oublier trop vite que l'argent dilapidé dans des dépenses de prestige ne sera sans doute jamais retrouvé.

Dans une conférence de presse tenue aujourd'hui, le président de l'Opep, ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, a annoncé un débat à Vienne, dimanche prochain, au sein de l'organisation, quant à l'opportunité de réduire une nouvelle fois encore les quotas de production des membres du cartel.

Il estime, en effet, que les prix, qui se stabilisent aujourd'hui entre 40 et 45 dollars le baril ne satisfont pas les pays producteurs qui souhaitent les relever autour de 75 dollars.

L'Opep, dont la part de marché mondial se situe aux environs de 40 %, considère par ailleurs que les dernières mesures de réduction adoptées ont été observées, avec une plus grande discipline que par le passé, par l'ensemble de ses membres.

La dernière déclaration de Chakib Khelil annonçant une possible nouvelle baisse de la production de pétrole au niveau du cartel de l'Opep a eu un effet magique sur les bourses internationales. Le baril a gagné 10 % de plus par rapport à mardi dernier.

Il faut dire que les investisseurs spéculent beaucoup sur cette nouvelle baisse attendue de l'Opep dimanche prochain, et ce d'autant que cette dernière devra vérifier à cette occasion l'application correcte des mesures de réduction adoptée à la fin de l'année dernière.

Les observateurs notent cependant un repli de plus en plus net de la consommation de l'or noir - le premier enregistré en 25 ans - depuis l'apparition de la crise internationale. Et ce repli se retrouve dans les excédents de stocks qu'accusent régulièrement les USA, principal consommateur mondial.

L'OPEP, à l'issue de la réunion tenue aujourd'hui à Vienne, a décidé de maintenir sans changement les quotas actuellement attribués à chacun de ses membres, qui s'engagent par ailleurs à les respecter.

Le 28 mai prochain, elle prévoit une nouvelle réunion pour faire le point et réajuster sa position en fonction de l'évolution de la consommation mondiale de pétrole.

Enfin, si certains pays se déclaraient jusqu'à hier encore favorables à une nouvelle baisse des quotas de production pour tenter de booster les prix du baril, d'autres s'y opposaient purement et simplement, estimant qu'il fallait d'abord mettre en application strictement les mesures prises dernièrement.

Loin de se redresser, en vérité, la situation de l'économie mondiale reste encore très fragile et sujette à de nouvelles complications nées du marasme qui est en train de se développer principalement dans les pays avancés.

Après une courte période de remontée des prix du baril, le pétrole décrit depuis quelques jours une chute qui commence à inquiéter les pays producteurs. De plus de 70 dollars le baril, il y a quelques semaines, l'or noir se négocie aujourd'hui à moins de 60$.

Ainsi, depuis le 30 juin, il a perdu 13 dollars, et l'on s'attend à de nouvelles baisses, la consommation mondiale prévisionnelle restant en déclin. Malgré les plans de relance massifs engagés dans les pays de l'OCDE, les perspectives économiques s'annoncent toujours en-deçà des attentes.

En 2010, en particulier, toutes les projections restent assez timides et refoulent l'espoir d'un redressement de la machine économique mondiale. Même si l'on y prévoit une hausse de 1,7 % de la consommation globale d'or noir, il n'est pas sûr que la reprise, qui la générera, sera vraiment au rendez-vous.

Ces projections sonnent évidemment un signal de détresse à l'endroit des pays qui fondent leur survie sur le pétrole et se refusent de prendre à bras le corps le vrai problème du développement qui doit reléguer les ressources de l'or noir au second plan.