A l’heure où le monde entier est secoué de soubresauts provoqués par l’intégrisme islamiste qui entend régenter le monde et le soumettre contre son gré à la charia, la reine Elizabeth d’Angleterre choisit son propre anniversaire, samedi dernier, pour élever Salman Rushedie, au titre de chevalier.
Tout le monde a en mémoire le tollé de protestations et les vagues d'indignation et même de violence que la publication des Versets sataniques et non moins blasphématoires, attribuée à cet Indien, avait instantanément soulevées à l’échelle du monde musulman, qui s’estimait alors directement visé par cette atteinte sans égale faite à la religion de Mohamed.
Aujourd’hui qu’une telle distinction vient d’être officiellement reconnue à sir Rushdie - comme les usages voudraient désormais qu’on l’appelle -, pour des mérites littéraires qui se limitent, apparemment, à ces versets diaboliques, faudra-t-il trouver ailleurs que dans une espèce de provocation une explication susceptible de battre en brèche l’arrogance de l’intégrisme islamiste autrement que dans cette volonté ouverte d’en découdre frontalement avec lui.
Connaissant pourtant toute l’étendue du mal qu’il est capable de commettre à travers le monde, sans le moindre égard vis-à-vis des innocents, sachant l’emprise qu’il possède sur l’ensemble des réseaux dormants qu’il manipule à volonté, d’un bout à l’autre de la planète, considérant encore le soutien multiforme qu’il est capable de mobiliser au niveau des services officiels de certains Etats musulmans, la reine d’Angleterre et partant, le gouvernement de sa majesté ont-ils pris seulement conscience des conséquences que leur acte fait peser désormais sur l’humanité ?
Pour qui place la valeur de l’être humain bien au-dessus des considérations matérielles, la vie d’un seul être mise en péril à cause de cette distinction honorifique ne peut, en aucun cas, prétendre valoir celle-ci.