Le journal Libération rapporte qu'un entrepreneur de Seattle, aux USA, pour avoir diffusé des millions de spams à caractère publicitaire, entre 2003 et 2007, s'est vu condamné à près de quatre ans de prison ferme.
Le canard ajoute qu'un autre délinquant, au Colorado, actuellement en fuite, purgeait une peine de 21 mois, au titre du même délit, à savoir la diffusion de quelques centaines de milliers de spams, entre 2002 et 2006.
L'on peut, certes, estimer la disproportion flagrante entre l'ampleur du délit, qui ne porte en réalité aucune atteinte grave aux internautes destinataires de ces spams, et la lourde peine retenue contre les auteurs. Mais, à bien y réfléchir, il est aussi des actes de cette nature qui rendent la vie impossible à nombre d'internautes qui les affrontent quotidiennement et qui nous interpellent avec gravité. Il y a une quinzaine de jours, j'ai moi-même été pris sous les fourches caudines d'un agaçant spameur, un casino ou une officine de même genre, au nom curieux de Freelotto, qui se présentait à tout bout de champ sur chacune de mes pages, m'empêchant à la fois de les ouvrir et de les refermer, avant d'avoir consulté les siennes. Or, ces dernières s'inscrivaient sous forme d'une espèce d'arnaque dont il fallait se méfier, dès le premier abord.
De guerre lasse, d'ailleurs, je m'étais même donné la peine de rechercher l'adresse de cette entreprise farfelue sur Google, avec l'intention de lui écrire pour l'inviter à cesser immédiatement son agression diabolique. J'ai découvert alors qu'il s'agissait d'une boîte de truands ayant pour devise d'annoncer tout de go à sa cible qu'elle est gagnante d'un lot mirifique à aller retirer à son adresse Internet. Et là, contre toute attente, le gogo hameçonné était tenu d'indiquer son numéro de compte bancaire électronique, principal objectif de Freelotto lui permettant dès lors, par une combinaison louche, de ponctionner régulièrement le compte à hauteur de ses soi-disant frais de gestion. Autrement dit, le processus d'escroquerie parfaitement mis au point se mettait en route, au grand dam des malheureux imbéciles ayant cru à l'offre alléchante qui les a appâtés.
Aussi, peut-on considérer plutôt juste sinon insuffisante une sanction sous forme de prison ferme retenue contre des malfrats de cette nature. Et je serai le premier à signer, par exemple, une plainte en bonne et due forme contre une bande de gredins du type Freelotto.