Après avoir menacé la société autrichienne OVM de mesures de rétorsion, à cause d’un contrat qu’elle a signé avec des entreprises iraniennes concernant le développement d’un gisement gazier et l’installation d’une unité de traitement de GNL, les Américains, par la voix de leur ambassadeur auprès de l’AIEA, viennent, le 14 juin, de renouveler leur injonction.
S’appuyant, notamment sur une loi de 1986, l’Iran sanction act, les Américains entendent exercer des sanctions économiques contre toute entreprise investissant plus de 10 millions de dollars, soit 7.5 milliards d’euros, en Iran. Or, ledit contrat se monte à 20 milliards d’euros. De plus, lors du dernier G8, le principe de sanctions économiques contre l’Iran ayant été retenu, sitôt obtenu de l’AIEA confirmation de la poursuite de son programme nucléaire par ce pays, le gouvernement américain réunit donc, en sa faveur, toutes les raisons de mettre en œuvre, pour la première fois, cette loi de 1986.
Bien qu’on ne voie pas trop l’incidence réelle des mesures de rétorsion applicables sur une entreprise non cotée à Wall Street, d’un côté, et tenue, de l’autre, à des financements externes qu’il appartient au seul gouvernement iranien de réunir, sans compter qu’elle n’exerce aucune activité sur le territoire des USA, il semble que la société OVM se soit résignée à renoncer à cet accord, préliminaire faut-il préciser, qui l’engage à l'égard de ses partenaires iraniens.
Directement intéressée, par ailleurs, au projet de gazoduc Nabucco, concurrent de Gazprom, qui est destiné à alimenter le marché est-européen, OVM aurait eu pourtant avantage à prendre pied sur les grandes réserves gazières d’Iran.