Robert Ménard, l'ex journaliste qui préside aux destinées de
Reporters sans frontières, est un homme dont les positions ambiguës ont toujours suscité la curiosité en Algérie, notamment à propos des anciens massacres collectifs attribués aux terroristes. Sa campagne en cours contre la Chine, dans l'affaire du Tibet, qui vaut à la France d'être désormais désignée du doigt pour l'agitation qui prend de plus en plus forme dans l'intention de saboter les prochains jeux olympiques de Pékin, le jette au premier plan de l'actualité internationale.
Mais, malheureusement pour lui, quand l'on brûle aussi vite les étapes vers la célébrité, l'on déclenche ipso facto derrière soi un processus d'investigations en profondeur qui a pour seule finalité de révéler ce que l'on s'efforce de cacher au public, en mettant en exergue, dans son cas, les véritables fondements sinon les objectifs sous-tendus par sa présente et finalement déplorable agitation.
Et, pour ce qui le concerne précisément, Marie-Christine Tabet, journaliste du
Figaro, s'est chargée de cette mission et l'article qu'elle a rédigé au terme de son enquête nous confirme dans la règle restée immuable de l'effet de causalité.
Ménard et son équipe de 25 salariés de RSF percevraient en fait une première subvention de 35 000 euros en provenance de la NED (
National Endowement for Democracy), un organisme américain ; une seconde à hauteur de 64 000 euros, de
Center for a Free Cuba, une organisation anticastriste de Miami elle-même appointée aux services de la CIA. Mais l'essentiel de leurs ressources, ils les tirent des dons de fondations et d'entreprises, à l'exemple de
Sanofi-Aventis qui verse chaque année, à elle seule, 400 000 euros, représentant 20 % du budget annuel de RSF ; de François Pinault, de la
Fondation de France, de l'
Open Society Institute, de
Sigrid Rausing Trust, de
Benetton, etc. Elles contribuent toutes régulièrement au financement de RSF aux côtés de l'Etat français, qui assure environ 10 % du budget, et de divers mécènes recensés au niveau principalement du monde de la presse, tels que Patrick Poivre-d'Arvor, Christine Ockrent, etc.
Mais Ménard fait aussi dans le business. Il vend des calendriers, des photos, des tee shirts, des albums, etc.
En quelque sorte, ce journaliste converti à l'humanitaire trône en vérité à la tête d'une entreprise plutôt florissante, où se mêlent communication et marketing, sous et journalisme, droits de l'homme et publicité.