Par la voix de Kamel Daoud, membre du bureau exécutif, la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’homme) a pointé du doigt, dans une conférence de presse animée hier, la Libye et la Tunisie, à propos de centaines de harragas (émigrés clandestins) interceptés sur leurs côtes, et internés dans leurs prisons, sans même en informer les autorités respectives du Maroc ou d’Algérie d’où ils étaient partis.
Selon l’orateur, 64 Marocains auraient été enterrés sous X dans une fosse commune.
Agissant dans le cadre d’un dispositif mis au point par l’U.E., qui dispense notamment à la Libye du matériel permettant la capture de ces harragas, comme les frégates, les hélicoptères, etc., ainsi que des fonds pour financer les installations servant de centres d’internement, les autorités libyennes remplissent ainsi leur mission de protection de l’Europe contre l’immigration clandestine. Et c’est sans doute pour de tels mérites que El-Kadhafi a été reçu en grande pompe, il y a quelques semaines, en France puis en Espagne où l’on a redoré son blason terni longtemps par un comportement nourri d’actes terroristes les plus barbares et d’extravagances inouïes qui ont fâcheusement discrédité son pays à l’échelle planétaire.
Sans commune mesure avec sa bouillante voisine, la Tunisie qui, au profit également de l’U.E., a mené la même campagne de chasse en mer, aurait, elle, plutôt préféré rançonner les harragas capturés, à hauteur de 100 euros par personne avant de les autoriser à poursuivre leur chemin vers la Sardaigne. Sans quoi, ses marins se chargeaient de les ramener manu militari dans des prisons où ils croupissent pour la plupart aujourd’hui encore.
L’orateur de la LADDH s’est indigné de constater, à ce sujet, que les autorités algériennes, à ce jour, ne se sont pas même avisées de se rapprocher des pays en cause pour faire le point des arrestations qu’ils ont opérées parmi leurs nationaux désormais exposés aux pires incertitudes qui laissent dans l’angoisse leurs familles et leurs proches.