A l’occasion des quatrièmes journées de formation médicale continue (FMC) tenues au CHU de Beni-Messous à Alger, les problèmes liés au cancer de la plèvre, rapportent les journaux, ont été disséqués en présence d’invités de marque, les trois professeurs et éminents spécialistes venus de Paris et le quatrième de Tunis, dénommés respectivement : Gharbi, Bakdach, Mecheri et Hayouni, qui ont bien voulu exposer leur propre expérience là-dessus.
Comme symptômes de la maladie, l’on relève principalement l’effusion pleurale qui est la plus récurrente. Sous forme d’un fluide s’accumulant entre les deux couches pleurales, cette effusion souvent aiguë entraîne des essoufflements extrêmes. Pour y remédier, un tube de drainage thoracique est alors nécessaire et un traitement au talc conseillé pour prévenir la réapparition du liquide.
Sous le nom de mésothéliome, ce type de cancer assez virulent se développe, a-t-on souligné, par exposition lente à l’amiante ou chez ceux qui en ont aspiré les fibres. Or, l’amiante, plus connue sous la forme de ces feuilles ondulées en fibrociment largement utilisées dans les toitures d’habitations, est également en usage dans les placages des constructions en dur ou simplement dans les parois constituant l’habillage des wagons de trains ou des navires. De façon plus générale, c’est un matériau assez courant qui s’est inséré depuis plus de six décennies dans l’environnement classique de l’homme.
27 cas de mésothéliome ont déjà été diagnostiqués jusqu’ici au CHU de Beni-Messous, et comme les symptômes de cette maladie mettent généralement entre 30 et 40 ans pour se manifester, il va sans dire que ses principaux effets ne tarderont pas à se déclarer de manière de plus en plus lourde. Malheureusement, du moins dans le pays, non seulement l’Etat ne semble pas avoir pris la mesure exacte des conséquences négatives qu’il y a de continuer à fabriquer ces feuilles d’amiante-ciment mais aucune campagne de prévention n’est jusqu’ici entreprise qui mette en garde contre l’usage de ce matériau ou l’aspiration de ses fibres. De plus, le traitement de la maladie ayant plus de chance d’atteindre ses objectifs quand elle est dépistée précocement, la nécessité d’en sensibiliser les populations s’impose d’elle-même.