Alger aura mis deux, voire trois décennies, pour prendre enfin les devants contre la fabrication, la commercialisation et l'utilisation de l'amiante dans les divers projets de construction publique ou privée.
En Europe, où l'on a très précocement relevé l'impact négatif sur la santé publique de l'usage de l'amiante, des dispositions draconiennes ont été aussitôt mises en branle pour désaffecter l'ensemble des bâtiments publics, et notamment scolaires, et même les constructions navales, afin d'arrêter le développement du cancer généré par l'utilisation de ce matériau hautement toxique.
En Algérie, la mesure vient seulement d'être prise sous forme d'un décret exécutif signé par le Premier ministre qui reconnaît donc la dangerosité de l'amiante.
Maintenant, le problème posé est celui du démantèlement des constructions - et particulièrement des toitures - contenant ce matériau. Le casse-tête qui va en résulter portera notamment sur l'indemnisation des utilisateurs privés qui ont fait un grand usage de ce matériau mis dans le commerce avec l'accord tacte des pouvoirs publics. Ces derniers ayant manqué à leur devoir, notamment depuis que le monde a découvert le danger lié à l'utilisation de ce matériau, il est tout à fait naturel que l'Etat prenne ses responsabilités pour indemniser les propriétaires de constructions qui le contiennent.