Elle.fr - 26.03.2012
par S.C.
Alors que Mohamed Merah, tueur revendiqué des fusillades de Toulouse et Montauban, est décédé jeudi dernier, l’affaire fait encore des vagues. Cette fois-ci, c’est Nicolas Sarkozy qui a déclenché la polémique. Présent ce matin sur France Info, le président-candidat était invité à réagir à la déclaration de Marine Le Pen, candidate frontiste, sur l’immigration et l’islam fondamentaliste. « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? », avait-elle lancé hier, lors d’un meeting.
« On ne peut quand même pas assimiler Mohamed Merah, né en France, né Français, aux enfants d'immigrés arrivés par bateaux. Ça n'a absolument aucun sens », a lancé Nicolas Sarkozy sur France Info avant de qualifier « de musulmans en tout cas d'apparence » deux des trois soldats tués par le jeune homme les 11 et 15 mars. « Les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique (le caporal Abel Chennouf, ndlr), mais d'apparence [musulmane]. Comme l'on dit : la diversité visible », a déclaré le représentant de l’UMP à la présidentielle.
Twitter s’empare de la polémique
Or, cette déclaration a fait des étincelles et a fait bondir la gauche. Mais pas seulement. Car bien vite, nombre d’internautes ont fustigé la déclaration du président. Pour preuve : le hashtag (mot clé) « musulman d’apparence » figure parmi les tendances Twitter de la journée. C’est d’ailleurs via ce réseau social que des représentants du Front de gauche, du Parti communiste ou encore d’Europe Écologie – les Verts sont montés au créneau. « Tous #musulmandapparence le 22 avril ! », a ainsi tweeté Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, en référence à la date du premier tour du scrutin. « Donc Sarkozy a vraiment dit “musulmans d'apparence”... Il va s'arrêter quand ? #insultendiaire (sic) », s’est, quant à elle, interrogée Cécile Duflot, patronne d’EELV. Mireille Le Corre, responsable du pôle immigration-intégration dans l'équipe de campagne de François Hollande, candidat socialiste, a elle aussi donné de la « voix » : « En une phrase ce matin, sur les musulmans d’apparence, #Sarkozy a fait voler en éclat l’idée d’éviter les amalgames. » « Comment le président de la République arrive-t-il à confondre, si ce n'est en le faisant volontairement, affaire de foi et couleur de peau ? », s'est demandé le Parti communiste dans un communiqué.
(http://www.elle.fr/Societe/News/Musulmans-d-apparence-Sarkozy-cree-la-polemique-1973372)