EL-WATAN - 22.02.2012
par Samir Ben
Diplômées universitaires ou avec un minimum d’instruction, 21.9% des Algériennes qui ont émigré au Québec (Canada) travaillent dans une garderie, selon un ouvrage collectif qui vient de paraître aux Presses de l’université du Québec.
« Le Québec après Bouchard-Taylor : Les identités religieuses de l’immigration » est le titre de cet ouvrage que dirige le professeur Pierre Rousseau, spécialiste de l’histoire religieuse du Québec. Frédéric Castel, chercheur à la chaire en immigration, ethnicité et citoyenneté à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui a écrit le chapitre consacré à la communauté algérienne classe ce chiffre dans le secteur Soins de santé et assistance sociale.
Par ailleurs, dans le flot de chiffres et de tableaux, certaines statistiques battent en brèche quelques idées reçues. Ainsi, « 10.4% des Algériennes exercent une profession dans le domaine des sciences naturelles appliquées (ingénieurs, entre autres) d’ordinaire une chasse gardée masculine », constate le chercheur. Elles dépassent dans ce domaine, malgré les stéréotypes, toutes les autres femmes immigrantes et les Québécoises elles-mêmes, conclut-t-il.
Bien que l’opus s’adresse en premier lieu aux Québécois qui veulent comprendre la vie religieuse de plusieurs communautés d’installation récente y compris l’algérienne, le livre dévoile et compile des statistiques sur les Algériens du Québec qui n’ont pas été médiatisées avant.
Sur les 8 chapitres étalés sur 422 pages, deux sont consacrés à l’immigration algérienne et maghrébine.
À rappeler que le titre de ce livre renvoie à la commission Bouchard-Taylor instituée par le gouvernement du Québec en 2007. Cette commission avait pour mandat de consulter la population sur les pratiques d’accommodement dont pouvaient bénéficier les résidents du Québec en raison de leur religion. À l’époque, les débats se sont focalisés sur la communauté musulmane et ont connu de malheureux dérapages verbaux qui n’avaient rien à envier au pire discours islamophobe. Nous y reviendrons.