Sans s'y être le moindrement préparés, les automobilistes empruntant l'autoroute Zéralda/Boumerdès ont été désagréablement surpris de constater à leurs dépens, depuis deux jours qu'il est devenu opérationnel, le sens donné aux lignes bleues tracées tout récemment en bordure de la gauche des quatre voies circulatoires.
La voie de droite, dès le lendemain du séisme qui avait frappé Boumerdès en 2003, étant désormais affectée aux seuls véhicules dits de secours, celle de gauche est à son tour réquisitionnée à l'usage exclusif des véhicules de transport en commun, des autobus, des taxis et des voitures de tourisme ayant à leur bord au moins trois personnes.
C'est donc sur les deux voies intermédiaires et mitoyennes que le gros de la circulation routière, camions, engins, voitures légères, motocyclettes, etc., est censé se faire, avec tous les inconvénients et surtout les dangers que présentent à grande vitesse l'étroitesse de ces voies, l'inobservation quasiment généralisée du code de la route par des automobilistes carrément laissés libres de rouler à leur guise. Alger est d'ailleurs la seule capitale au monde où l'on double indifféremment à gauche comme à droite sans se sentir obligé de prévenir de sa manoeuvre et moins encore sans encourir le moindre risque de se faire rappeler à l'ordre.
De plus, le tracé à la couleur bleue n'étant pas très visible de nuit, et particulièrement sous la réverbération très gênante des lumières par temps de pluie, le wali d'Alger, maître d'oeuvre de cette idée ridicule de l'avoir fait poser sans même consulter au préalable les gens intéressés devrait en principe non pas seulement s'expliquer sur un errement aussi grotesque mais payer de ses poches l'ensemble des frais occasionnés par la remise à son état initial du tracé inutilement repeint. Les autorités policières n'ont-elles pas joint d'ailleurs leurs voix à celles des automobilistes pour dire, à l'issue de ces deux jours de mise en service non concluants, qu'il faut d'urgence faire machine arrière ?