Chaque fois que le régime archaïque et sanguinaire d'Alger se sent en perte de vitesse, il agite la menace de relancer l'examen de la loi criminalisant la colonisation, comme moyen de faire pression sur Paris. Pour la 2è ou 3è fois depuis ces deux dernières années, il a donc chargé son maître des basses œuvres, l'illustre islamiste radical Belkhadem, de revenir à la charge, en saisissant la date commémorative du 19 mars pour les besoins de la cause.
C'est apparemment la manière à Bouteflika de peser sur le monde extérieur pour le contraindre à toujours continuer de fermer les yeux sur ses excès et surtout sur ses atteintes les plus graves aux droits de l'homme et aux libertés en Algérie.
Comme les partis dits de l'Alliance présidentielle ne peuvent se revendiquer d'aucune logique autre que celle de lui servir d'alibi ou de faire-valoir, il va de soi que cette menace peut être suivie d'effet sur un simple signe de sa part. Sachant en outre que le Parlement tout entier reste à sa merci, le maître d'Alger ne peut donc surprendre, y compris par ses fourberies.
Aujourd'hui, sa décision semble surtout motivée par la résolution prise notamment en Europe de faire dépendre désormais toute relation avec les pays de la rive sud de la Méditerranée de leur engagement à respecter les droits de l'homme et les libertés. Et comme une organisation de grande envergure aux États-Unis a pris le relais de l'Europe pour exiger particulièrement d'Alger qu'il laisse l'opposition exprimer librement sa colère dans la rue, il n'en fallait pas davantage pour décider Bouteflika à recourir à ce subterfuge destiné à masquer son exigence de statu quo le laissant libre d'agir à sa guise dans le pays, et notamment de continuer à le piller librement.
Aussi, la frénésie avec laquelle on prépare la commémoration du 19 mars 1962, date de proclamation du cessez-le-feu entre le FLN et les autorités françaises, explique-t-elle ce regain de faux patriotisme qui pousse d'ores et déjà l'Alliance à remettre cette proposition de loi au goût du jour, quitte à mettre au plus mal les relations franco-algériennes déjà fort éprouvées par de fausses querelles.