Les angoisses suscitées au Japon par la menace d'explosion des centrales nucléaires sérieusement mises à mal par le dernier séisme ayant secoué le nord-est du pays donnent à l'Europe un sujet de sérieuse préoccupation à propos de ses propres centrales.
Réunis aujourd'hui à Bruxelles, les ministres européens de l'Environnement se sont penchés sur les conséquences des graves incidents qui se font jour sur l'archipel nippon.
À cette occasion le représentant autrichien a demandé que toutes les centrales européennes soient soumises à des tests de résistance. De son côté, la ministre française, Kosciusko-Morizet, semblait militer, elle, pour un "niveau homogène de sécurité au niveau européen". Tout en estimant qu'il faut attendre le fameux "retour d'expérience", autrement dit les conclusions de l'enquête des autorités japonaises relativement aux incidents enregistrés sur leurs centrales, avant d'envisager toute forme de sécurisation en Europe. Pour elle, enfin, il serait indécent de se focaliser sur ces problèmes aujourd'hui que la menace n'est pas encore levée au Japon. "Tous les débats pourront avoir lieu mais il y a une indécence à se recentrer, en ce moment, sur le débat national", a-t-elle déclaré.
Il faut dire que les événements nippons donnent de sérieux soucis notamment à l'Allemagne et à la Pologne qui se proposent d'ores et déjà de ne pas prolonger la durée de vie de leurs centrales, ou encore à la Suisse qui suspend ses projets de renouvellement ou enfin à l'Italie qui s'interroge sérieusement sur le bien-fondé d'un retour au nucléaire abandonné en 1987.
Quelle que soit l'issue des problèmes nucléaires posés au Japon, il est quasiment certain que la panique gagne profondément l'Europe et que ses peuples donneront vivement de la voix pour mettre au rancart une source d'énergie certes économique mais devenue rédhibitoire surtout quand on sait que les radiations continueront de donner leurs effets des années voire des décennies encore après leur émission dans l'atmosphère.
avec LeMonde.fr
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