Le site DNA a fait le résumé ci-après des échanges entre les parlementaires et le ministre de l'Intérieur, Daho ould Kablia, lors d'une séance des questions au gouvernement.
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Pourquoi rien n’a changé ?
Les marches, ce n’est pas l’état d’urgence qui les interdisait. C’est la loi 91/19 qui les interdit. Vous n’avez qu’à aller vérifier au Journal officiel. Dans tous les pays du monde, y compris les pays démocratiques, les réunions et les manifestations publiques sont régies par des lois. En France on ne manifeste pas si on n’obtient pas une autorisation. On ne marche pas, on ne se réunit pas si on n’obtient pas des autorisations qui sont présentées selon des modalités qui sont définies par la loi.
Pourquoi le maintien de l’interdiction de marcher à Alger ?
La marche n’est pas autorisée à Alger, parce qu’il y a des impératifs de sécurité qui font que la marche crée du désordre et nous ne sommes pas actuellement en mesure d’empêcher ce désordre ainsi que des désordres marginaux ou collatéraux plus importants que sont les manifestations du terrorisme.
Quels sont ces impératifs ?
Les impératifs de sécurité d’abord pour la sécurité des marcheurs eux-mêmes et ensuite pour la sécurité de la ville contre toute menace terroriste. Les marches sont autorisées dans l’ensemble du pays ainsi que les réunions.
L’opposition parle de 30 000 policiers déployés à chaque fois pour l’interdiction des marches à Alger ? Quel est le nombre exact de policiers déployés ?
C’est le travail des services de sécurité.
Mais les services de sécurités sont sous votre autorité ?
Ecoutez, nous avons 180 000 policiers qui travaillent par brigades de 8 heures. Ce qui fait qu’à chaque instant nous avons 60 000 policiers en activité à travers tout le territoire national. Donc, le chiffre de 30 000 policiers représente la moitié des effectifs en activité dans toute l’Algérie. Alors, si vous imaginez que 50% de ces effectifs sont à Alger, alors vous avez une notion exagérée du nombre.
Les journalistes étrangers commencent à reconnaître maintenant que sur la Place du 1e Mai, il y avait 2 unités républicaines de sécurité (URS). Et deux unités représentent 400 éléments. Il n’y a pas 30 000, il n’y a pas 5000, il n’y a pas 1000 et il n’y a pas 800. Il y en avait 400 URS.
( NDLR : récemment lors d’une sortie avec les journalistes, le chargé de communication de la DGSN Djillali Boudalia a parlé de 13 URS, ce qui fait un peu moins de 1500 policiers, avait-il expliqué )
Comment expliquez-vous que le Premier ministre déclare que s’il y a des partis qui présentent des dossiers complets, ils seront agréés et vous, vous déclarez qu’il n’y aura pas d’agrément de nouveaux partis pour le moment ? Il y a contradiction.
Nous, nous n’avons rien dit ! Nous avons dit qu’il y a des mesures qui ont été prises. Premièrement, nous avons commencé par les priorités, à savoir traiter les problèmes socioéconomiques, parce que les vœux et les préoccupations des citoyens relèvent de ce volet, à savoir l’emploi, le logement, et l’amélioration des conditions de leur accueil par les institutions publiques. Il y a aura des mesures politiques qui vont suivre.
Quand ?
Quand elles seront annoncées par le gouvernement.
Vous avez parlé de prisons secrètes en Algérie. Qu’en est-il au juste ?
Je n’ai jamais parlé de lieux de détention secrets, parce que moi-même, j’ignore s’il y a des lieux de détention secrets et je ne peux pas en parler.
La loi sur l’état d’urgence donnait au ministre de l’Intérieur la faculté de placer des personnes suspectes en internement administratif. Cette disposition est levée en même temps que l’état d’urgence.
Maintenant pour interner à titre administratif une personne dont les activités se révèlent dangereuses pour l’État, c’est la justice qui doit trancher. Donc on passe par les voies du droit.
L’administration continue de constituer un front contre le développement économique, et rien n’a été fait pour y remédier ?
Vous posez une question tout à fait ridicule. Tout à fait ridicule !
Quid du sort des Gardes communaux ?
La garde communale, vous avez remarqué que j’étais absent à l’APN, parce que j’ai tenu une réunion de deux heures avec les représentants de la Garde communale de 20 wilayas différentes. Je dois dès cet instant dire toute notre reconnaissance et notre gratitude pour le travail gigantesque qui a été fait par ce corps pour protéger le pays et pour engager, en avant-garde, la lutte contre le terrorisme.
Donc, la situation sécuritaire s’étant améliorée, la garde communale évidemment, il n’est plus nécessaire de mobiliser un aussi grand nombre de personnes dans ce contexte là. Il a été examiné la possibilité de leur redéploiement ou de leur insertion, selon le cas.
Cela s’est fait au départ dans des conditions un peu trop rapides. Nous les avons écoutés et nous avons enregistré leurs doléances et des solutions seront apportées en concertation avec eux sur leur devenir, que ce soit un devenir à la hauteur des efforts et des sacrifices qu’ils ont consentis et également des possibilités qu’ils peuvent offrir pour servir leur pays.
Il y’ a des voix qui demandent la dissolution des assemblées élues...
On ne peut pas demander la dissolution d’une institution dont le mandat arrive à son terme dans quelques mois.
source : DNA