Décidément, le rejet des Arabes et d'une façon générale des musulmans fait désormais l'effet d'une boule de neige dans le monde particulièrement occidental.
Après la levée de boucliers en Suisse sur la question des minarets, c'est le problème de la burqa et du foulard islamique qui a poussé les gouvernements à légiférer en Belgique, en France et en Hollande.
De fil en aiguille on en est arrivé jusqu'à voter en France une loi très restrictive en matière de nationalité visant principalement les Beurs et autres Africains subsahariens.
Aujourd'hui, c'est les Allemands qui manifestent leur ras-le-bol à propos de la pratique de l'islam chez eux. Bien que les musulmans qu'ils hébergent ne représentent pas plus de 5 % de la population totale, près de 59 % des Allemands souhaitent que l'on contienne cette pratique dans des limites beaucoup plus réduites, à en croire une étude publiée aujourd'hui et reprise par une dépêche de l'AFP.
Cette étude intitulée "Crise dans l'Allemagne moyenne" publiée par la Fondation Friedrich-Ebert, proche du Parti social-démocrate (SPD, opposition), montre aussi qu'un peu plus du tiers des personnes interrogées estiment que les étrangers n'immigrent en Allemagne que dans le dessein de tirer profit des prestations sociales. Autrement dit, outre Rhin, on tient le même discours qu'en France sur ce chapitre, comme si ces mêmes prestations étaient perçues par tous les immigrants qu'ils soient réguliers - donc étant dans leur droit d'en bénéficier - ou clandestins.
"En 2010, on assiste à une augmentation significative des prises de position antidémocratiques et racistes", note l'un des auteurs de l'étude. Mais un autre relève un changement notable dans la société allemande : "Après le 11 septembre, c'étaient les Arabes qui représentaient un danger et tout à coup aujourd'hui ce sont les Turcs". En d'autres termes, les têtes de Turcs visées, ce sont bien les musulmans dans leur globalité et non plus les seuls Arabes.
Un pamphlet signé Thilo Sarrazin, ancien dirigeant à la Banque centrale allemande, est précisément dirigé contre ce monde musulman, qu'il rend responsable de "l'abêtissement" de son pays. Ayant apparemment visé juste pour la grande majorité de ses concitoyens, sa condamnation par les autorités politiques ne contribue en fait qu'à multiplier les ventes de son livre.
À l'allure où vont les choses, il est désormais fort à craindre que cette tendance ne précipite des prises de position plus radicales encore sous l'effet conjugué de la crise économique, d'une part, qui oblige à certaines restrictions en matière surtout d'emploi des étrangers, et, d'autre part, de l'extension du terrorisme islamiste aveugle et rétrograde qui menace nombre de pays dans le monde.
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