Roque Pascual et Albert Vilalta, deux Espagnols enlevés en Mauritanie en novembre dernier, ont été libérés par leurs ravisseurs, les terroristes de l'Aqmi dirigés par l'Algérien Belmokhtar.
Les médias attribuent cet heureux dénouement à la satisfaction par Madrid des deux conditions posées par les islamistes. La première, c'est l'extradition par Nouakchott, vers son pays d'origine, du terroriste malien, Omar Sid Ahmed Ould Hamma, surnommé Omar le Sahraoui, condamné pour avoir pris parti dans l'enlèvement des deux Espagnols en Mauritanie. Son retour au Mali est devenu effectif depuis une semaine, et son élargissement attendu dans les prochains jours. La seconde, c'est le paiement d'une rançon de 5 à 10 millions d'euros déjà effectué, ce que nie le gouvernement espagnol jusqu'ici.
Pour Aqmi, l'issue satisfaisante de cette prise d'otages "constitue une leçon pour les services secrets français", d'après un communiqué de cette organisation terroriste diffusé et publié dans el-Pais.
Pour cette dernière, les enlèvements d'Européens dans n'importe quel pays du Sahel devient en fait une source appréciable de revenus qu'elle ne peut manquer de saisir pour financer ses achats d'armes et de matériels militaires. Et si un pays comme l'Espagne ou même la France cède à la facilité de payer des rançons pour obtenir la libération de ses ressortissants tombant entre les mains des terroristes islamistes, ces derniers ont de beaux jours devant eux. 5 millions d'euros équivalent en Algérie à 600 millions de dinars. C'est une somme astronomique qui permet d'entretenir toute une armée de bandits pendant des années, sinon de mettre la main sur des quantités de biens immeubles sur lesquels ceux-ci jettent leur dévolu ces derniers temps...