Le cancer a eu raison du cinéaste, comédien et écrivain que fut Bernard Giraudeau. Il est mort ce matin, à l'âge de 63 ans.
Fils de militaire envoyé sur deux théâtres d'opérations successifs, l'Indochine et l'Algérie, Bernard a préféré, lui, s'engager dans la marine, dès ses 16 ans, comme mécanicien. Il passa ainsi 4 ans sur le navire Jeanne-d'Arc qui lui a fait faire le tour du monde.
Il s'en retira vite pour faire ses débuts dans le théâtre, et d'abord au Conservatoire où il apprend le métier. Devenu passionné du théâtre, il joue, en 1975, Sur le fil d'Arrabal (pièce mise en scène par Jorge Lavelli), Le Prince de Hombourg de Kleist (mise en scène de Jean Negroni). Puis La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux (1976), K2 de Patrick Meyers sous la direction de Georges Wilson (1983), La Répétition ou l'amour puni d'Anouilh (1986), Les Liaisons dangereuses de Christopher Hampton (1988), L'Importance d'être constant d'Oscar Wilde (1995), Becket ou l'Honneur de dieu d'Anouilh (2000), Richard III de Shakespeare (2005), tour à tour dirigé par Bernard Murat, Gérard Vergez, Jerôme Savary, Didier Long. Il sera nominé trois fois aux Molières, et cinq fois aux Césars, rapporte le Journal Le Monde.
Le cinéma le récupère ensuite, où il Il apparaît dans Deux hommes dans la ville (1973) et Le Gitan (1975) de José Giovanni, La Boum de Claude Pinoteau (1980), puis dans des rôles majeurs. Celui d'un bourreau des cœurs épris d'une fille laide dans Passion d'amour d'Ettore Scola (1981), d'un tueur homosexuel dans Le Grand pardon d'Alexandre Arcady (1982), d'un diplomate ensorcelé par une femme fatale dans Hécate de Daniel Schmid d'après Paul Morand (1982), d'un handicapé dans Le Ruffian de José Giovanni (1983), d'un séducteur pervers dans L'Année des méduses de Christopher Frank (1984)…, poursuit le journal.
Giraudeau a aussi joué dans une série d'autres films où il affiche "son besoin de fraternité, son éloge de la différence, son exaltation de la vie et son obstination à repousser la mort le plus loin possible", comme l'écrit encore Le Monde.
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