Par une décision qu'elle a refusé de prendre, d'après une dépêche de l'AFP, à propos de l'immunité du Saint-Siège relativement aux affaires de pédophilie, la Cour suprême des USA confirme implicitement que la justice peut rendre responsable, en tant qu'employeur, le Vatican des actes de pédophilie pouvant être instruits à l'encontre de prêtres exerçant dans le pays.
C'est l'affaire d'un prêtre poursuivi à ce titre en appel dans l'Oregon qui a amené la Cour suprême à statuer sur cette immunité demandée par le Vatican lui-même. La victime de cet ecclésiastique, reconnu déjà coupable d'autres actes commis antérieurement en Irlande puis à Chicago, estime, en effet, que le Vatican doit être également poursuivi, faute par lui d'avoir jamais pris de sanctions adéquates contre l'accusé.
La Cour suprême, sitôt saisie de l'appel du Saint-Siège, avait même cru devoir en référer au président Obama avant de trancher.
La réponse venue de Washington, qui reconnaît l'immunité du Vatican, ne semble pas avoir finalement satisfait les juges de la haute cour, qui, à l'unanimité, ont préféré ne pas se prononcer du tout, laissant ainsi aux seules cours d'appel le soin d'apprécier elles-mêmes l'opportunité de poursuivre le Saint-Siège.
Est-il permis d'espérer alors qu'en dehors des USA d'autres Etats pourront se prévaloir de cet avis pour s'aligner sur leur modèle et poursuivre eux aussi le Vatican, seul moyen probablement de mettre un terme à cette profusion de délinquants du clergé ?