Le maire de Marseille, Gaudin, a reçu une douche glacée à Alger

A l'issue de sa visite dans la capitale algérienne, Jean-Claude Gaudin, vice-président du Sénat, maire de Marseille et membre dirigeant de l'UMP, est reparti déçu. Après avoir fait le pied de grue dans l'antichambre du Premier ministre, ce dernier n'a pas daigné le recevoir.

On l'a, bien sûr, dirigé vers le wali d'Alger qui lui a ouvert ses portes et l'a même invité à déjeuner, mais sans plus.

Les autorités algériennes lui ont ainsi rendu la monnaie de sa pièce, chose d'ailleurs qu'il a bien comprise, à la suite des mots jugés sinon peu amènes du moins peu diplomatiques qu'il avait prononcés en novembre dernier, quant il avait évoqué le déferlement de 15 000 musulmans avec des drapeaux algériens dans le centre de Marseille, à l'issue du match de football que l'Algérie avait gagné contre l'Egypte.

Or, circonstance aggravante, une telle déclaration, exprimée au cœur même de la campagne hystérique sur l'identité nationale jugée xénophobe qu'avaient déclenchée Sarkozy et son alter ego Eric Besson, ne pouvait qu'être interprétée comme l'expression d'un ras-le-bol du maire de Marseille à l'égard des Algériens vivant dans sa cité.

Consolation pour Gaudin, deux ou trois membres du gouvernement français qui l'ont précédé ces dernières semaines à Alger se sont vus aussi "éconduits" de la même manière que lui. Pour mémoire, citons au moins Brice Hortefeux et Bernard Kouchner... L'un et l'autre, pour leurs prises de position irréfléchies voire discourtoises sur des sujets autres, se souviendront aussi de la douche reçue à Alger.