M. Kalashnikov peut être fier de son invention

Au Musée central des forces armées russes, vient d’être célébré le 60e anniversaire de la réalisation du célèbre pistolet-mitrailleur AK-47, du nom de son inventeur Kalashnikov Mikhaïl.

Ce pistolet-mitrailleur redoutable, qui est toujours resté à la tête des ventes mondiales de sa catégorie : 100 millions d’exemplaires au moins en ont été fabriqués dans différentes versions et distribués sur 108 pays, est aujourd’hui encore désigné comme arme, certes lourde, mais très perfectionnée qui peut soutenir la comparaison avec n’importe quelle autre arme individuelle de ce type. Entre autres avantages qui militent en sa faveur, son tir est précis ; elle ne s’enraye quasiment jamais, et reste opérationnelle même après avoir été remplie d’eau, de boue, de graisse ou autre saleté qu’il suffit seulement de nettoyer pour lui faire retrouver toutes ses capacités premières.

Pourtant, M. Kalashnikov, âgé aujourd’hui de 84 ans, qui était tankiste, durant la seconde guerre mondiale, ne l’avait conçue, tout au début d’une longue carrière de recherches qui lui a permis de créer 150 modèles d’armes à feu, que dans un but de défense ; ce qui lui permet de déclarer aujourd’hui : "Je dors tranquillement parce que j’ai toujours conçu des armes pour la défense. Ce sont les hommes politiques qui n’arrivent pas à s’entendre et qui les utilisent pour tuer. Un monde sans armes est parfaitement possible si les responsables politiques parviennent à s’entendre".

Sans doute, a-t-il ajouté, il aurait pu créer des engins agricoles au lieu et à la place des armes de guerre si la seconde guerre mondiale ne l’avait pas placé, lui, le simple sergent-chef attaché au service d’un char, devant le devoir de créer un fusil à la hauteur des pistolets-mitrailleurs que les nazis utilisaient contre les Russes.

M. Kalashnikov déplore, bien sûr, l’immense gâchis résultant de la contrefaçon multiple à laquelle son invention a donné naissance. Cette contrefaçon touche aujourd’hui 90 % des armes fabriquées illégalement dans le monde par 35 firmes soutenues par leurs gouvernements respectifs. Pour lui, la réputation de son pistolet-mitrailleur passe bien avant les pertes financières que cette contrefaçon génère aux dépens des industries russes qui ont le monopole de sa fabrication.

Toujours fier de son œuvre exceptionnelle, Kalashnikov se dit prêt à aller serrer la main de tout fabricant capable de créer une arme meilleure que la sienne.