Nombre de messages : 260 Date d'inscription : 08/06/2007
Sujet: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Jeu 22 Avr - 11:33
Le président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, Ferhat Mehenni, ex dissident du R.C.D., a annoncé, hier, à Paris, la création du Gouvernement provisoire de Kabylie : « J'annonce solennellement la création d'un gouvernement provisoire kabyle (GPK). Il aura pour mission de mettre en place les institutions officielles de la Kabylie, et de représenter celle-ci auprès de la communauté internationale. Il durera jusqu'à la reconnaissance officielle de la Kabylie en tant que peuple et en tant que nation par l'État algérien. ».
Il n'a pas encore procédé à la désignation des membres de son cabinet, selon l'article qui est consacré à cette information publiée par Le Figaro sous la signature de son correspondant à Alger, Arezki Aït-Larbi.
Voici, d'ailleurs, l'article en cause qui donne de plus amples détails. ************************************************************************ La Kabylie cherche sa voie vers l'autonomie
Trente ans après le «Printemps berbère», un gouvernement provisoire en exil est créé.
La Kabylie, a renoué avec les démonstrations de rue pour commémorer le 30e anniversaire du «Printemps berbère».
Le 10 mars 1980, l'interdiction d'une conférence de l'écrivain Mouloud Mammeri sur la «poésie kabyle ancienne» avait mis le feu aux poudres. Dès le lendemain, les étudiants descendaient dans la rue pour dénoncer l'oppression frappant la langue et l'identité berbères, et revendiquer le respect des libertés. Une première dans l'Algérie indépendante muselée par le régime du parti unique; face à l'idéologie officielle, le «socialisme arabo-islamique», l'insurrection citoyenne risquait de s'écraser contre un cocktail d'autoritarisme soviétique et de despotisme oriental.
Le 20 avril 1980, à 5 heures du matin, la police intervient violemment pour déloger les étudiants des campus occupés. Le bilan se chiffre en centaines de blessés et en dizaines d'arrestations. Solidaire, la population dresse des barricades et toute la Kabylie s'embrase pendant quatre jours.
Ce «Printemps berbère», qui a vaincu la peur, sera le prélude à une série de soulèvements sporadiques dans plusieurs régions d'Algérie, qui culmineront avec les événements sanglants d'octobre 1988.
Durant la guerre civile des années 1990, la Kabylie résiste sur deux fronts. Hostile au pouvoir autoritaire comme aux islamistes, elle réussit à sauvegarder quelques espaces de liberté. Une nouvelle provocation mettra un terme à cette posture singulière. Un lycéen, tué le 18 avril 2001 d'une rafale de Kalachnikov dans une brigade de gendarmerie, plonge la région dans le chaos. 126 morts, des centaines de blessés, handicapés à vie. Un fleuve de sang sépare désormais la Kabylie du pouvoir central.
Livrée à l'insécurité, au terrorisme et à la délinquance, la région rebelle, devenue un territoire de non-droit, est réduite à l'impuissance.
Un nouveau pas
Mardi, dans les rues de Tizi-Ouzou, les grandes foules, sans doute revenues de leurs illusions, n'étaient pas au rendez-vous. À peine quelques milliers de manifestants ont entendu l'appel du Rassemblement pour la culture et la démocratie, mais surtout du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie. Créé en juin 2001, le MAK répond aux frustrations d'une jeunesse sans repères, qui croit de moins en moins au combat pacifique de ses aînés dans le cadre d'une «Algérie, une et indivisible». Dans un climat politique délétère marqué par des manipulations multiformes, il n'est pas toujours facile de distinguer la passion militante des uns, des provocations policières des autres, qui poussent aux dérapages.
Le président du MAK, Ferhat Mehenni, chanteur engagé et militant de la cause berbère depuis les années 1970, a brisé bien des tabous. Mercredi, lors d'une conférence de presse à Paris, il a franchi un nouveau pas: «J'annonce solennellement la création d'un gouvernement provisoire kabyle (GPK). Il aura pour mission de mettre en place les institutions officielles de la Kabylie, et de représenter celle-ci auprès de la communauté internationale. Il durera jusqu'à la reconnaissance officielle de la Kabylie en tant que peuple et en tant que nation par l'État algérien.»
Ce «gouvernement provisoire», dont les «ministres» ne sont pas encore désignés, est loin de faire l'unanimité en Kabylie, y compris dans les milieux autonomistes. Si personne ne remet en cause l'intégrité de Ferhat Mehenni, exilé depuis avril 2009 après un mandat d'arrêt, nombre de militants Kabyles s'interrogent sur les objectifs de son entourage qui semble très influent. Certains de ses conseillers, prompts à la surenchère, travailleraient, dit-on, pour les services algériens, qui tentent d'instrumentaliser ainsi la région dans les jeux claniques du sérail. Par Arezki Aït-Larbi, Le Figaro du 21.04.2010
Nassima
Nombre de messages : 263 Date d'inscription : 02/06/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Sam 24 Avr - 9:23
Un papier de Chawki Amari, dans El-Watan de ce matin, tombe bien à propos pour expliquer la genèse de cette décision qui ne manquera pas de soulever, comme on s'y attendait, les foudres dans les rouages de l'Etat.
Le voici, intégralement, tel que reproduit par le journal. *********************************************************************** Le MAK ? Combien de divisions ?
A l’origine, c’était un guitariste. Puis un militant berbériste, homme politique, pour finir exilé parisien. Depuis deux jours, Ferhat Mehenni est l’homme par qui le scandale est arrivé. Dans un pays paranoïaque et dirigiste, les mots « autonomie », « Kabylie » et « gouvernement provisoire », collés ensemble, ont réveillé de vieux cauchemars parmi la population et une profonde angoisse chez une classe dirigeante qui croyait contrôler une terre si grande à partir d’une petite station balnéaire d’Alger, elle-même territoire autonome, le Club des Pins. Si l’autonomie des régions n’est pas une mauvaise idée, l’Etat ayant échoué dans le développement local, il y a tromperie puisque M. Mehenni parle dans ses discours « d’Etat kabyle », et il aurait tout à gagner à être plus clair sur ses intentions.
Le fait est que le jet de ce pavé dans la nation donnera de la légitimité au régime et à ses brutales obsessions d’obéissances, tout en diabolisant encore plus les Kabyles dont M. Mehenni ne partagera pas le sort, puisqu’il vit à Paris. Si l’avenir s’annonce sombre pour cette région déjà livrée à l’insécurité et au non-Etat, il ne faut pas compter sur l’intelligence du régime qui va brandir la main de l’étranger et actionner méchamment ses réseaux médiatiques. L’Etat, absent de toutes les lignes de rupture, aura failli à ses missions de développement, de dialogue et débat public sur l’avenir de la nation. Pour M. Bouteflika et M. Zerhouni, en ce 30e anniversaire du printemps berbère, il aurait peut-être fallu s’excuser pour les 127 morts de 2001 et la brutale répression de 1980, afin de resserrer les liens. Il ne l’ont pas fait. Pour l’Histoire future, on retiendra du règne de M. Bouteflika le phénomène des harraga, la corruption, le mauvais classement de l’Algérie à tous les tableaux, le retour du régionalisme et le début de la scission de la Kabylie. Triste bilan. Par Chawki Amari
M'hand
Nombre de messages : 434 Date d'inscription : 10/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Mer 2 Juin - 18:51
Ferhat Mehenni a, enfin, officialisé la constitution du GPK. 9 ministres, dont deux femmes, apparemment inconnus du grand public, ont été désignés autour de lui.
Du coup, c'est une espèce de bombe qui a éclaté en Algérie. La presse, en premier, s'emploie à tailler en pièces ce qu'elle appelle abusivement une félonie.
Pour elle, il y a là une scission inacceptable, que rien ne justifie et qui est promue à un avenir sans lendemain, d'autant que les Kabyles eux-mêmes ne la soutiennent pas. Certains journaleux vont jusqu'à déterrer la vieille histoire de la "grève du cartable" aux conséquences regrettables dont Mehenni avait été l'un des initiateurs.
Le moins incompréhensible est que cette cohorte de contempteurs ne s'est pas même donné la peine de lire les fondements de cette autonomie de la Kabylie que Mehenni préconise et défend de toutes ses forces depuis des lustres déjà. Pour eux, dès lors qu'il s'agit d'autonomie, il est question automatiquement de séparatisme, d'indépendance, etc.
Bien au contraire, pour ceux qui ont potassé la question, il s'agit là d'une aspiration à laquelle toute l'Algérie est conviée. Elle n'est rien d'autre qu'une forme de régionalisation permettant, pour le bonheur des populations, une décentralisation administrative et économique de chaque région prise sous l'angle d'une communauté linguistique et sociologique, à l'exemple de la segmentation opérée par le Congrès de la Soumam en 1956.
Mais, parce que le pouvoir dictatorial en place n'entend rien céder de ses pouvoirs, une telle initiative est immédiatement désignée à la vindicte..., avec le concours inespéré du monde dit de la presse. Et c'est une grosse erreur, comme tant d'autres dont l'Algérie cultive un secret singulier.
Aharbal
Nombre de messages : 334 Date d'inscription : 27/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Mer 2 Juin - 19:44
Voici le discours prononcé par Ferhat Mehenni, à l'occasion de l'installation de son gouvernement provisoire.
Honorables invités, très chers compatriotes. Le cours de l’histoire de la Kabylie a enfin son aboutissement. Aujourd’hui est un très grand jour pour nous. Toutes les entreprises politiques kabyles depuis 1857 cherchaient inlassablement, dans les ténèbres, la voie vers ce grand jour auquel nous sommes en train de donner naissance, cette lumière que nous sommes en train d’allumer ensemble à travers cette cérémonie officielle d’installation du premier gouvernement kabyle moderne. Même si cela se fait à partir de cette terre de liberté qu’est la France que nous remercions pour son hospitalité, grâce à la force des médias et des nouvelles technologies qui anéantissent magiquement les distances, la Kabylie en est largement éclairée. Oui, le Gouvernement Provisoire Kabyle, plus qu’une lueur d’espoir, est un jour nouveau qui se lève sur le peuple kabyle, sur les villages, les villes et les majestueuses montagnes de la Kabylie.
A cette occasion, permettez-moi d’inviter à ce moment d’émotion, fadma N soumer, Cheikh Aheddad et Mokrani, Said Boulifa, Belaid At Ali, Si Moh U Mhand et Cheikh Mohand U Lhusin, Lvacir Amellah, Amar Imache, Ali Laïmeche, Bennaï Ouali, Amar At Hamuda, M’Barek At Mangellat, Abane Ramdane, Amar At Chikh, Amirouche, Abderrahmane Umira, Mouloud Feraoun, Krim Belkacem, Taos Amrouche et sa famille, Ali Mecili, Mouloud Mammeri, Tahar Djaout, Mbarek Mahiout, Rachid Tigziri, Tahar Oussedik, Mahfoud Boucebci, Kamira Nait Sid, Mustapha Bacha, Smail Yefsah, Hamid Mahiout, Muhand U Harun, Matoub Lounes, Bessaoud Mohand Arav et tant d’autres encore dont, par ignorance ou par étourderie, je n’ai pu citer, ici, le nom et devant lesquels je m’excuse.
Permettez-moi d’inviter à cette cérémonie du Jugement de l’Histoire pour leur rendre justice, les victimes kabyles du Printemps Noir, de Guermah Massinissa à Kamel Irchane, ce jeune qui, dans son ultime effort et avant de tomber sous les balles des gendarmes algériens, écrit sur un mur, avec son propre sang le mot LIBERTE.
Permettez-moi, enfin à titre personnel, de mettre à mes côtés, mon fils Ameziane assassiné à l’âge de 30 ans, pour me châtier d’avoir osé la liberté du peuple kabyle.
Honorables invités, Ayssetma Aytma, Nous sommes un peuple qui chérit la liberté depuis la nuit des temps. Tout le long des siècles, nous nous sommes organisés en républiques villageoises, confédérées selon les besoins de l’époque et les vicissitudes de l’Histoire. Tamurt N Yeqvayliyen a de tout temps préféré la liberté de chacun au joug de tous. Ses enfants s’unissent toujours face à l’ennemi, face au malheur et à l’adversité et s’en retournent à leurs libertés individuelles et collectives une fois la menace écartée. Notre attachement à la liberté était et demeure consubstantiel à notre culture qui nous prémunit contre le crime et la délinquance au point de n’avoir jamais jugé nécessaire de bâtir une prison. Nous les Kabyles, nous sommes un grand peuple.
Basé sur la tolérance religieuse et le respect des droits individuels et collectifs, nous n’avons pas connu de guerres de religion et nous sommes les premiers surpris par la fulgurante émergence de l’intolérance islamiste autour de la Kabylie. Nous avons toujours été altruistes et généreux.
Au lendemain du 5 juillet 1830, même si nous n’avions jamais reconnu le Dey d’Alger et la Régence Turque, nous n’avions pas hésité à porter secours au voisin algérois pour empêcher le débarquement français à Sidi Ferruch.
Le 14 octobre 1839, le Général Shneider, Ministre français de la guerre créa par décret l’Algérie. En 1848 celle-ci était partagée en départements dont ne faisait pas encore partie la Kabylie. L’Algérie et la Kabylie avaient bien existé distinctement l’une de l’autre avant 1857. Toutefois, nous considérions et continuons de considérer que notre environnement immédiat fait partie de notre espace de sécurité, de liberté et de prospérité économique.
En 1926, nous avions créé l’Etoile Nord-Africaine pour décoloniser toute l’Afrique du Nord. Pour autant, le Maroc et La Tunisie qui en font naturellement partie n’ont, jusqu’à aujourd’hui, aucune prétention territoriale sur la Kabylie. Le Mouvement indépendantiste algérien était majoritairement kabyle même si son commandement était volontairement confié à Messali Hadj, originaire de Tlemcen. La guerre pour l’indépendance de l’Algérie, reposa pour l’essentiel sur la Kabylie qui en paya le prix le plus fort. La 7e Wilaya, la Fédération de France était animée et financée à plus de 80% par des Kabyles.
En 1962, l’Algérie accéda à son indépendance et la Kabylie à un nouvel enfer. Niée dans son existence, c’est avec le langage de l’époque, celui des armes, que la Kabylie exprima sa volonté de liberté et d’existence le 29/09/1963. Exténuée déjà par la guerre d’indépendance, pour son malheur, elle dut s’incliner devant les armées des frontières qui n’avaient pas passé leur temps comme elle à affronter les forces militaires coloniales.
Depuis sa défaite, la Kabylie est désignée à la vindicte nationale. Pour camoufler sa gabegie, sa dictature, les innombrables violations des droits de l’homme, la rapine et le régionalisme, le régime algérien, de Ben Bella à Bouteflika, a fait de l’épouvantail kabyle l’élément fédérateur autour de lui.
Niés dans notre existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus interdits de notre identité, de notre langue, et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses naturelles, nous sommes, à ce jour, administrés tels des colonisés, voir des étrangers en Algérie.
Qui peut nous dire aujourd’hui combien de Kabyles furent torturés, assassinés et emprisonnés pour délit d’identité ?
Qui peut nous révéler combien de cadres furent bloqués dans leur promotion administrative sur la simple considération du lieu de leur naissance ? Combien de brillants officiers dans l’ANP furent envoyés prématurément en retraite pour éviter que les Kabyles ne s’accaparent du pouvoir militaire, le vrai pouvoir en Algérie ?
Qui peut nous dire combien de projets économiques et financiers furent détournés de la Kabylie pour les affecter ailleurs ? N’était l’émigration kabyle en France, on mangerait encore des racines comme au temps de la misère. Qui peut nous montrer par les chiffres la pression fiscale exercée sur les commerçants et les entrepreneurs kabyles pendant que les autres en sont épargnés.
Combien de bacheliers kabyles jusqu’ici ont été orientés d’office sur des cursus universitaires religieux ou littéraires contraires à leurs vocations et à leurs aspirations modernistes ?
Honorables invités, ayssetma, aytma, Aujourd’hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre Gouvernement Provisoire, c’est pour ne plus subir ce que nous endurons d’injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de discriminations depuis 1962. Nous en avons assez d’être un peuple dominé, agressé et blessé dans notre chair et dans notre âme par ceux-là mêmes qui ont récolté le fruit de nos efforts de liberté et de dignité contre le colonialisme.
Nous en avons assez de les voir s’ériger en nouveaux colons se comportant envers nous en éternels colonialistes, en ennemis mortels.
La violence et la répression systématiques du régime contre les élans de liberté de la vaillante jeunesse kabyle ne peuvent cesser qu’à partir du moment où notre destin sera enfin entre les mains de la Kabylie.
En 1992, au début du phénomène islamo-terroriste, la Kabylie en était totalement épargnée. C’était un pays de paix, de tolérance et de respect des croyances de chacun. Curieusement, depuis l’accord signé par le pouvoir avec les islamistes en 1996, elle est devenue le lieu d’investissement militaire des deux camps. C’est à partir de cette année-là que notre terre natale est transformée en cauchemar d’insécurité et de banditisme.
Le nombre de barrages militaires sur les routes de la Kabylie est étrangement proportionnel à celui des actes terroristes et à la circulation de la drogue. Ce sont des terroristes islamistes repentis qui sont envoyés comme prêtres dans les villages kabyles ou comme nouveaux résidents chez nous, refusant de parler notre langue ou de respecter notre culture et nos mœurs. Nos entrepreneurs et leurs proches sont devenues des proies faciles à des ravisseurs qu’il serait naïf de croire qu’ils agissent sans complicité au sein de la hiérarchie sécuritaire, du pays.
Les investisseurs en Kabylie sont ainsi poussés à la quitter pour d’autres cieux moins violents.
Bref, l’Algérie veut détruire un territoire de liberté pour le livrer à l’obscurantisme et à l’intégrisme islamiste international. L’Algérie veut tuer le droit à la différence, le droit à la transparence politique et économique à laquelle aspire la Kabylie.
Le Pouvoir veut livrer la Kabylie à EL Qaeda pour, pense-t-elle, pourfendre plus efficacement le monde occidental, le monde de la liberté.
Si nous mettons sur pied le GPK, c’est pour que les plaies que nous venons d’énumérer guérissent enfin.
D’abord, nous nous devons de prendre notre école en main. Ce n’est pas pour y interdire une quelconque langue, la Kabylie et ses futures générations auront besoin de la maîtrise de toutes les langues du monde. Elle doit pour autant s’occuper avant tout de l’enseignement de la sienne, la langue kabyle. Nous n’avons pas le droit de laisser nos enfants à des charlatans et des fanatiques islamistes qui leur inculquent dans l’école algérienne le désir de la mort, pour les autres ou pour eux, mais nous avons à leur enseigner l’amour de la vie et du prochain.
Les sciences et la technologie, conjuguées à l’ouverture des sciences humaines, feront de nos universités déjà bondées des lieux de l’innovation et du développement de l’intelligence humaine au service de notre peuple, de notre environnement humain et de ‘humanité toute entière.
Nous ne voulons plus assister chaque été, impuissants, aux feux de forêts que des gendarmes ou des militaires allument volontairement y compris pour ravager nos oliveraies La sauvegarde de notre environnement et de sa biodiversité est un élément vital pour nous, y compris pour lutter contre l’avancée lointaine du désert. L’économie en Algérie est basée sur l’obligation de partenariat avec la hiérarchie politico-militaire. Si un investisseur n’a plus de « protecteur » il dépose le bilan aussitôt. Nous voulons faire de la Kabylie un lieu de la libre entreprise sans pour autant renoncer aux services publics indispensables à toute société. Le Travail et le mérite y seront particulièrement valorisés.
Nous ne supportons plus d’aller dans des tribunaux où notre langue est interdite. Nous voulons que les projets financés par des dons étrangers ne nous soient plus interdits par le pouvoir algérien. Dernièrement un don de 500 000$ pour une opération écologique en Kabylie fut refusé par le gouvernement algérien qui exige qu’il aille à une autre région du pays.
Nous voulons des institutions conformes à nos traditions et à notre culture. Le découpage administratif qui charcute et dépèce petit à petit le territoire kabyle est inacceptable.
Honorables invités, permettez-moi de m’adresser à mes chers compatriotes kabyles
Ayssetma, aytma, Notre action est pacifique. Nous aimons la vie et chérissons la liberté. La dignité humaine est au centre de nos préoccupations. Nous respectons toutes les valeurs universelles et la Kabylie en est le cœur en Algérie. Nous installons le GPK pour défendre nos droits en tant que peuple face à l’Etat algérien qui les bafoue. Nous avons désormais une égide, un avocat, un instrument au service de nos intérêts collectifs et individuels. Je vous invite à faire corps avec lui, à le renforcer et à lui donner de la vigueur. Le GPK est la meilleure création de la Kabylie depuis la nuit des temps. Faisons-en tous notre propriété, il se fera notre défenseur, notre protecteur et incarnera notre dignité et liberté. Faisons en sorte où que nous soyons qu’il soit notre fierté. Participons à ses débats et à ses actions politiques, diplomatiques et culturelles. Aidons le GPK, il nous aidera au-delà de nos espérances.
Nos bras sont ouverts et nos mains sont tendus vers toutes et tous les Kabyles. Nous sommes des frères quelles que puissent être nos divergences et nos différences politiques. Cette phase de notre histoire vous interpelle solennellement. Celles ou ceux qui estiment devoir faire de nous des adversaires se trompent de cible, de combat et d’alliés. Le peuple kabyle doit aller de l’avant. Il n’a plus le droit de subir sa propre histoire mais d’en être l’artisan. Nous n’avons plus à revivre, démunis, des printemps sanglants. Nous avons pour devoir d’anticiper et de prévoir les écueils et les épreuves pour protéger nos enfants de la violence armée dont fait usage banal le pouvoir algérien contre eux. Nous avons droit au respect au même titre que tous les peuples de la Terre.
Je dois vous avouer une faiblesse. Nous n’avons pas d’argent. Il serait bon que chacun cotise autant qu’il peut pour que le GPK vive et qu’il élève puissamment à travers le monde la voix du peuple kabyle.
Je m’adresse aussi au reste des Algériens. Nous sommes frères de tout le monde à commencer par les Algériens dont nous faisons partie. Si nous revendiquons notre identité et nos institutions propres comme ce gouvernement, c’est aussi par respect à vous tous. La différence identitaire n’empêche ni la fraternité ni la solidarité et encore moins la coopération et la sociabilité. Les droits que nous voulons pour nous-mêmes, seront aussi des droits pour vous. Ce que la Kabylie va arracher pour ses enfants pourra vous servir d’exemple en faveur de vos propres enfants. Les droits que nous arrachons pour nous ne vous seront pas enlevés à vous, mais au contraire deviendront un point d’appui pour que vous les ayez un jour. La Kabylie ne vous lâche pas. Elle se donne juste les moyens aujourd’hui qui lui permettront de mieux vous aider demain. Respectez la volonté de la Kabylie vous respecterez un peu plus la vôtre.
Honorables invités étrangers. La Kabylie autonome et le Gouvernement Provisoire Kabyle pourraient devenir l’un des meilleurs facteurs de stabilité de l’Afrique du Nord. Sa reconnaissance au plan international donnera une chance supplémentaire à la paix non seulement dans la région mais également dans le monde. Il n’y aura jamais assez de messagers de la paix pour l’humanité et la Kabyle aspire à en être un. Nous avons besoin de votre soutien et de votre aide politique et matérielle car nous sommes l’antithèse de la violence et du fanatisme.
Si nous voulons émerger sur la scène diplomatique ce n’est pas sans raison. Les valeurs et la culture kabyles constituent une arme sans commune mesure pour le reflux des idées islamistes et intégristes. Sans aucun moyen autre que nos idées nous avons empêché le terrorisme international de s’installer chez nous malgré le soutien que lui garantit le régime. Nous ne lui permettons pas d’avancer. Même si le pouvoir algérien le couve et l’entretient sur notre territoire, le peuple kabyle tourne le dos à l’un et à l’autre.
Par ailleurs, nous ne voulons plus qu’au nom du peuple kabyle et dans son dos des alliances secrètes et dangereuses pour la liberté et l’humanité se nouent. Je veux parler de cette alliance tue avec l’Iran, ce pays de Mollahs lancé dans la course à la prolifération nucléaire, menaçant la sécurité internationale et les équilibres des forces stratégiques assurant jusqu’ici une relative paix dans le monde.
La liberté de circulation des personnes et des marchandises doit profiter à tous les peuples. Il faut que les ressources naturelles ne soient plus accaparées au service des dictatures et des efforts d’armement pour menacer des voisins plus fragiles.
Honorables invités, ayssetma, aytma, Avec l’émergence du GPK, il y a début de naissance d’un nouveau monde plus libre et plus paisible. Bientôt d’autres peuples d’Afrique et d’Asie suivront notre exemple que nous tenons pour partie des Kurdes d’Irak.
En tant que président du GPK, j’en félicite la Kabylie, l’Algérie, l’Afrique du Nord, le Bassin Méditerranéen, l’Afrique et toute l’humanité.
Nous voici, au terme de notre acte de naissance. Mesdames et Messieurs, voici les membres du GPK.
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE G—P—K
LISTE DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT
La formation du GPK obéit à trois contraintes majeures : La confiance, l’équité entre les trois grandes sous entités régionales kabyles (Tuvirett, Vgayet et Tizi-ouzou), une indispensable présence féminine :
- 1) Ferhat Mehenni, Président - 2) Arezqi Boussaid : Ministre des institutions, de l’administration et de la sécurité (Intérieur) - 3) Arezki At Hemmuc : Ministre des Relations Internationales - 4) Lyazid Abid : Ministre de la communication, de la justice et des droits humains, - 5) Idir Djouder : Ministre de l’économie et des finances, de l’environnement et de l’aménagement du territoire - 6) Lhacene Ziani : Ministre de la langue kabyle, de l’enseignement, de la recherche scientifique et de la formation - 7) Mouloud Merhab : Ministre du dialogue et de la médiation avec la société civile - Amgoud Djamila : Ministre de la culture - 9) Malika Mouaci : Ministre de la santé et de la solidarité - 10) Makhlouf Idri : Ministre de la jeunesse et des sports, Porte-parole du Gouvernement
Ifker
Nombre de messages : 132 Date d'inscription : 22/08/2009
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Ven 4 Juin - 8:52
Dans une interview accordée au journal El-Watan, Ferhat Mehenni explique la genèse de la création de son gouvernement provisoire de Kabylie.
Très à l'aise pour réfuter toute velléité de diviser le pays, comme on le lui reproche avec véhémence de tous côtés en Algérie, le chef du GPK se dit serein et décidé, à travers son gouvernement, à se poser en interlocuteur de poids pour mettre fin au mépris affiché par le régime à l'égard de la Kabylie.
Ecoutons-le : ****************************************************************************** Ferhat Mehenni. Président du MAK et du « Gouvernement provisoire kabyle » “Notre démarche profitera à tous les Algériens et à l’Afrique du Nord en général”
Ayant nommé, mercredi dernier, « le gouvernement provisoire de Kabylie (GPK) », Ferhat Mehenni tente ici d’expliquer sa démarche. Il se montre convaincu de la justesse du pas qui vient d’être franchi. Sans formuler de critiques à l’égard de ces détracteurs, Ferhat Mehenni estime qu’avec l’installation de ce gouvernement, « le pouvoir algérien a désormais un interlocuteur de taille avec qui il peut négocier pour résoudre le conflit qui l’oppose à la région de la Kabylie ».
Vous venez de nommer le gouvernement provisoire de Kabylie. Voilà que vous passez à l’acte…
Le signe indien est enfin vaincu. Fort des échecs répétés des entreprises politiques kabyles depuis 1962, il était temps que nous en tirions tous les enseignements. Nous n’avons plus à reproduire les réflexes et les idées qui nous faisaient tourner en rond, sans nous en rendre compte, depuis 45 ans. L’incurie du pouvoir a fait le reste. Au lieu de répondre favorablement à nos revendications, il a sous-estimé notre détermination et la qualité du personnel politique du MAK. Il a cru devoir, une fois de plus, jouer à l’usure par l’indifférence. Il était prévisible qu’après ce qui était arrivé aux archs et après avoir humilié, à travers eux, la Kabylie en signant des accords que ce pouvoir a reniés et jetés aux oubliettes au grand désespoir des parents des victimes du printemps noir ; des femmes et des hommes allaient enfin pénétrer sa nature et n’attendre plus rien de sa part. C’est cette attitude irresponsable de l’ensemble de la chaîne décisionnelle algérienne qui est sanctionnée par l’histoire et qui nous a poussés vers cet acte salvateur pour le peuple kabyle de mettre sur pied un gouvernement provisoire en exil.
Un gouvernement provisoire. Pourquoi ?
Seule une incarnation gouvernementale de la Kabylie, donnant de la voix sur les plans national et international, est de nature à, enfin, réunir toutes les conditions à même de solutionner la question kabyle que certains espéraient dissoudre avec le temps. C’est par exemple ce qui manquait dramatiquement en 2001-2003. Désormais, il y a un interlocuteur de poids en face du pouvoir pour ouvrir, dans la responsabilité et la transparence, une nouvelle ère dans les relations entre lui et la Kabylie. Ce qui avait toujours fait défaut aux deux dans le conflit qui les oppose depuis l’indépendance de l’Algérie, c’était un acteur comme ce gouvernement kabyle. Aujourd’hui, nous l’avons créé pour être un instrument idéal au service de la paix. L’autonomie de la Kabylie est devenue une exigence absolue pour en finir avec cette défiance mutuelle, mettre un terme au conflit qui oppose la Kabylie au pouvoir algérien. Il vaut mieux en saisir l’opportunité avant que cela n’aille plus loin.
Des voix se sont élevées pour contester la légitimité de la démarche...
C’est le propre de la démocratie de permettre l’expression d’une opposition et c’est dans la qualité et la culture des démocrates de l’accepter. Il va sans dire que la démocratie fait rarement l’unanimité. Vous savez si, en 1954, les acteurs politiques décisifs avaient attendu d’avoir le consensus avec Messali, les oulémas et Ferhat Abbas, le 1er novembre n’aurait jamais eu lieu. Nous restons pour autant ouverts au dialogue avec tous.
Des membres fondateurs du MAK considèrent la proclamation d’un gouvernement provisoire comme une démarche précipitée qui compromettrait le projet de l’autonomie de la Kabylie. Qu’en pensez-vous ?
C’est rassurant ! Ce n’est donc qu’une question de calendrier. Sur le principe tout le monde est d’accord.
Les citoyens de Kabylie sont-ils prêts à accepter ce projet ?
Si vous parlez du projet d’autonomie de la Kabylie, le débat est derrière nous. Les marches populaires de l’année dernière et de cette année ont prouvé sa légitimité et son enracinement significatif et durable dans la société kabyle. Pour ce qui est du GPK, les dizaines de milliers de messages reçus d’anonymes nous confortent dans l’idée que sa naissance est plutôt une délivrance et permet tous les espoirs. C’est un jour nouveau qui se lève sur la Kabylie.
Les partis politiques comme le FFS et le RCD, qui ont un ancrage dans la région de Kabylie, s’opposent au projet du MAK. Ne craignez-vous pas que le projet de l’autonomie soit « un projet mort-né » ?
Il me semble que la configuration du champ politique kabyle n’est plus celle d’il y a vingt ans. Les archs et le printemps noir sont passés par là. Les élections municipales d’octobre 2002 et la présidentielle de 2004 ont eu raison de ces deux partis pour lesquels je garde respect et considération. Je leur lance un appel au dialogue et à la fraternité. Le GPK est l’enfant de la Kabylie. Il est donc aussi le leur.
Des parties de la société vous prêtent l’intention de diviser le pays. Qu’en dites-vous ?
Des esprits étroits me prêtent cette intention. Des carriéristes et des opportunistes en mal de médiatisation pensent qu’en enfourchant le cheval du national-chauvinisme, ils se feront mieux remarquer en m’accusant de vouloir diviser le pays. Ceux-là, ils participent de deux phénomènes : le renforcement du racisme antikabyle et la dislocation de l’Algérie. Notre pays a l’obligation d’évoluer vers la liberté et la démocratie. Tous ceux qui œuvrent à entretenir le statu quo ne font qu’enfoncer le pays dans la division. C’est la volonté de réduire l’identité et la forte personnalité de la Kabylie qui le mènera vers son implosion. Je tiens à rappeler ce que nous disons depuis toujours au reste des Algériens : nous ne sommes pas des ennemis comme un certain personnel politique et une certaine presse raciste essaient de le faire croire. Nos droits que nous allons arracher profiteront à tous les Algériens quelle que soit leur identité, voire à tous les Nord-Africains, si ce n’est à l’ensemble des pays anciennement colonisés d’Afrique ou d’Asie. N’écoutez pas les discours de la haine. Nous n’avons que respect pour tous.
Bio express - Fondateur du Mouvement pour l’autonomie de la Kabyle (MAK), chanteur et ancien militant du Mouvement culturel berbère, Ferhat Mehenni dit Ferhat Imazighen Imula est né le 5 mars 1951 au village Maraghna à Illoula Oumalou, Tizi Ouzou. En 1980, il est parmi les 24 détenus du printemps berbère. Condamné à trois ans de prison en 1985, il est gracié en 1987. Il est l’un des quatre fondateurs, avec le défunt Mustapha Bacha, Mokrane Aït Larbi et Saïd Sadi, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Il en a démissionné fin mai 1997. Il a créé le Mouvement culturel berbère MCB-Coordination nationale le 4 avril 1993 puis le MCB-Rassemblement national à la fin du boycott scolaire de 1995. En 2001, suite au printemps noir, il prône comme solution à la sortie de crise dans laquelle se débat depuis l’Indépendance l’Algérie, l’autonomie régionale et fonde le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Ferhat Mehenni est l’auteur d’un livre, Algérie : la Question kabyle, publié en 2004 à Paris aux Editions Michalon.
Par Madjid Makedhi
Ouahiba
Nombre de messages : 227 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Sam 5 Juin - 21:38
Aït-Ahmed et Said Sadi, premiers responsables respectivement du FFS et du FFS, deux partis politiques principalement implantés en Kabylie, se sont fendus l'un après l'autre d'une critique acerbe à l'endroit de Ferhat Mehenni.
De leur point de vue, il a poussé le bouchon bien trop loin.
Pour Aït, les gesticulations de Ferhat ne sont rien d'autre qu'une grave et imprudente provocation aux conséquences imprévisibles. D'ailleurs, il en a profité, à partir de Lausanne où il réside depuis des lustres - bien au chaud et à l'abri de tous les soucis qui hantent les Algériens -, pour mettre en garde ses ouailles, réunies en conseil national, de ne pas tomber dans un tel écueil.
Quant à Sadi, la démarche de Ferhat est sans issue et vouée à l'échec.
Le site Le Matin dz, qui a repris les propos de ce dernier tels que publiés dans le journal El-Watan, a recueilli de ses lecteurs une flopée de commentaires orientés quasiment dans le même sens. J'ai choisi celui de Ishfir ci-après, qui m'a paru résumer l'ensemble des autres, même s'il vient d'un militant se réclamant de la cause défendue par Mehenni. Il est peut-être cru mais, par sa sincérité et la vérité qu'il met en avant, j'estime qu'il doit être porté à la connaissance des visiteurs de Thilelli.
Posté par Ishfir @ Thanhizth @ Afdhis, 05 Juin, 2010
Pourquoi je suis pour l’autonomie.
Tout d’abord, hommage au "père" de l’autonomie de la Kabylie : Salem Chaker. En effet, c’est lui et son équipe de l’INALCO qui a le premier émis l’idée que, face à l’abîme d’incompréhensions et d’incompatibilités entre le pouvoir central algérien - la même clique depuis 1962 - et la Kabylie la seule solution viable réside dans une large autonomie.
Ensuite, un autre hommage au MAK, son président, ses cadres, ses militants et ses adhérents. Leur mouvement a redonné espoir et fierté.
Avant eux, que d’espoirs qui, à chaque fois, ont viré au cauchemar ! Que de trahisons de la part de ceux que les Kabyles ont élus pour les représenter au sommet d’un état-voyou administré par des requins !
Jusqu’au Mouvement des Âarch, vidé de sa substance, de son sens et de son âme contre une poignée de dinars et quelques menaces bien senties visant les familles de ses représentants...
Mais, passons. Passons même sur les événements dramatiques qu’a connus la Kabylie : la révolte de 1963, les "printemps noirs" successifs, les assassinats politiques, la torture, les humiliations, la volonté manifeste de déstructuration de la Kabylie, ... pour en venir aux raisons qui m’ont poussé à adhérer au MAK.
- En premier lieu, le MAK mène une lutte pacifique. Il aspire à une Kabylie vivant en paix, ce que je crois être la volonté de la majeure partie des Kabyles. Les Kabyles ne sont pas agressifs de nature, ils ne font que se défendre quand on les agresse.
- Ensuite, les valeurs que véhicule le MAK sont celles reconnues par le monde civilisé : respect des droits humains, respect des libertés individuelles et collectives, solidarité, ouverture sur le monde ... Quand on est un démocrate et un laïc, on ne peut que faire siennes ces valeurs.
- L’autre raison, c’est que je ne veux plus être représenté par cet Etat immoral dans lequel je ne me reconnais nullement et avec qui je ne partage rien. Je ne veux plus être représenté par cet Etat mafieux, clanique, corrompu jusqu’à la moelle et qui travaille à vider les richesses du pays au profit de son clan ; qui se maintient au pouvoir par le "flicage" de ses citoyens et par la mise au pas de toute opposition politique.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat dont la Constitution impose une langue qui n’est pas la mienne, une religion qui n’est pas la mienne et une race qui n’est pas la mienne. Non par racisme, mais la race dont cet Etat se revendique vit en Asie ; or, je me sens africain et non asiatique.
- Je ne veux plus être représenté par cet Etat qui a pondu l’humiliant et infamant Code de le famille, tout droit sorti du Moyen-Âge, et un livret de famille qui compte pas moins de 7 pages pour les épouses.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat qui met ses administrés en prison parce qu’on a trouvé sur eux un feuillet extrait de la Bible.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat inquisiteur.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat qui ne respecte pas les Conventions internationales qu’il a pourtant ratifiées ; un pays qui n’honore ni sa parole ni sa signature ; un pays signataires des Chartes des droits humains mais qui considère que, chez lui, elles ne s’appliquent pas, au prétexte qu'il s'agit là d'un concept d’Occidentaux.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat qui, s’il ouvrait ses frontières, verrait le pays se vider de ses habitants ; un Etat dont les enfants, harragas du désespoir, préfèrent finir dans le ventre des poissons méditerranéens plutôt que de vivre dans un pays maudit.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat qui a décrété l’état de siège permanent, prenant prétexte de révoltes éculées pour mieux asseoir son inamovible pouvoir ; un état de siège permanent qui interdit toute réunion publique, toute manifestation et qui pourrait donner à penser que le pays est en guerre déclarée.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat qui utilise le foot-ball a des fins politiques, comme dérivatif et exutoire à la folie dont son peuple est atteint ; un Etat totalitaire qui ne propose que pain et cirque à un peuple lobotomisé.
- Je ne veux plus être représenté par un Etat dont le dirigeant suprême, Nain-de-Jardin, n’a de cesse de s’aplatir devant un autre nain politique, Moubarak, ou devant un autre nain, celui-là par la taille, Sarkozy. Les représentants de mon futur Etat Kabyle traitent d’égal à égal avec toute personne humaine, ne s’abaissent devant personne et ne sont condescendants vis-à-vis de personne.
Voilà mes raisons.Il y en a des milliers d’autres. Et le plus important, c’est ce que veut construire le MAK : une société juste, équitable, loyale et humaine. Un pays enfin prospère. A travers le monde, les exemples nous le démontrent, les pays les plus prospères sont ceux qui ont adopté le fédéralisme : Canada, Suisse, Etats-Unis, Allemagne...
L’Espagne franquiste trainait sa misère ; ses enfants fuyaient de toutes parts jusqu’au jour où elle opta pour l’autonomie de ses régions.
Nous, nous avons des VALEURS. En face, ils ont des VOLEURS. Alors, choisis ton camp, camarade !
ADN
M'hand
Nombre de messages : 434 Date d'inscription : 10/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Lun 7 Juin - 10:39
Suite aux prises de position très critiques du FFS et du RCD par rapport à la lancée du GPK, ce dernier, par la voie du MAK son créateur, vient de rendre publique sa réponse, que nous reproduisons ci-après intégralement. **************************************************************************** Réponse du MAK à Aït-Ahmed et Saïd Sadi, présidents respectivement du FFS et du RCD
Les leaders des deux partis kabyles, Hocine Ait Ahmed et Said Sadi, sont sortis de leur mutisme pour se prononcer sur le Gouvernement Provisoire Kabyle, proclamé à Paris le 1er juin 2010.
L’identité de la position qu’ils affichent à ce sujet est, somme toute, celle attendue. Pour des raisons différentes, idéologiques pour l’un, politiciennes pour l’autre. Mais l’analyste politique pourrait n’y voir là qu’un vieux réflexe consistant à défendre un territoire, un espace vital qui, pour les deux hommes, n’a pas fini de se rétracter devant eux depuis 1998, au lendemain de l’assassinat de Matoub Lounes et du tragique printemps noir de Kabylie de 2001.
Ait Ahmed, en vieux militant nationaliste, et tout respectable qu’il est, reste accroché à des notions et des idéologies qui, d’une part ne sont plus de notre temps et, d’autre part, ont fait les preuves de leur inefficacité. Bien qu’il ait lui-même mené en 1963-64 une guerre de la Kabylie contre l’Algérie officielle, l’idéologie algérianiste, saturée de jacobinisme, a fini par le rattraper au point où il en arrive à accepter la mort de la Kabylie plutôt qu’une évolution heureuse de l’Algérie à laquelle œuvre le MAK avec le projet autonomiste. Cependant, aller jusqu’à comparer les démocrates autonomistes aux terroristes islamistes relève au mieux de la cécité politique.
Said Sadi, de son côté, se retrouve empêtré dans une situation des plus ambiguës où il se fait prendre à ses propres pièges. Sa position est tout simplement incompréhensible. D’une part, il réclame la même chose que le MAK en prônant une «régionalisation modulable» qui est la copie conforme du Projet d’Autonomie de la Kabylie, et d’autre part, il déclare de façon péremptoire que le GPK est une « initiative sans issue !», refusant de se rendre à l’évidence des "échecs toujours recommencés" de sa politique.
Rappelons à M. Said Sadi que les initiatives restées jusqu’ici sans issue ce sont avant tout les siennes et celles du RCD. Assis entre deux chaises, celle de la compromission réelle avec le pouvoir militaire et fourbe, incarné par Bouteflika, et celle d’une contestation de façade, il va d’un extrême à un autre et tient un discours ambigu et, comble d’un psychiatre, délivre des messages ambivalents, paradoxaux. Ainsi, à travers son dernier livre sur Amirouche, le plus célèbre colonel kabyle de la guerre d’indépendance, et tout en donnant toutes les preuves de la matrice idéologique algérienne qui se résume à l’antikabylisme primaire, il n’en tire aucune leçon. Nous lui rappelons, à toute fin utile, que la seule « matrice nationale » encore vivante, demeure toujours cet antikabylisme qu’il dénonce dans ses interventions. Il vient d’en apporter lui-même une nouvelle preuve !
II n’est pas compréhensible de sa part, de fustiger le projet du MAK tout en le plagiant. Par ailleurs, il lui sera difficile de réussir à concrétiser une idée, un projet ou une initiative qu’il déclare lui-même « sans issue ». A moins qu’il ne croie pas à ce qu’il dit et à ce qu’il fait.
En fin de compte, et Said Sadi et Hocine Ait Ahmed devraient faire chacun, son examen de conscience avant de se prononcer sur une initiative qu’ils n’ont eu ni le courage ni la lucidité d’envisager jusque-là.
Si la Kabylie est dans la situation dramatique qui la caractérise depuis tant d’années, si nous avons vécu le Printemps Noir de 2001, n’est-ce pas par le fait qu’ils ne soient jamais arrivés à tirer toutes les conséquences et tous les enseignements de leurs échecs ?
Avec eux, la Kabylie n’a pas réussi à capitaliser ses luttes, ses combats pacifiques et ses énormes sacrifices des 50 dernières années ! Pire encore, tous les combats qu’elle a menés ont abouti à l’enfoncer chaque fois un peu plus dans l’affirmation despotique de sa propre négation !! il en a été ainsi de la guerre de libération nationale, de 63, de la pseudo-ouverture démocratique de 88 et la pire de toutes, de 2001. Cette capitalisation n’a été réalisée que par la génération du MAK.
N’en déplaise à tous ses détracteurs, ses jaloux et ses ennemis, la mise sur pied du premier gouvernement de l’Histoire de la Kabylie est la meilleure réalisation kabyle de tous les temps.
Il est déjà l’incarnation de la dignité et de la liberté du peuple kabyle et de la Kabylie. Par extension, il est l’incarnation de tous les peuples qui composent cette Algérie plurielle que nous défendons bien mieux que ceux qui, en dépit du bon sens et de la réalité historique et géographique de l’Afrique du Nord, veulent absolument en faire une terre de la péninsule arabique !
La Kabylie sera autonome, beaucoup plus tôt qu’on ne le croit !!!
Muhand Larvi Tayeb Président du MAK P/I
Aomar
Nombre de messages : 212 Date d'inscription : 11/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Lun 7 Juin - 19:37
Les autorités algériennes qui n'ont pas vu d'un bon oeil la proclamation du GPK à partir de Paris l'ont fait savoir officiellement au quai d'Orsay. Une lettre de protestation de l'ambassade algérienne à Paris a été transmise au ministère français des Affaires étrangères, indique une dépêche de TSA.
Alger considère que Ferhat Mehenni, réfugié politique en France, n'aurait pas dû être autorisé à faire de l'activisme politique et s'offusque de le voir reçu au quai d'Orsay ainsi qu'à l'Assemblée nationale française.
Il estime, du coup, qu'un tel soutien officiel de Paris complique encore la teneur des relations bilatérales que des dossiers assez lourds, comme ceux des moines de Tibhirine, du diplomate Hasseni, etc., ont déjà suffisamment tendues tout au long des derniers mois.
Aussi, est-il à prévoir que la visite, annoncée pour le 20 juin prochain, dans la capitale algérienne, du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, portera entre autres sur l'examen de tous ces dossiers avec l'espoir de les aplanir en commun.
Faïza
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 12/05/2007
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK Ven 23 Juil - 14:23
En séance de clôture de l'Assemblée nationale, Abdelaziz Ziari, son président, a eu ce mot à l'adresse de Mehenni qui sonne comme une réponse du régime à l'initiative de ce dernier : « Le parlement qui comprend des élus de toutes les régions du pays et dans la diversité de leurs sensibilités politiques et de leurs penchants idéologiques dénonce avec vigueur les surenchères politiciennes qui œuvrent pour la consécration du sectarisme, du régionalisme et la division entre les enfants du peuple uni ».
« Au moment ou l’Algérie œuvre pour dépasser la difficile période qu’elle a vécue, soucieuse d’effacer tous les stigmates de la décennie écoulée en redoublant d’efforts pour renforcer la réconciliation, la stabilité et la sécurité et en affrontant les défis économiques et sociaux, voilà que des voix étrangères à la réalité de notre nation et à ses aspirations, nourries par un complot, s’élèvent visant à saper l’unité nationale (…) », a encore commenté Ziari.
Évidemment, ce dernier, qui ne s'est sans doute pas donné la peine de lire ni moins encore de comprendre le contenu du projet défendu par Mehenni, semble avoir tout simplement obéi aux ordres de ses supérieurs.
Ce qui reste troublant, c'est qu'aucun député n'a apparemment pas pris la parole pour lui en faire la remarque, ou simplement lui rappeler les lourds dossiers laissés en instance et qui menacent le devenir même de l'Algérie, la corruption, entre autres, devenu un phénomène en plein développement à l'échelle nationale.
Pour rappel, son prédécesseur, Saïdani, toujours libre de ses mouvements, est accusé publiquement d'avoir détourné quelques 3200 milliards de centimes, un acte gravissime dont le peuple attend légitimement des explications...
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Mehenni, le président du MAK, crée le GPK