Si l'on a pris quelques gants, dans un passé encore récent, pour fustiger les origines africaines du président américain, désormais c'est au grand jour que les attaques se font vives et insistantes sur ce terrain.
D'ailleurs, l'ancien président Jimmy Carter a osé le reconnaître en public. Pour lui, incontestablement "
l'opposition à la réforme du système de santé se nourrit de préjugés racistes."
Il y a moins de deux mois déjà, une altercation ayant mis aux prises des policiers avec un universitaire de haute voltige, mais de couleur, devant sa propre maison, a mis en relief et bruyamment ces mêmes préjugés. Obama a dû quasiment présenter ses excuses au brigadier de police qu'il avait un instant accusé de sentiments racistes. Par suite, il l'a même reçu à la Maison-Blanche en compagnie du professeur, pour tenter de clore l'incident par un pot servi en toute amitié.
Mais aujourd'hui, les extrémistes républicains, agités sans doute par la clique de Georges W. Bush désignée à la vindicte publique pour ses mensonges, ses tortures, ses assassinats et ses détournements, s'essayent à déstabiliser le président en exercice. Ces revanchards vont jusqu'à répandre l'opinion même, et c'est Jimmy Carter en personne qui le déclare, selon laquelle les «
Afro-Américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays ».
Comme dans chaque situation aussi burlesque, le monde fourmille de traîtres à leur propre camp, c'est même un Noir, Michael Steele, chef du Comité national républicain, qui dirige la contestation contre Obama. Pour lui, la politique seule de celui-ci est prise en défaut pour justifier son rejet. Il considère aussi que les accusations de Carter sont dénuées de fondement.
En fait, la semaine dernière au Congrès, un parlementaire, Joe Wilson, a interpellé, devant ses collèges, le président sous l'accusation : "
Vous mentez". Certes, la Chambre l'a juste après désavoué, l'obligeant même à présenter des excuses à Obama, mais le fait est que ce Joe Wilson fait partie des "birthers", un groupe qui dénie à Obama la nationalité américaine.
Le week end dernier, des manifestants en grand nombre brocardant la politique du président se sont même permis d'arborer des affiches de ce dernier représenté avec des plumes de sorcier vaudou, note le Figaro. D'autres brandissaient le drapeau des confédérés de l'ancienne guerre civile qui rappelle la lutte contre l'esclavage et les lois discriminantes du Sud, ajoute ce même quotidien.