Les turpitudes du PS français lui remontent au nez

Depuis quelques jours, une sérieuse polémique s'est emparée des militants socialistes français, suscitant des craintes mêmes d'implosion au sein de leur mouvement. La publication, en effet, d'un ouvrage révélant les trucages auquel serait due l'élection de Martine Aubry, à la tête du parti, a immédiatement scindé cette formation en deux. D'un côté, se rangent les partisans de la première secrétaire ; de l'autre, tous les membres révoltés par un semblable pied de nez fait à la démocratie.

Tout particulièrement, Ségolène Royal, l'adversaire de Martine Aubry, s'est dite scandalisée que de telles pratiques rétrogrades aient pu avoir lieu au sein de l'organisation de gauche. Elle compte d'ailleurs prendre officiellement position sur la question, dès mardi prochain, après avoir consulté les membres qui lui sont proches. Et elle menace même, si besoin est, d'aller devant les tribunaux pour réclamer justice, donc l'annulation de l'élection qui a désigné Martine Aubry comme première responsable du PS. "C'est que ces fraudes peuvent se répéter", craint-elle, non sans raison.

Les amis d'Aubry tendent, bien sûr, de minimiser les dégâts en mettant en doute la véracité de l'information qui, comme un cheveu dans la soupe, est venue déranger l'ordre ambiant. Ils cherchent à préserver l'unité de façade que le parti arbore péniblement, face aux successifs coups de boutoir qui lui sont assenés. Il est vrai que Sarkozy, par les nominations de cadres du PS qu'il a faites dans son cabinet, a énormément contribué à cet éclatement qu'il se promettait de longue date déjà de réussir. Face aux privilèges et aux honneurs, nombreux sont les anciens pontifes qui ont immédiatement répondu aux sollicitations du président français. Ils sont aujourd'hui ministres d'un gouvernement de droite, ou simples chargés de mission pour des fonctions précises, qui les projettent directement sous les phares de l'actualité.

Quant aux trafics électoraux, pourquoi s'en étonner, si l'on se rappelle qu'un certain Naegelen, ancien gouverneur général de l'Algérie mais aussi ancien socialiste de la SFIO avait été précisément désigné à ce poste, parce qu'on le jugeait seul capable de mettre en place, pour la première fois en Algérie, le bourrage d'urnes qui l'a depuis rendu célèbre.

La réception toute particulière qui a été accordée, ce matin à la Fête de l'Humanité, à Frédéric Mitterrand, le neveu de François, l'ancien président de la République, est là pour attester du raz-le-bol de la gauche plurielle pour les défections des membres du PS.

Le ministre de la Culture, invité de marque sans doute du Parti communiste, s'est fait non seulement conspuer mais insulter aux cris de "socialo-traître", "vendu", etc., par les militants communistes célébrant l'anniversaire de leur journal.

La vidéo, ci-jointe, laisse entendre les quolibets qui lui ont été adressés, ainsi que son propre commentaire, où il dit "comprendre la colère de certains, "mesurer l'angoisse des autres", mais regrette que de tels débordements "portent préjudice à tout le monde".